Les Amours de Diane et d’Endymion

COMPOSITEUR Jean de GRANOUILHET, sieur de SABLIÈRES
LIBRETTISTE Henry Guichard

    

 

Sablières avait racheté – pour 20 000 livres – à Pierre Perrin son privilège d’académie d’opéra, le 8 août 1671. Le 18 août, il fit signifier la cession à Sourdéac et Champeron qui en étaient matériellement détenteurs.

Au mois d’octobre 1671, à l’occasion de son mariage avec la princesse palatine, Monsieur, frère de Louis XIV, commanda un « opera en musique » à son Intendant de la musique, Sablières, et à Henry Guichard (*), pour le livret et l’organisation.

(*) Henry Guichard, né en 1634, était le fils d’un des premiers valets de chambre de Monsieur, duc d’Orléans, et filleul du prince Henri de Bourbon, duc de Verneuil. Conseiller d’Etat en 1658, il avait épousé la même année la fille de Le Vau, avant de devenir gentilhomme ordinaire de Monsieur en avril 1670. En 1674, il obtint du roi un privilège pour créer une Académie royale des spectacles. Accusé d’empoisonnement par Lully, il se constitua prisonnier en mai 1675. Le procès dura trois ans, et tourna en faveur de Guichard. En 1703, il écrivit le livret de l’Ulysse de J. F. Rebel.

L’oeuvre devait être représentée lorsque Madame serait reçue à Villers Cotterets après la célébration du mariage dans la ville de Chalons, mais le roi demanda qu’elle soit représentée à Versailles. Entièrement chantée en langue française, avec des ensembles vocaux, des ballets, des changements de décors et des machines, elle fut exécutée deux fois, avec succès, devant la Cour, à Versailles, sur un magnifique théâtre, dans l’appartement neuf de la reyne, le 3 novembre 1671, jour de la Saint-Hubert, après une partie de chasse et un banquet.

Le rôle principal de Diane était tenu par Marie Aubry, attachée à la musique de Monsieur, celui d’Endymion par Pierre Le Vié, haute-contre (docteur en médecine et chevalier du Saint-Esprit de Montpellier), celui de l’Amour par la jeune mignonne Mlle Turpin.

Le 23 novembre, Guichard acquit de Sablières la moitié du privilège de Perrin, avec l’accord de ce dernier. Les deux associés s’employèrent à exploiter le privilège.

Remaniée et enrichie d’intermèdes chorégraphiques, la Pastorale fut rejouée devant le roi, dans la salle des ballets du château Saint-Germain, le 18 février 1672, sous le nom du Triomphe de l’Amour, Opéra ou Pastorale en musique imitée des Amours de Diane et d’Endymion, divisée en trois parties ; meslées de deux intermèdes, représentée devant Sa Majesté en son château de Saint-Germain en Laye, au mois de février 1672. Le roi gratifia les auteurs de 9 000 livres de récompense.

 La musique est perdue. Le livret, imprimé par R. Ballard en 1672, est conservé à la Bibliothèque nationale de France.

Il est disponible en fac simile par Edilivre, sous le titre : Le Triomphe de l’Amour, opéra, ou pastorale en musique, imitée des amours de Diane et d’Endymion, divisée en trois parties mêlées de deux intermèdes ; représentée devant Sa Majesté, en son château de St-Germain-en-Laye au mois de février 1672

Livret disponible sur livretsbaroques.fr.