Arianna in Nasso

COMPOSITEUR Nicola PORPORA
LIBRETTISTE Paolo Antonio Rolli
ENREGISTREMENT EDITION DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
1999 2002 Massimiliano Carraro Bongiovanni 2 italien

 Dramma per musica en trois actes, représenté au Lincoln’s Inn Fields Theatre à Londres, le 29 décembre 1733.

Cet opéra ouvrait la première saison de l’Opera of the Nobility, concurrente de celle de Haendel, créée à l’initiative du prince de Galles Frederick, duc de Marlborough.

Celui-ci prit prétexte de la rupture entre Haendel et Senesino – celui-ci chantait pour Haendel depuis 1720, mais leurs relations s’étaient fort dégradées en raison des caprices du castrat – pour lancer une souscription auprès de l’aristocratie, embauchant Nicola Porpora comme directeur. Senesino quitta Haendel pour le nouvel opéra, emmenant avec lui la plupart des chanteurs de la troupe de Haendel, à l’exception de la Strada.

Senesino chantait le rôle de Teseo, la signora Segatti celui d’Arianna. 

 

Personnages : Arianna, Antiope, Teseo, il Dio Libero, sous l’apparence d’Onaro, le Grand sacrificateur, Piritoo

 

Représentations :

Munster – 17, 19 novembre, 5, 15, 22 décembre 2002, 17 janvier, 4, 5, 15 février, 26 mars, 3, 9 avril 2003 – nouvelle production, chantée en allemand – dir. Andreas Wolf – mise en scène Benedikt Borrmann – décors, costumes Pia Oertel – avec Nathalie de Montmollin (Ariadne), Judith Gennrich (Theseus), Heike Grötzinger (Antiope), Suzanne McLeod (Die freie Gottheit/Onaro), Trond Gudevold (Peirithoos)

Gênes – Teatro Gustavo Modena – 23, 24 octobre 1999 – dir. Massimiliano Carraro – mise en scène Massimo Gasparon – avec Tiziana Fabbricini (Arianna), Anna Maria di Micco (Teseo), Damiana Pinti (Antiope), Marita Paparizou (Onaro), Christophoros Stamboglis (Piritoo)

Tiziana Fabbricini en Arianna

« Ressuscitée par l’Opera Giocosa, cette Arianna in Nasso de Nicola Porpora aurait dû être représentée sur la scène du Teatro Chiabrera de Savone ; suite à l’écroulement d’une partie de la voûte de la salle, elle a finalement trouvé refuge dans un petit théâtre de Gênes, l’antique Gustavo Modena. Ce contretemps n’a rien retiré à l’impact de cette première représentation scénique en ce siècle d’un ouvrage créé le 29 décembre 1733, au Lincoln’s Inn Fields Theatre de Londres, sur un livret de Paolo RolIi, fer de lance de la compétition entre Porpora et Haendel, lui-même auteur d’un opéra sur le même sujet. La révision de cette superbe partition porte la signature de Giovanni Carli Ballola, qui lui confère un parfait équi-ibre entre récitatifs secs et accompagnés, arie di sortita, di bravura et di portamento, duetti et terzetti.

Bien dirigée par Massimiliano Carraro, avec Mauro Castellano au clavecin, dans une élégante production de Massimo Gasparon (ses beaux décors et ses costumes raffinés accumulent les tons jaunes et bleus chers à Versace), Arianna in Nasso a littéralement enthousiasmé un public peu familier de l’esthétique baroque. En 1733, Londres disposait d’une pléiade de chanteurs exceptionnels, souvent élèves de Porpora les castrats Farinelli et Senesino, l’illustre soprano Cuzzoni… En 1999, Tiziana Fabbricini a soutenu avec beaucoup d’expressivité la tessiture du rôle-titre, en mettant naturellement l’accent sur les épanchements pathétiques plus que sur les déploiements de virtuosité (même si, sur ce territoire, elle n’a jamais démérité). Damiana Pinti s’est taillé un joli succès personnel en Antiope, rivale d’Arianna, grâce à un beau timbre sombre et des accents d’une rare fierté. La contralto Anna Maria Di Micco convainc en Teseo, tant sur le plan de la couleur vocale que de la technique, la soprano grecque Marita Paparizou incarnant un digne Onaro. Egalement d’orrirgine grecque, la basse Christophoros Stamboglis a donné tout leur relief virtuose aux trois arie de Piritoo, personnage par ailleurs privé de poids dramatique. » 

Festival de Beaune – Basilique Notre-Dame – 15 juillet 1995 – recréation en première mondiale – Concerto Italiano – dir. Rinaldo Alessandrini – avec Véronique Gens (Arianna), Paola Antonacci, Maria-José Trullu, Roberta Invernizzi, Gloria Banditelli (Teseo)

« Alessandrini et son plateau vocal, jeunes, parfois inexpérimentés, n’ont qu’approché les fastes baroques de la grande époque. Le Concerto intaliano malgré un allant grisant, a semblé confus. Surtout le rayonnement belcantiste manquait aux chanteurs. Seule Véronique Gens (Arianna), malgré bien des approximations stylistiques et théâtrales, a su briller de sa belle voix noble, et même s’impliquer dramatiquement, superbement, à la fin de l’ouvrage. Gloria Banditelli (Teseo) a ému malgré un chant terne, et la jeune Maria-José Trullu, si elle a impressionné par une émission arrogante, une colorature vaillante, a infligé un timbre rauque et guttural, et une totale absence de cantabile et de grâce. Paola Antonacci, enfin, voix pointue, s’est montrée musicienne mais trop placide, tandis que Roberta Invernizzi luttait vaillamment avec un rôle écrit pour l’exceptionnel Montagnana. » (Opéra International – septembre 1995)