CD Orfeo (direction Stubbs)

L’ORFEO

Orfeo

COMPOSITEUR

Antonio SARTORIO

LIBRETTISTE

Aurelio Aureli

 

ORCHESTRE Teatro Lirico
CHOEUR
DIRECTION Stephen Stubbs

Orfeo Ellen Hargis soprano
Euridice Suzie Le Blanc soprano
Aristeo Ann Hallenberg soprano
Autonoe Anne Grimm soprano
Tetide Laurie Reviol soprano
Erinda, Ercole Olof Lilja ténor
Achille Rodrigo del Pozo haute-contre
Chirone, Bacco Josep Cabré basse
Esculapio, Pluto Harry van der Kamp basse
Orillo Petra Noskaiová mezzo-soprano

DATE D’ENREGISTREMENT 31 août et 1er septembre 1998
LIEU D’ENREGISTREMENT Muziekcentrum Vredenburg, Utrecht – Festival de musique ancienne d’Utrecht
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

EDITEUR Vanguard Classics – Challenge Classics (réédition)
DISTRIBUTION Abeille Musique
DATE DE PRODUCTION octobre 1999
NOMBRE DE DISQUES 2
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

Le Monde de la Musique – juillet/août 2004 – appréciation 3 / 5

« Sartorio appartient à la génération postérieure à Cavalli, qu’il assista comme vice-maestro di cappella à San Marco. Il laisse une quinzaine d’opéras de style vénitien. Le livret d’Orfeo (1673) signé Aurelio Aureli (collaborateur de Cavalli, Scarlatti et Ziani) préfère aux considérations humanistes que Striggio confiait à Monteverdi le mélange des genres, la complication de l’intrigue par des personnages secondaires. Orfeo n’est plus vraiment le modèle de l’amour absolu mais devient un mari jaloux voulant faire assassiner Euridice qu’il soupçonne d’être éprise de son frère Aristeo. Dans la lignée des opéras de Cavalli, l’Orfeo de Sartorio fait la part belle aux récitatifs mais n’oublie pas les airs. Le compositeur se montre particulièrement inspiré par les lamenti, souvent construits sur des basses obstinées chromatiques. Il faudrait, pour redonner vie àcette belle partition, une équipe plus enthousiaste et homogène. Le Teatro Lirico porte plutôt mal son nom et la direction de Stephen Stubbs reste prudente. Ellen Hargis réussit à passer pour un mauvais contre-ténor. Cette version vaut cependant bien mieux que l’enregistrement préhistorique de René Clemencic. »

Classica / Répertoire – juin 2004 – appréciation 6 / 10

« On ne dispose que de deux enregistrements de l’Orfeo de Sartorio, créépour le Carnaval 1672-1673, celui-ci et celui de René Clemencic, effectué on 1979 au Teatro Goldoni de Venise et publié on 1997… épouvantable vocalement et stylistiquement. La ver-sion Stubbs est donc la bienvenue pour témoigner d’un jalon intéressant de l’opéra vénitien de la seconde moi tié du Seicento. Du mythe d’Orphée tel qu’on le connaît chez Rossi ou Monteverdi, Sartorio n’a cure. Il rajoute, à l’instar des compositeurs lyriques du temps, nombre de personnages secondaires dont on se demande aujourd’hui ce qu’ils viennent faire dans ce qui ressemble par fois à une galère : Esculape, Achille, Hercule, Bacchus… Treize personnages en tout, scènes de chasse innombrables, divinités apparaissant et disparaissant perpétuellement, le livret est d’un kitsch absolu, où l’universalité du mythe se liquéfie sous les assauts de la galanterie mythologique. Eurydice met un temps infini à mourir (à la fin de l’acte II), Aristée dispute Eurydice à Orphée, laquelle comme dit la chanson, « voudrait bien, mais n’peut point ».., vu son âge, Orphée, jaloux, menace de tuer avec une épée Eurydice, laquelle opportunément se fait mordre par un serpent apparemment tout étonné de figurer au casting… Tout cela sent la décadence, hélas, que la musique ne rachète qu’au détour de quelques airs, comme au début de l’acte III, quand Orphée, dans son sommeil, voit apparaître le fantôme d’Eurydice. Récitatifs et airs strophiques (assez nombreux) sont déjà nettement différenciés, et l’écriture on est plus galante que dramatique. Le désintérêt relatif au disque tient plus à l’absence de décors, ballets et autres apparitions scéniques clai-rement induites par le livret, qu’à l’interprétation, attentive à pimenter autant qu’elle le peut une partition parfois monotone, malgré quelques beaux airs. »

Classica – mars 2003 – appréciation 4 / 5

« Loin de recréer simplement la tragédie grecque classique, le compositeur et le librettiste ont mis tout leur talent à introduire de nombreux éléments comiques et des airs « à effet  » destinés à un public désormais exigeant. Les solistes choisis par Stephen Stubbs sont globalement de haute tenue. Côté soprano, la Canadienne Suzie Le Blanc relève parfaitement le défi malgré une voix discrète. Ann Hallenberg, au timbre évoquant la mezzo-soprano, campe une Aristeo lyrique et fervente. Mais c’est principalement le trio masculin Del Pozo, Cabré, Van der Kamp qui apporte à l’enregistrement sa profondeur. Notre petite réserve ira sans doute au manque de fougue, de fantaisie face à la retenue générale qui enveloppe cet Orfeo, notamment dans la réalisation orchestrale. »

Opéra International – février 2003 – apprécaition 4 / 5

« Cet enregistrement, réalisé lors du Festival de musique ancienne d’Utrecht en 1998, ne s’adonne à aucun excès de virtuosité. Sous la direction de Stephen Stubbs, tout est ici très policé, sans négliger le drame ni l’expression. Dans une distribution dominée par les voix aiguës – les rôles d’Orfeo, d’Euridice, d’Aristeo et d’Autonoe sont dévolus à la voix de soprano -,la prestation d’Ann Hallenberg, Aristeo tour à tour solide et puissamment déclamatoire ou fragile et émouvant, retient toute notre attention. »

Diapason – février 2003 – appréciation 4 / 5 – technique 8 / 10

« Stubbs adopte ici une approche chambriste. Du concert ici publié, il ne faut pas attendre la moindre théâtralité, la moindre force tragique, non plus que la moindre bouffonnerie ; il faut dire que la partie comique de la vieille Erinda (évidemment, un ténor) est très mal distribuée. Les quatre rôles principaux sont des sopranos, aux timbres assez divers. Le plus marquant est celui d’Ellen Hargis, mais son chant apparaît trop souvent coincé dans la gorge, et on peut lui préférer Suzie Le Blanc dont la mort comme la réapparition en fantôme comptent parmi les grands moments de l’ouvrage. Curieusement, les airs les plus ornés sont pour basse, Van der Kamp assurant superbement ceux d’Esculape et de Pluton, tandis que le timbre mixte de del Pozo fait merveille en Achille. Jolies cordes, continuo varié mais bien peu audacieux, battue sage, plaçant sur le même plan danse bacchique et plainte funèbre on reste sur sa faim, d’autant que les coupures sont nombreuses. Les amoureux de l’art vénitien se doivent tout de même de découvrir ici l’une des plus séduisantes partitions de cette école. »

Goldberg – septembre 2002 – appréciation 4 / 5

« La très bonne distribution dominée par l’excellent Orphée d’Ellen Hargis et la mélodieuse Euridice de Suzie Le Blanc rend justice à l’oeuvre, et la direction de Stephen Stubbs est parfaitement idiomatique et judicieusement rythmée. »

Goldberg – novembre 1999 – appréciation 4 / 5

« La musique d’un bout à l’autre est de premier ordre, et souvent d’une grande beauté lyrique. L’interprétation est excellente du début à la fin, même si le jeu des cordes détonne parfois par sa modernité. »