CD Orfeo (direction Garrido)

L’ORFEO

Coffret Trilogie

COMPOSITEUR

Claudio MONTEVERDI

LIBRETTISTE

Alessandro Striggio

 

ORCHESTRE Ensemble Elyma
CHOEUR Ensemble Vocal Il Verso
DIRECTION Gabriel Garrido

Orfeo Victor Torres
Euridice Adriana Fernandez
Speranza, La Musica Maria Cristina Kiehr
Sylvia, La Messagiera Gloria Banditelli
Proserpina, Ninfa Roberta Invernizzi
Plutone, Pastore IV Furio Zanasi
Caronte Antonio Abete
Apollo Maurizio Rossano
Pastore I Gerd Turk
Pastore II Fabian Schofrin
Pastore III, Spirito I Giovanni Caccamo
Spirito II Salvatore Sutera

DATE D’ENREGISTREMENT
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT

EDITEUR K617
DISTRIBUTION Harmonia Mundi
DATE DE PRODUCTION décembre 1996
NOMBRE DE DISQUES 2
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

Classica/Répertoire – novembre 2004 – appréciation Recommandé 10 / 10

« Comment le demi-dieu Orphée choisit l’humanité… Dans un hédonisme sonore ravageur qui emporte toute réticence, on remarque d’abord un continuo d’une invention inégalée, un festival de notes égrenées sur des luths et des théorhes, d’arpèges de clavecin, de traits agiles aux violons et aux flûtes, de puissants tutti opposés à la douceur des solos. Un continuo qui intègre non seulement les instruments polyphoniques traditionnels, mais aussi des dessus un improvisation beaucoup plus libre que chez Jacobs. Un foisonnement instrumental qui n’occulte pas. bien au contraire, le drame, mais accompagne et explicite em permanence la déclamation. Garrido renouvelle totalement la lecture de l’ouvrage, retrouvant la vraie liberté rythmique et narratrice des différents chants monteverdiens. Le plateau vocal est très homogène, absolument méditerranéen : Messagère bouleversante et définitivement superlative dc Gloria Banditelli, Musique lumineuse de Maria Cristima Kiehr, Caron impressionnant d’Antonio Abete. Et Orphée ? Orphée est baryton, un la personne dc Victor Torres. Et ce qu’il perd un extraversion virtuose par rapport à Nigel Rogers, même si sa virtuosité est peut-être encore plus touchante parce que plus humaine, il le gagne largement dans la profondeur de caractère qu’il donne au personnage, dans la vérité de sa diction, dans sa souffrance charnelle et amoureuse, dans sa sensualité ravageuse. Avec ce disque, Orphée n’est plus une légende. »

Goldberg – décembre 2003 – appréciation 5 / 5

« Orphée est un chanteur qui interprète un chanteur. Dans la célèbre Possente spirto il tente de séduire (en-chanter) à la fois Charon et le public. Le parlar-cantando (parler-chanter) presque constant, joint aux ornementations de cette aria dans laquelle la virtuosité est la seule carte que peut jouer le personnage (et le chanteur), en font, dans l’opéra de Monteverdi, l’une des pièces les plus complexes de tout le répertoire. Elle n’atteint pas la perfection technique (personne n’a probablement jamais chanté, ni ne chantera, comme Nigel Rogers dans la version dirigée par Jurgens) ni bien sûr la communicabilité à l’état pur. En ce sens, Victor Torres réalise une synthèse proche de l’idéal. Son registre, de baryton lyrique et non de ténor, donne de la profondeur au personnage, de même que la chaleur de son timbre et un phrasé dans lecluel le sens du texte est toujours au premier plan. Il y a des Orphée héroïques et affligés, défiants, mythologiques ou paralysés par la souffrance. Celui de Torres, en accord avec l’esprit obtenu par Garrido à la direction, est charnel, sanguin. Ici Orphée, plus qu’une légende, est un homme amoureux. »

Classica – octobre 2001 – Recommandé

« Un incroyable hédonisme sonore. Le continuo est un festival de notes égrénées sur des luths et des théorbes, d’arpèges de clavecin, de traits agiles aux violons et flûtes, de puissants tutti contrastant avec la douceur des soli. »

Goldberg – été 1998 – note 5/5

« Garrido nous donne enfin la version charnellement idiomatique qui manquait au catalogue. Il rend à Orphée son enveloppe humaine »… »Orphée, le fabuleux Victor Torres, est baryton, d’une sensualité et d’une justesse de style à faire pleurer les pierres »… »Le continuo, en improvisation continue »… »Le plateau vocal »… »est sans faille, d’une intelligence interprétative stupéfiante ».

Classica – Guide de l’opéra – novembre 2000

« La production de Garrido, tout droit venue de Sicile occidentale, se caractérise par un incroyable hédonisme sonore »… »Quant au continuo, c’est un festival de notes égrenées sur des luths et des théorbes, d’arpèges de clavecin, de traits agiles aux violons et flûtes, de puissants tutti opposés à la douceur des solos »… »une virtuosité pas assez transcendante chez Victor Torres, rachetée malgré tout par un timbre sombre et un excellent sens du phrasé »…. »Gloria Banditelli est une inquiétante messagère, bientôt relayée…par l’impressionnant Caron d’Antonio Abete ».

Opéra International – janvier 1997 – appréciation Timbre de Platine

« Avec cet enregistrement, L’Orfeo accède à sa deuxième vie sonore »… »La réalisation musicale mérite bien des éloges. Pour la pemière fois, la basse continue ne se contente pas d’harmoniser aux claviers ou aux cordes pincées la ligne de basse »… »Le continuo intègre des instrumnts qui évoliuent dans les tessistures supérieures…le plateau vocal appellee quelques très légères réserves, du côté de quelques personnages secondaires (Proserpine, Pluton, les Esprits) »… »Victor Torrès n’est pas d’une constante infaillibilité »… »Gloria Banditelli est la plus formidable Messagiera de toute la discographie. »

Crescendo – février/mars 1997 – appréciation : 9

« La version de Garrido est très belle. Elle s’appuie sur une palette de solistes aux prestations impressionnantes. l’Ensemble Elyma séduit par son homogénéité et la chaleur de ses sonorités. »

L’Avant-Scène Opéra

« Cet Orfeo est sans conteste la version la plus équilibrée de l’actuelle discographie, alliant une réalisation instrumentale originale et un plateau de solistes d’une rare homogénéité. La révolution opérée par Garrido est de trois ordres. Tout d’abord, la réalisation de la basse continue respecte au mieux les préceptes du fameux traité d’Agostino Agazzari « Da sonare sopr’l Basso », paru à Sienne l’année même de la création de L’Orfeo. Cette réalisation ne concerne plus seulement les instruments polyphoniques (clavecin, luths, orgue), mais intègre des instruments de dessus (violons, violes…) qui prennent en charge la réalisation de cette basse, à la manière d’une improvisation. Garrido rejoint d’ailleurs indirectement l’attitude de Jacobs, lorsqu’il composait de nouvelles parties concertantes. Il en résulte un foisonnement sonore (dans les stances de la Musica, d’Apollon…) encore accru par une étonnante profusion d’instruments polyphoniques, en particulier de cordes pincées. Jamais on n’avait aussi bien illustré la confrontation de la cetra et de la lira dans l’orchestre montéverdien. Et surtout, cette réalisation prolixe et inhabituelle n’a pas qu’une fonction décorative : elle sert avec acuité le drame, colorant le récit sans jamais altérer la déclamation. Ensuite, les choix des tempi et le traitement de la rythmique furent reconsidérés, remettant en question une véritable tradition d’interprétation à l’ancienne qui s’était insidieusement installée…Enfin, pour la première fois dans cette discographie, le plateau vocal est d’une parfaite homogénéité. Toutes les voix sont méridionales (italiennes ou argentines), affichant une intelligence du texte et du style sans faille. On relèvera, entre autres, la bouleversante Messaggiera de Gloria Bandi-telli et la lumineuse Musica de Maria Cristina Kiehr. Enfin, Victor ‘Torre offre un Orphée investi, au chant souple et virtuose, sans pour autant arborer la vaillance trop démonstrative dont faisait preuve Nigel Rogers. »

 

Forum Opéra – par Jean-Christophe Henry – discographie comparée

http://www.forumopera.be.tf/