L’ORFEO |
COMPOSITEUR |
Claudio MONTEVERDI |
LIBRETTISTE |
Alessandro Striggio |
ORCHESTRE | Ensemble instrumental |
CHOEUR | |
DIRECTION | Sergio Vartolo |
Orfeo | William Matteuzzi | ténor |
La Musica, Euridice | Sylva Pozzer | soprano |
Messaggera, Proserpina | Sara Mingardo | contralto |
Plutone, Pastore, Spirito | Loris Bertolo | baryton |
Speranza, Ninfa | Angela Bucci | soprano |
Caronte, Spirito | Gianpaolo Dal Dosso | basse |
Apollo, Pastore | Gianpaolo Fagotto | ténor |
Ninfa | Ilaria Zanetti | soprano |
Ninfa, Spirito | Gabriella Martellacci | alto |
Pastore | Michele Andalo | contre-ténor |
Spirito | Francesco De Poli | baryton |
DATE D’ENREGISTREMENT | octobre 2006 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | Auditorium de Pigna – Corse |
ENREGISTREMENT EN CONCERT | non |
EDITEUR | Brilliant Classics |
DISTRIBUTION | Abeille Musique |
DATE DE PRODUCTION | décembre 2006 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 |
CATEGORIE | DDD |
Critique de cet enregistrement dans :
Diapason – mars 2007 – appréciation 3 / 5 – technique 5 / 10
» Après Corboz, Harnoncourt et Rogers, Vartolo est le quatrième musicien à avoir enregistré deux fois L’Or feo. Et comme pour ces trois prédécesseurs, sa seconde mouture ne parvient pas à surpasser la première. Pourtant, le chef italien propose des principes d’interprétation parfois révolutionnaires. La nouveauté la plus frappante conceme l’air d’Orphée, « Possente spirto ». Vartolo interprète un signe graphique de l’édition de 1609 comme un signe de reprise concernant les trois premières strophes. Ainsi, pour la première fois au disque, on peut entendre les deux variantes de l’air : la version « simple » et celle parée d’ornements virtuoses. Par ailleurs, les lignes vocales des récitatifs sont enrichies d’ornements inédits (coulés de tierce et autres ports de voix), modifiant profondément les contours mélodiques des conclusions de phrases. Enfin, et ce qui est sans doute le plus surprenant, la basse continue est principalement jouée avec une basse d’archet (pratique discutable dans le stile recitativo) s’adonnant elle-même à une ornementation et à des effets expressifs (vibrato, tremolo, trillo…) habituellement réservés aux chanteurs.
Cette interprétation fourmille de détails surprenants, bouleversant les habitudes d’écoute et incitant à une relecture encore plus critique des sources. La démonstration de Vartolo n’est pourtant pas probante. Concernant « Possente spirto », la durée invraisemblable de l’aria (un quart d’heure) et surtout la question non résolue des ritournelles instrumentales (en l’occurrence non reprises) incitent à la circonspection. Mais plus que les partis pris, c’est bien souvent leur réalisation qui est décevante. La faute en revient en premier lieu au choix des chanteurs. William Matteuzzi est un Orfeo très en deçà des exigences techniques du rôle, à la voix éteinte, au timbre ingrat et sans agilité. Gianpaolo Fagotto, auquel ne sont confiés que des rôles secondaires, est bien plus séduisant, et son duo final avec Orfeo impose une cruelle comparaison. Le reste de la distribution est aussi disparate : Sara Mingardo campe une bouleversante Messagera et une Proserpina merveilleusement sensuelle. En revanche, Angela Bucci est une Speranza rigide, aux aigus agressifs. Enfin, l’ensemble instrumental suscite des commentaires tout aussi contrastés. Si les cuivres sont admirables, les cordes (trop peu nombreuses suivant l’effectif précisé par Monteverdi) choquent par leur justesse hasardeuse et leur sonorité désagréable.
Le tout étant desservi par une prise de son agressive et déséquilibrée, il convient de négliger cette nouvelle version, qui aurait pourtant dû révolutionner une discographie surabondante. »