CD Orfeo (direction Handt)

L’ORFEO

COMPOSITEUR

Claudio MONTEVERDI

LIBRETTISTE

Alessandro Striggio

 

ORCHESTRE Orchestra da Camera Lucchese
CHOEUR
DIRECTION Herbert Handt

Orfeo Paolo Coni
Euridice Nuccia Focile
Messageria Claudia Clarich
Caronte James Loomis
Apollo Enrico Facini

DATE D’ENREGISTREMENT 22 juillet 1984
LIEU D’ENREGISTREMENT Festival international de Marlia – Lucca
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

EDITEUR Claves
DISTRIBUTION International Distribution
DATE DE PRODUCTION septembre 1995
NOMBRE DE DISQUES 1
CATEGORIE ADD

Adaptation d’Ottorino Respighi (1935)

 

Critique de cet enregistrement dans :

Crescendo – juin/juillet 1996 – appréciation 9 – technique 8

« Le puriste n’y trouvera évidement pas son compte, le musicien sans doute pas…Respighi a fait cet arrangement pour faire connaître Monteverdi…C’est donc là un document…En faveur de cette version, soulignons que l’orchestration de Respighi est très réussie, compte tenu de l’époque, lumineuse et jamais surchargée…Il y a un intérêt musicolgique à écouter cet hybride. »

Opéra International – décembre 1995 – appréciation 3 / 5

 » Surprenante, l’orchestration de l’opéra effectuée par Respighi, sur proposition de la Scala, en 1934-1935 ! Le livret, arrangé par Claudio Guastalla, à l’origine en trois actes et sans trop de modifications ni coupures, est rendu ici aux cinq actes originels mais l’oeuvre a subi beaucoup de coupes, lors de cette reprise en 1984, au Festival de Marlia…La partition de Respighi heurtera sans doute bien des fidèles des réalisations orthodoxes d’aujourd’hui, mais, d’un goût très sûr, la justesse dramatique et l’inspiration sont touchantes, et intéressent. Les pièces orchestrales gardent un équilibre entre le style montéverdien et des couleurs typiquement modernes, tandis que la déclamation, souvent simplifiée de ses ornementations, conserve une belle noblesse, très appropriée au sujet. La direction d’Herbent Handt, sans bouleverser, permet aux chanteurs de convaincre – et de séduire – par un italien dont les couleurs sont un régal, évidemment idiomatiques, puisque les principaux interprètes sont péninsulaires. Paolo Coni, malgré quelques sons fixes et une émission raidie par la tessiture, phrase avec élégance, tandis que Nuccia Focile est expressive, et assez riche de timbre. Le reste de la distribution est au niveau, et, malgré les coupures, l’enregistre-ment mérite la découverte. »

 L’Avant-Scène Opéra

« La version réalisée pour la Scala en 1935 par le compositeur Ottorino Resphigi ne fut ressuscitée qu’en 1984, lors du VIIe Festival international de Marlia…Cette version passionnante, d’une beauté inédite, fait apparaître des partis pris de réalisation aux antipodes de ceux de Benvenuti et Bucchi. Respighi, secondé par le librettiste Claudio Guastalla, entreprit un véritable travail de recomposition de l’oeuvre, beaucoup plus qu’une véritable restitution. Tout d’abord, ils réorganisèrent le livret en trois actes, fusionnant le Prologue et le premier acte, et réunissant les trois derniers en un. De plus, Guastalla greffa à la fin de l’oeuvre un nouveau texte chanté par le choeur sur la musique de la mauresque conclusive. Ce texte est une adaptation de la bacchanale de Striggio, ce qui permet aux deux arrangeurs de fondre ensemble la fin apollinienne de la partition et la conclusion bachique originale…La réalisation instrumentale de Respighi…n’emploie pas de groupe de continuo, qu’elle remplace par un accompagnement symphonique continu. Les parties de chant sont conservées à l’identique (quelques transpositions mises à part), les parties de basse sont réaménagées. Mais le principal intérêt de cette recomposition réside dans la réalisation harmonique et l’orchestration, toutes deux étant d’un raffinement et d’une qualité extrême. À cette fin, Respighi ne recule devant aucun effet roulements de timbales et cuivres annonçant l’arrivée d’événements tragiques, dou-blures du chant par toutes les cordes sur plusieurs octaves pour décupler l’intensité du lyrisme, flûtes pour les chants d’oiseaux… De plus, il composa, sur la base de thèmes montéverdiens, de grands interludes symphoniques pour le début de chaque acte. Enfin, Respighi redouble d’invention et d’idées géniales, qui portent l’auditeur de surprise en surprise. Ainsi, l’accompagnement harmonique du « Possente Spirto » est confié à un choeur bouches fermées, sur lequel évoluent librement les instruments solistes et le chanteur virtuose. L.’effet est proprement magique…La réalisation de Herbert Handt est des plus remarquables. Les couleurs orchestrales sont d’une grande beauté, en dépit de fugitifs problèmes de justesse au début de l’opéra. Le baryton Paolo Coni, à la voix ample et sonore, campe un Orphée héroïque en parfaite adéquation avec l’esthétique de Respighi. Son »Possente Spirto », dont les vocalises ont été simplifiées par le compositeur, est un vrai moment de bonheur. Enfin, les quatre autres chanteurs, aux voix chaleureuses quoique largement vibrées, incarnent chacun plusieurs rôles. On notera en particulier la Messaggiera tragique de Claudia Clarich, qui n’est pas sans évoquer les grandes hé-roïnes de Puccini. Il convient donc de saluer chaleureusement cette réalisation, si originale et belle à la fois, qui inaugure les chemins d’une nouvelle archéologie musicale. »