Étienne MOULINIÉ

Étienne MOULINIÉ
1599 (Laure-Minervois) – 1676

 

BALLET DU MARIAGE DE PIERRE DE PROVENCE ET DE LA BELLE MAGUELONNE
1638
BALLET DU MONDE RENVERSÉ
deux ballets de ce nom pourraient avoir été dansés en 1624 : l’un en Franche-Comté, dans un des châteaux du marquis du Châtelet, sur un texte de Salomon de Priezac, fils du sieur de Saugues, l’autre chez Gaston d’Orléans dont Moulinié était le Surintendant de la musique – deux airs de Moulinié ont été conservés :

  • Dialogue de la Nuit et du Soleil : D’où sort cette grande clairté, Qui luit sans rien oster de ma forme premiere ? (la Nuit), Comment aupres de ma lumiere, Peut durer cette obscurité ? (le Soleil) ;
  • air de divers oyseaux : Il sort de nos corps emplumés Des voix plus divines qu’humaines ;

tous deux sont inclus dans le recueils d’Airs de cour & de différents auteurs (Ballard, 1624), le second livre d’Airs de cour avec la tablature de luth (Ballard – 1625) et le recueil d’Airs de cour à 4 & 5 parties (Ballard, 1625)

BALLET DE MADEMOISELLE OU BALLET DES QUATRE MONARCHIES CHRÉTIENNES
1635

 

Étienne Moulinié naquit à Laure-Minervois (alors Lauran en Minervois) en 1599, cinquième enfant de Jacques Molinier. Comme son frère aîné, Antoine, il reçut une formation musicale et générale à la maîtrise de la cathédrale Saint-Just de Narbonne.

En 1617 Antoine quitta Narbonne pour Paris, dans la suite de Christophe de Lestang, évêque de Carcassonne . Dès 1618 il obtint une charge de « chantre ordinaire de la musique de la Chambre du Roi » c’est-à-dire de musicien permanent à la cour ; la beauté de sa voix de basse sera souvent saluée et il lui doit certainement sa réussite sociale, attestée dès 1635, par les titres de « noble homme et valet de chambre ».

Encouragé par les débuts de son aîné, Étienne quitta lui aussi Narbonne, sans doute en 1621. Son premier livre de musique, intitulé Airs avec la tablature de luth, fut publié en 1624 : il était alors âgé de 25 ans et signait Moulinié, nom qui restera désormais attaché aux deux frères. Ce livre était dédié à Henri de Montmorency, pair et amiral de France, gouverneur et lieutenant général pour le Roi en Languedoc, décapité en 1632 pour sa responsabilité dans un complot manigancé par Gaston d’Orléans. La deuxième publication du musicien fut dédiée au roi lui-même, en 1625 : en accord avec la mode du temps comme avec ses propres espérances, le livre s’intitulait Airs de cour et il était composé à quatre et cinq parties, publié la même année dans une version pour une voix et luth.

La dédicace à Louis XIII ne débouchera pas sur une charge à la cour, mais Moulinié entre chez Gaston d’Orléans, « Monsieur, frère du roi », comme Maître de musique. Sa troisième publication fut un recueil d’Airs de cour avec la tablature de luth et de guitarre, comportant cinq airs espagnols (accompagnés à la guitare, peu en usage en France à cette époque), six airs italiens, un air gascon, cinq airs à boire.

Après le quatrième livre des Airs de cour avec la tablature de luth (1633) dédié à Antoine, frère aîné du compositeur, c’est à Gaston d’Orléans que le musicien offrit son Troisième livre d’airs de cour à quatre parties (le second est perdu), publié en 1635. Son contenu fut republié la même année pour une voix et luth et dédié à Anne-Marie-Louise d’Orléans, fille aînée du duc d’Orléans et nièce du roi, dite la « Grande Mademoiselle ».

Suivirent, en 1637, le Quatrième livre d’airs de cour à quatre et cinq parties, dédié au Cardinal de Richelieu, puis le cinquième, dédié à Monsieur de Toulouse en 1639.

Moulinié resta au service de Gaston jusqu’en 1660, date de la mort du prince, et resta quelque temps au service de la duchesse (à laquelle il avait dédié, en 1651 ses Mélanges de sujets chrétiens, cantiques, litanies et motets, mis en musique à 2, 3, 4 et 5 parties) et ce, bien qu’en 1661, les Etats l’aient nommé maître de la musique de la chambre à vie.

On le retrouve, en 1665, dirigeant à Béziers la musique des états du Languedoc. Il n’avait pas rompu les liens avec sa province natale puisqu’en 1636, c’est au chapitre de Saint-Just de Narbonne qu’il avait dédié sa Missa pro defunctis. Le retour au pays marquera une autre étape et d’autres modalités de sa gloire : il était requis pour diriger la musique dans toutes les cérémonies officielles . Mais il n’abandonna pas pour autant ses usages de musicien de cour et publie en 1668, chez Robert Ballard, fils de Pierre, ses Airs à quatre parties avec la basse continue, dédié « à messieurs des états de la province du Languedoc » et qui sera son dernier recueil de musique. C’est à la date du 6 février 1676 qu’il participa à la dernière cérémonie de sa carrière. Il mourut sans doute peu après, mais aucun registre, aucun acte civil ou religieux ne précise cette date.