Matthew LOCKE

Matthew LOCKE
1621 (Exeter) – août 1677 (Londres)

 

Matthew Locke

CUPID AND DEATH
THE EMPRESS OF MAROCCO
masque – années 1680
ORPHEUS
PSYCHE
THE SIEGE OF RHODES
THE TEMPEST

 

Compositeur royaliste. Lorsqu’en 1642 éclata la Guerre civile, Locke se trouvait à Exeter, où il avait été choriste à la cathédrale. Il apprit à jouer de l’orgue et se lia d’amitié avec Christopher Gibbons, dont l’oncle était maître de choeur. Il rencontra peut-être le futur Charles II aux Pays-Bas (1646-1648). Il compta parmi ses amis John Playford, des membres de la famille Purcell, Sir Roger L’Estrange, Henry Lawes et Christopher Simpson tous partageaient son intérêt pour la consort music. Parmi les recueils qu’il composa durant le Commonwealth, le Consort « for several friends » et The Flatt Consort (exceptionnel dans la mesure où il fait appel à des tonalités bémolisées) sont d’une importance particulière. Deux recueils de broken consorts et le célèbre Consort of Fower Parts datent de la Restauration.

En 1656, Locke fournit de la musique pour The Siege of Rhodes de Davenant. Lors de l’exécution, il prit le rôle de l’Amiral de Rhodes. Dans les années qui suivirent immédiatement, Davenant commanda d’autres musiques à Locke. En 1659, Locke révisa la musique qu’il avait écrite avec Gibbons pour le masque de Shirley Cupid and Death, donné en plein air à Leicester Fields. Les liens de Locke avec le théâtre semblent s’être relâchés à la fin des années 1660, période au cours de laquelle il se consacra davantage à la musique de cour de la Restauration, mais connurent un nouvel essor en 1674, lorsque Shadwell lui demanda de la musique pour son adaptation de The Tempest. Un an plus tard, il composa toute la musique, à l’exception des airs de fin d’acte (de G. B. Draghi), pour Psyche, or the English Opera de Shadwell.

A la Restauration, Locke obtint trois postes de cour, mais aucun dans la Chapelle royale : il hérita de John Coprario celui de Composer-in-Ordinary privé et d’Alfonso Ferrabosco le Jeune celui de « compositeur de la musique pour vents », et devint compositeur de la troupe de violons. Il fournit de la musique pour le couronnement de Charles II et un an plus tard devint organiste de la reine et compositeur de musique dramatique. Le roi n’aimant pas les fantaisies, Locke n’en écrivit aucune pour la cour, mais composa à leur place au moins trente anthems inspirées des grands motets français la plus somptueuse fut A Song of Thanksgiving (1666), avec trois choeurs à quatre voix, un orchestre de cordes à cinq voix et un consort à quatre voix « sur la galerie ». A une date aussi tardive que 1674, Locke fut nommé chef adjoint des Vingt-quatre Violons et servit temporairement comme Master of the King’s Musick en 1676-1677.

Mais tout cela ne se déroula pas sans heurts. Lors de son séjour à Oxford durant la Grande Peste, Locke avait composé de la musique pour les Oxford Acts, mais sans obtenir de diplôme. En 1666, ayant estimé que les musiciens de la Chapelle royale avaient délibérément saboté une exécution de ses répons sur les Dix Commandements, il les publia sous le titre de Modern Church-Musick Preaccus’d, Censur’d and Obstructed in ils Performance before His Majesty. Puis il se trouva impliqué dans une longue (et finalement pas très digne) querelle à coups de pamphlets contre Thomas Salmon à propos de l’Essay to the Advancement of Music dans lequel ce dernier avait préconisé l’abandon des clés.

Les deux dernières publications de Locke forment son unique recueil sérieux pour clavier, Melothesia (1673) — avec en appendice les premières règles de réalisation de basse chiffrée parvenues jusqu’à nous — et Tripla Concordia (1677), anthologie de plus de 100 pièces pour deux violons et violon basse. A sa mort, il eut comme successeur au poste de Composer-in-Ordinary pour les violons son élève Henry Purcell, qui lui dédia son ode What hope fur us remains now he is gone ?

(Guide de la Musique Baroque – Fayard)