Acis y Galatea (Zarzuela – 1708)

COMPOSITEUR Antonio de LITERES
LIBRETTISTE José de Canizares
DATE DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE DISPONIBLE FICHE DETAILLEE
1999 Eduardo Lopez Banzo Deutsche Harmonia Mundi 1 espagnol oui

 

Zarzuela en deux actes, écrite pour l’anniversaire du roi Philippe V, qui obtint, dès sa création à la cour de Madrid, le 19 décembre 1708, un succès considérable.

Le librettiste était un dramaturge réputé, au début du XVIIIe siècle.

L’œuvre fut reprise plusieurs fois entre 1710 et 1727 à Madrid, aainsi qu’à Valence et Lisbonne.

 

 Synopsis

Acte I

 Le Cyclope Polyphème est de retour dans l’île fantastique de Trinacrie où il a sa résidence. Il découvre que ses habitants se sont convertis, durant son absence, au culte de Galatée, déesse marine. Polyphème, offensé, leur reproche leur infidélité et menace de les châtier.

Arrive un pâtre, Acis, qui, amoureux de Galatée, pleure sur son amour. Les pâtres et bergers s’efforcent d’apaiser la colère de Polyphème. Par peur de ce dernier, ils dénigrent les sentiments d’Acis.

Doris, nymphe des bois, et amoureuse d’Acis, informe le Cyclope, par dépit, de l’amour d’Acis pour Galatée. Polyphème menace d’ensevelir Acis sous un rocher et prompet d’anéantir Galatée afin que nul ne puisse plus tomber amoureux d’elle ou lui vouer un culte. Tous abandonnent Acis, sauf Doris qui reste seule avec lui et s’obstine dans son amour. Acis répond en lui rappelant ses anciennes amours avec Glaucus, frère de Galatée. Doris lui rend un portrait en lui disant, avec mépris, qu’il n’a qu’à l’offrir à Galatée, son nouvel amour. Acis jette le portrait à la mer, afin de ne pas le remettre à Galatée. Celle-ci surgit des eaux, triomphante, entourée de sa cour de nymphes, sirènes et tritons. Les nymphes de la mer dénigrent l’amour, et Glaucus, amoureux de Doris qui le dédaigne, persuade Galatée de ne pas le repousser, en lui offrant un portrait qu’il a trouvé dans la mer, prisonnier de deux belles coquilles.

Galatée reste ensuite seule dans les bois, absorbée dans ses pensées, fascinée par le beau portrait du pâtre Acis. Sur les lieux-mêmes se rend Polyphème pour l’espionner, guidé par Momus. Le Cyclope ordonne à Momus de convoquer tous ses sujets pour qu’ils soient témoins de sa victoire sur Galatée. Pendant ce temps, Polyphème tente de poignarder la déesse, mais, touché par sa beauté, ses forces l’abandonnent. Au moment où accourent les insulaires, en entonnant l’hymne de Polyphème, le Cyclope se voit obligé de reconnaître également vaincu par l’amour de Galatée, ce qui le conduit à ordonner qu’on transforme les vers de l’hymne en vers de louanges à la déesse.

Doris et Thisbé, sa confidente, restent seules. Doris demande à Thisbé de lui chanter quelque chose pour déplorer sa peine. Glaucus apparaît et reproche à Doris son mépris. Doris et Thisbé lui font voir l’inutilité de son amour.

Ils quittent la scène, remplacés par Acis et Galatée. Acis, ignorant des perfidies qui se trament autour de lui, fait la cour à Galatée, sans savoir qu’il est épié par Momus, bien décidé à semer la zizanie.

Acte II

Choeur. Thisbé demande à Momus de lui révéler tout ce qu’il pourrait savoir au sujet des amours secrètes d’Acis et Galatée. Mise au courant de tous les détails, Doris décide de les porter à la connaissance de Polyphème.

Pendant que Polyphème est occupé avec ses Cyclopes à forger un trident pour l’offrir à Galatée, un berger accourt l’informer que les habitants de l’île partent déjà en procession pour consacrer de nouveau son temple à la déesse marine. Polyphème, loin de s’en offenser, veut aller en personne lui offrir son cadeau, mais résolu à améliorer son aspect féroce, s’applique à paraître moins monstrueux. Arrive Galatée dans son char triomphal, entourée de nymphes et de bergers. Polyphème se présente, absolument impeccable, mais son apparition sème l’effroi et la débandade chez les insulaires atterrés. Galatée refuse le cadeau et la cour du Cyclope. Dépité, ce dernier jure de se venger. Doris le rejoint opportunément avec l’intention d’utiliser la rancoeur du Cyclope à son bénéfice, et lui révèle que la déesse, si elle le dédaigne, accorde ses faveurs à Acis. Glaucus, de son côté, abandonné à ses peines, se plaint de sa destinée.

Parce qu’il est vêtu d’une casaque identique à celle d’Acis, Doris, qui espionnait Glaucus, confond ce dernier avec Acis, ce qui provoque une nouvelle scène de jalousie à l’issue de laquelle Glaucus s’en va avec l’intention de tuer Acis. Ce dernier, qui regardait la scène depuis une cachette en sort et fait face à Doris, en lui promettant le pardon malgré ses injures. Resté seul, Acis exprime sa confiance dans le fait que l’amour lui sera un remède à tant de furie.

Apparaît Galatée qui compatit aux souffrances d’Acis. Elle appelle ses nymphes pour le divertir. Pendant qu’Acis et Galatée jouissent de leur amour dans un coin du bois, Doris conduit Polyphème sur les lieux pour qu’il les contemple de ses propres yeux. Furieux, le Cyclope décide de tuer Acis, et le poursuit à tavers l’île. Galatée prévient tout le monde et tente d’arrêter Polyphème. Poursuivi à grandes enjambées, Acis solicite l’aide de Momus et de Thisbé, mais le Cyclope le rattrape et l’écrase sous un rocher. Acis agonise, enseveli sous le rocher. Galatée, ne parvenant pas à écarter le pesant rocher du corps de son amant, sollicite une ultime grâce des dieux de la mer : qu’ils changent son cher Acis en un fleuve immortel, et ainsi ils resteront unis à jamais.

La première Nymphe – Néréide – chante un air triomphal, dans lequel se trouve associé le thème de l’oeuvre avec la figure de Philippe V, roi d’Espagne en une calire allusion politique à la guerre engagée avec Charles d’Autriche, pour la succession sur le trône espagnol. Finalement, tous se réunissent pour célébrer l’anniversaire du monarque – Philippe VI – et pour chanter un menuet à la française incluant des allusions à Marie-Louise de Savoie – l’épouse du roi – et Louis – leur fils, né en 1707, un an avant la représentation.

 

« Plus qu’un opéra véritable, l’ouvrage, créé à Madrid, en 1708, à l’occasion des vingt-cinq ans du roi Philippe y, est une pièce de théâtre mêlée de musique. Le texte déclamé – à l’instar du mélodrame dans l’opéra et l’opéra-comique français – y tient une place essentielle, ce qui justifie ici amplement le choix d’une distribution entièrement espagnole, garante d’une diction irréprochable. Esthétiquement, Antonio de Literes (1673-1747) nous ramène plutôt vers le milieu du XVIIe siècle, et la comparaison avec l’Acis and Galatea de Haendel, qui date de cette même année 1708, est saisissante. Il est par ailleurs piquant de constater que le jeune souverain ait fait jouer, pour son anniversaire, une oeuvre écrite sur le même sujet que la pastorale éponyme composée par Lully, en 1686, pour Louis XIV, son propre grand-père, et ce alors que la guerre de Succession d’Espagne faisait rage… » (Opéra International – mai 2001)

 

« Literes témoigne du goût européen alors en vigueur à la cour de Philippe V. La partition, puisant dans la tradition de la zarzuela baroque, s’apparente au singspiel allemand, dans un tableau plus que pastoral »… »Plus théâtrale que lyrique (déclamation ponctuant les airs), l’oeuvre s’éloigne des traditionnelles pages lyriques de l’Europe baroque »… »Acis y Galatea se fait subtil, empreint d’une douceur toute relative ». (Classica – juin 2001)

 

Représentations :

Bruxelles – Conservatoire – 22 juin 2002 – Al Ayre Espanol – dir. Eduardo Lopez Banzo

Herne (Allemagne) – Tage Alter Musik – Kulturzentrum – novembre 2000 – version de concert – Al Ayre Español – dir. Eduardo López Banzo – avec Marta Almajano (Galatea), Lola Camariego (Azis), Olga Pitarch (Glauco), Marina Pardo (Tisbe), Luz Martín (Nereida), Jordi Ricart (Momo/Polifemo), Ricard Bordas (Doris)

Libramont-Chevigny (Belgique) – Église du Sacré-Cœur – Festival de Wallonie 2000 – 14 octobre 2000 – Orchestre Baroque Al Ayre Espagnol – dir. Eduardo Lopez Banzo (et clavecin), Marta Almajano (Galatea), Lola Camariego (Acis), Xenia Meijer (Glauco, Polifemo), Marina Pardo (Nereida, Tisbe), Jordi Ricart (Momo), CarlosMena (Doris)

Grand Théâtre de Bordeaux – Instituto Cervantes Bordeaux – 7 novembre 2000 – Orchestre Baroque Al Ayre Espagnol – dir. Eduardo Lopez Banzo (et clavecin) – Marta Almajano, soprano (Galatea), Lola Casariego, mezzosoprano (Acis), Xenia Meijer, mezzosoprano (Glauco), Marina Pardo, soprano (Nereide, Tisbe), Jordi Ricart, baryton (Momo), Ricard Bordas, contre-ténor (Doris)

Festival International de Musique Baroque – Cour des Hospices de Beaune – 24 juillet 1999 – version de concert – Orchestre Baroque Al Ayre Espagnol – dir. Eduardo Lopez Banzo (et clavecin) – Marta Almajano, soprano (Galatea), Lola Casariego, mezzosoprano (Acis), Xenia Meijer, mezzosoprano (Glauco), Maria Luz Àlvarez, soprano (Nereide, Tisbe), Jordi Ricart, baryton (Momo), Ricard Bordas, contre-ténor (Doris)

Festival de Dresde – 29 mai 1999 – dir. Eduardo López Banzo – avec Marta Almajano, Lola Casariego, Xenia Meijer, María Cristina Kiehr, Jordi Ricart, Carlos Mena

Mallorca – Teatre Principal de Palma – 7, 8, 9 mai 1999 – dir. Eduardo López Banzo – mise en scène Rafel Lladó