Aricie

Frantz Ertinger - Christophe Ballard - 1697

COMPOSITEUR Louis de LA COSTE
LIBRETTISTE Jean Pic

 

Opéra-ballet en un prologue et cinq entrées, sur un livret de l’abbé Jean Pic, représenté, sans succès, à l’Académie royale de musique, le 9 juin 1697.

(*) Jean Pic, auteur d’ouvrages moraux et librettiste français. Pic (l’Abbé), a composé les vers de trois Opéra depuis 1695, savoir : les Saisons ; la Naissance de Venus, & Aricie. Ses autres ouvrages sont, une traduction Françoise de Timandre, quelques Lettres écrites avec beaucoup de feu & de politesse. Il a aussi donné un recueil des Œuvres de Saint-Evremond, où on prétend qu’il a mêlé des pièces qui ne sont pas de cet Auteur, & sous ce nom respecté a entrepris de faire recevoir ses propres productions (de Léris)

C’était le premier ouvrage théâtral du compositeur qui raconte lui-même dans son Avis au lecteur la gestation de l’ouvrage.

J’ai trop mauvaise opinion de moi, pour avoir osé me flatter qu’une musique aussi médiocre que la mienne, pût mériter l’attention du Public. Je n’avais fait jusqu’ici qu’un certain nombre de petits Airs, qui pour avoir été trouvés passables, ne pouvaient nullement me mettre à portée de composer un opéra. Je sais la distance qu’il y a entre un homme qui ne fait que des Chansons, d’avec un autre qui peut soutenir par son génie et par son habileté un ouvrage de longue haleine, et je n’aurais jamais eu la témérité d’entreprendre celui-ci, si le hasard ne m’y avait engagé, de manière à ne pouvoir presque m’en défendre. Ce Ballet n’était dans sa naissance qu’un petit Concert que j’avais composé pour la faire jouer devant des personnes distinguées, qui m’honorent de leur protection & de leur amitié. J’en fis d’abord une répétition qui ne déplut pas, on en rendit compte à Monsieur de Francine, qui par une bonté qui lui est naturelle, ne demande pas mieux que d’avoir occasion de favoriser les jeunes gens qui ont envie de bien faire, il voulut entendre ce petit essai, & il trouva qu’il pourrait lui convenir, s’il y avait moyen de l’ajuster au Théâtre, & de lui donner plus d’étendue. Si je suis assez heureux d’être applaudi en quelques endroits de ce Ballet, j’ai besoin que l’on ait beaucoup d’indulgence pour tout le reste, où je n’ai pas laissé de faire de mon mieux. Je ne suis point encore assez versé dans la composition, pour produire un ouvrage qui puisse soutenir le jugement du parterre, j’espère que l’envie que j’ai de plaire au Public & de lui consacrer tous mes soins, me fera trouver par moi-même tous les secours qui me sont nécessaires pour satisfaire une si glorieuse ambition.

Il n’y eut pas de reprise.

L’œuvre fut imprimée à Paris par Christophe Ballard en 1697,

et à Amsterdam, par les Héritiers de A. Schelte.

Matthys Pool - Amsterdam - Héritiers d'Antoine Schelte - 1699

Personnages : Appollon, Melpomène, Euterpe, Polymnie, Marsias, Troupe de Faunes & de Silvains, Troupe de Bergers & de Bergères, Troupe d’Habitants des bords de la Seine (Prologue)

Fernand, Prince d’Espagne ; Alcipe, Suivant de Fernand ; Arcas, Suivant d’Aricie ; Aricie, Princesse de l’Île inconnue, amante de Fernand ; Élise, confidente d’Aricie, amante d’Arcas ; Aristandre, magicien ; Florinde, magicienne ; deux Princesses coquettes ; Troupe de Bergers & de Bergères ; Troupe d’Amants qui s’assemblent au Temple de l’Amour ; Troupe de Démons ; Troupe de Peuples de l’Île inconnue

Argument

Le Prologue oppose Marsyas (*) et Apollon

Aricie - décor de Bérain pour le prologue - apparition d'Apollon

(*) Athéna invente la flûte, mais elle la jette dès qu’elle s’aperçoit qu’en jouer déforme son visage. Marsyas, satyre phrygien, la ramasse et devient rapidement un musicien expert. Il finit par défier Apollon, maître de la lyre. Le concours est présidé par les Muses et le roi Midas. Les Muses déclarent Apollon vainqueur. Pour punir Marsyas de sa démesure, l’Archer le fait écorcher, et jette sa dépouille dans une grotte, d’où coule une rivière, qui prendra le nom du satyre. Le Marsyas se jette dans le Méandre. Pour avoir tranché en faveur de Marsyas, le roi Midas reçoit pour sa part une paire d’oreilles d’âne. Le concours entre Apollon et Marsyas, symbole de la lutte entre les influences apolliniennes et dionysiennes de l’homme, est un sujet favori des artistes antiques. (Wikipedia)

Aricie, princesse d’une l’Île inconnue aime Fernand, prince d’Espagne, qui lui rend son amour. Elle veut mettre l’amour de Fernand à l’épreuve, et consulte un magicien qui lui conseille de fuir l’amour. Devant la conduite d’Aricie, Fernand se désespère. Au moment où il va se donner la mort par l’épée, Aricie l’arrête et lui avoue son amour. Parallèlement, Arcas et Alcippe se disputent Elise.

 

Synopsis détaillé

Première entrée

Sc. 1 – Alcipe exhorte Fernand à renoncer à l’amour qu’il ressent pour Aricie, et à assister à la fête champêter que celle-ci va donner. Mais Fernand préfère rester rêver dans la forêt.

Sc. 2 – Fernand rencontre deux princesses coquettes qui se rendent à la fête. Elles lui conseillent d’être aussi volage qu’Aricie et d’arrêter de soupirer.

Sc. 3 – Fernand continue à se lamenter.

Sc. 4 – Aricie confesse qu’elle feint d’aimer un autre que Fernand, alors qu’elle souffre que celui-ci ne l’aime plus.

Sc. 5 – Fernand assure Aricie de son amour.

Ballet des Indiens.

Deuxième entrée

Sc. 1 – Élise se désole d’être aimé d’Arcas car elle en aime un autre.

Sc. 2 – Arcas explique à Élise qu’il a feint d’être infidèle pour réveiller son amour. Elise le repousse et assure ne plus vouloir aimer.

Sc. 3 – 4 – Arcas se dispute avec Alcipe à propos d’Élise. Alcipe ne veut rien entendre, et s’amuse du malheur d’Arcas.

Sc. 5 – Ballet des Bergers

Troisième entrée

Aricie - dessin de l'atelier Bérain pour la troisième entrée

Sc. 1 – Fernand, accompagné d’Alcipe, espère trouver Aricie dans un bocage fréquenté par les amants.

Sc. 2 – Élise tombe sur Alcipe. Elle croit qu’Alcipe a été touché par l’amour, mais celui-ci affirme qu’il n’en est rien, et qu’il est bien décidé à s’en défendre.

Sc. 3 – Aricie confie à Élise avoir feint de plus aimer Fernand pour éprouver son ardeur.

Sc. 4 – Aricie décide d’arrêter de feindre.

Sc. 5 – Aricie rencontre Fernand, et lui conseille d’aimer ailleurs. Fernand proteste. Aricie l’accuse d’avoir trahi leur amour le premier, et refuse de renouer avec lui.

Sc. 6 – Élise engage Fernand à rester fidèle et à espérer en l’amour.

Sc. 7 – Ballet des Bergers et Bergères

Sc. 8 – Élise assure Aricie que Fernand reste épris d’elle. Aricie décide d’aller consulter Aristandre.

Quatrième entrée

Sc. 1 – Aristandre appelle les amants à le consulter, lui qui prédit l’avenir.

Sc. 2 – Aricie vient demander à Aristandre de lui révéler ses pouvoirs. Aristandre en appelle aux Enfers.

Sc. 3 – 4 – Des Démons répondent à l’appel, qui mettent en garde contre le pouvoir de l’amour.

Cinquième entrée

Sc. 1 – Fernand, à son tour, veut consulter l’oracle, et demande à Alcipe de le laisser seul.

Sc. 2 – Élise rencontre Alcipe. Tous deux sont d’accord pour éviter de tomber sous l’empire de l’amour.

Sc. 3 – Arcas rencontre Élise qui lui confirme qu’elle ne l’aime plus.

Sc. 4 – Aricie confie à Élise qu’elle ne supporte plus de voir Fernand malheureux.

Sc. 5 – Fernand, seul, continue de se lamenter.

Sc. 6 – Aricie l’aperçoit et écoute.

Sc. 7 – Fernand interroge la magicienne Florinde, qui lui confirme qu’il soupire en vain, et qu’il ne doit rien attendre de favorable. Fernand désespéré veut se donner la mort. Aricie survient, qui lui avoue sa ruse. Les deux amants peuvent à nouveau s’aimer sans trouble. Élise philosophe sur les tourments de l’amour. Un Amant content et le choeur célèbrent la puissance de l’amour et de la constance. Ballet.

 

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