Jean Benjamin de LA BORDE

Jean Benjamin de LA BORDE (ou LABORDE)
5 septembre 1734 (Paris) – 22 juillet 1794 (Paris)

 

Jean Benjamin de La Borde

 

ADÈLE DE PONTHIEU
ALIX ET ALEXIS
comédie en deux actes, en prose, mêlée d’ariettes d’Antoine Alexandre Henri Poinsinet – représentée devant le roi à Choisy, le 6 juillet 1769, lors d’une fête organisée par Mme du Barry – Les danseurs de l’Académie royale – Vestris, Mlle Dervieux, Gardel, Mlle Guimard, Dauberval et Mlle Allard dansèrent ensuite un intermède nommé la Pastorale d’Alix et Alexis, sur une chorégraphie de Michel Jean Bandiéri de Laval – la musique de Laborde fut jugée excellente comme de la façon d’un amateur, mais on remarqua l’ennui de Sa Majesté qu’on a vu bâiller fréquemment – Laborde se vit toutefois attribuer le 2 septembre suivant une gratification annuelle de 4 000 livres
AMADIS DE GAULE
LES AMOURS DE GONESSE
opéra-bouffon – livret de Sébastien-Roch Nicolas dit Chamfort (1741 – 1794) – représenté, sans succès, au Théâtre Italien, le 8 mai 1765 – selon le baron Grimm : Les chutes fréquentes de M. Laborde auraient dû le dégoûter du métier de compositeur, mais malheureusement c’est un barbouilleur de notes infatigable.
L’AMOUR QUÊTEUR
comédie à vaudevilles – livret de Alexandre-Louis-Bertrand Robineau, dit de Beaunoir – 1779 – Trianon
AMPHION
L’ANNEAU PERDU ET RETROUVÉ
opéra comique en deux actes, mêlée d’ariettes – livret de Michel-Jean Sedaine, d’après Les Bons compères ou les Bons amis de 1761, jouée au Théâtre-Italien le 20 août 1764 – les paroles et la musique furent jugées plus que médiocres, et il n’y eut que cinq représentations
ANNETTE ET LUBIN
pastorale – livret de Jean-François Marmontel – exécutée le 21 mars 1762 au château de Choisy, devant la Cour – reprise le 30 mars sur le théâtre de l’hôtel du maréchal de Richelieu, avec Mlle Niessel (Annette), Clairval (Lubin) – reprise le 6 avril, sur le théâtre de la Folie-Titon, rue de Montreuil, avec un concours de monde prodigieux, et sur d’autres théâtres privés – le 15 février précédent, un opéra-comique d’Adolphe-Benoit Blaise sur un texte de Charles-Simon Favart et l’abbé Voisenon, avait été joué au Théâtre Italien
LE BILLET DE MARIAGE
opéra comique – livret de Guillaume-François Fouques-Deshayes dit Desfontaines – 31 octobre 1772 Paris, Comédie-Italienne
CANDIDE
comédie de Le Prieur – 1768
LE CHAT PERDU ET RETROUVÉ
opéra-comique en un acte – livret de Louis Carrogis de Carmontelle – 1769 – Comédie Italienne (ou Hôtel de la Guimard – 25 octobre 1769)
LA CHERCHEUSE D’ESPRIT
livret de Charles Favart –
LA CINQUANTAINE
pastorale en trois actes – livret de Guillaume-François Fouques-Deshayes dit Desfontaines – représenté à l’Académie royale de musique, le 13 octobre 1771 – reprise en 1772 à Fontainebleau – on lit dans les Mémoires secrets de Bachaumont : Comme c’est M. le duc de Fleuri qui est gentilhomme de la chambre cette année, & qu’il a peu de goût pour les spectacles, on ne croit pas que ceux de Fontainebleau soient bien brillans. Il est décidé que l’on n’y jouera en pieces du théâtre lyrique, que la Cinquantaine de M. de la Borde, ce premier valet de chambre en cette qualité, & par ses entours, a obtenu cette faveur. On ne doute pas que le jeune Vestrallard n’y paroisse & n’étonne toute la cour,ainsi qu’il fait l’admiration de la ville. Au surplus, ce danseur soutient presque seul aujourd’hui l’opera : on est si dégoûté de la Cinquantaine, que M. de la Borde, pour ne pas éprouver une désertion totale, a obtenu que le Sieur Vestrallard danserait tous les jours de ce spectacle; après quoi il se reposera, et ne reparoîtra de quelque tems.

Rosalie Levasseur après une absence de quelques semaines reparut le 25 août 1772, dans le rôle du jeune amoureux, et ce travestissement fut accueilli avec faveur.

COLETTE ET MATHURIN
opéra-comique – livret de Guillaume-François Fouques-Deshayes dit Desfontaines – 1767
LES BONS COMPÈRES OU LES BONS AMIS
opéra comique – livret de Michel-Jean Sedaine – représenté à l’Opéra-Comique, le 5 mars 1761
LA CHERCHEUSE D’OISEAU
parodie – livret de Derozée – 1748 – Laborde avait alors quatorze ans
LA CINQUANTAINE
pastorale – livret de Desfontaines – 13 (ou 23) août 1771 – aucun succès – on reprocha à La Borde d’avoir menacé le chanteur Legros de lui faire passer une cinquantaine au For-l’Évêque – reprise le 25 août 1772
LE DORMEUR ÉVEILLÉ
comédie en deux actes de Denis-Charles, marquis de Godefroy-Menilglaise, mêlée d’ariettes – représentée à Fontainebleau, devant la Cour, le 27 octobre 1764 – l’accueil ne fut pas favorable, quoique, selon Papillon de La Ferté, l’on n’eût rien épargné du côté des ballets, des habits et des décorations. Selon le baron Grimm : la pièce est triste, plate et froide. On dit que le mérite de la musique répond parfaitement au mérite du poème, qu’elle est pillée de tous les airs connus, et qu’il en est résulté un si mauvais spectacle que la présence du roi n’a pu empêcher le public de marquer son mécontentement.
GILLES, GARÇON PEINTRE Z’AMOUREUX-ET-RIVAL
ariettes pour une parade burlesque de Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet, d’après Le peintre amoureux de son modèle, opéra-comique en deux actes de Egidido Duni sur un livret de Louis Anseaume, joué le 24 août 1757, lui-même adaptation du Pittore innamorato du même Duni, composé pour la cour de Parme – représenté sur le théâtre du château de Berny, repris le 2 mars 1758 au théâtre de la foire Saint-Germain
ISMÈNE ET ISMÉNIAS OU LA FÊTE DE JUPITER
JEANNOT ET COLIN
opéra comique – livret de Guillaume-François Fouques-Deshayes dit Desfontaines – 1770
LA MANDRAGORE
1766
LA MEUNIÈRE DE GENTILLY
comédie en un acte de Pierre-René Le Monnier, meslée d’ariettes – représentée, pour la première fois, par les Comédiens Italiens du Roi, le 13 octobre1768 – selon le baron Grimm : Cela est mauvais et plat, musique assommante et baroque, sans génie, sans goût, sans idées. Cela a été sigglé suivant son mérite ; mais monsieur le premier valet de chambre ne se tient rien pour dit : c’est toujours à recommencer… Il a fallu siffler la Meunière de Gentilly cinq ou six fois de suite pour le déterminer à la retraite… La Meunière de Gentilly est une singerie du précieux naturel des pièces de Sedaine, et une copie du Soldat magicien. La fille de la meunière est amoureuse d’un garde-moulin, tandis que sa mère, acariâtre et mauvaise, veut lui faire épouser le vieux meunier Jean le Blanc, sou voisin, platement copié d’après Pierre le Roux, dans Rose et Colas. L’amant, garde-moulin, fait les nuits le revenant pour effrayer la meunière et Jean le Blanc. Un grenadier-royaux revient au village mal à propos, et comme il n’a pas peur des revenans, il pense déconcerter toute l’intrigue des deux amans; mais, averti à temps, il entre dans leurs projets, et oblige la mère de donner sa fille au garde-moulin. A la première vacance parmi les poètes du Moulin de Gentilly, je retiens la place, quant à l’honorifique, pour M. Le Monnier.
PANDORE
LE PROJET
opéra comique – livret de Nicolas Etienne Framéry – 1772
LE REVENANT
Desfontaines – 1766
LE ROSSIGNOL OU LE MARIAGE SECRET
musique pour une comédie en un acte, en prose et vaudevilles, de Charles Collé, représentée au château de Berny, les 18 et 22 novembre 1751, à l’occasion de la sainte Élisabeth, prénom de la mère du compositeur qui avait alors dix-sept ans – ce château abbatial comportait un théâtre en forme de chapelle construit par Louis de Bourbon, comte de Clermont, abbé de Saint-Germain-des-Prés, à l’intention d’une danseuse de l’Opéra, Lise Leduc, et dont M. de Marchais, beau-frère de Laborde, était un des acteurs habituels – la musique de Laborde comportait des airs, duos, trios, et un quatuor en canon – reprise les 11 et 16 mars 1755, chez le comte de Clermont, sur son théâtre de la rue de la Roquette, qui avait été inauguré en novembre 1754 – nouvelle reprise le 4 octobre 1768, sur le théâtre du château de Monique de Cramayel, soeur du compositeur
THÉTIS ET PELÉE
LES TROIS DÉESSES RIVALES
composé en 1750 – Laborde avait alors seize ans
ZÉNIS ET ALMASIE

 

Compositeur et écrivain français. De famille aristocrate, il étudia le violon avec Dauvergne et la composition avec Rameau, et composa pour le théâtre dès l’âge de 14 ans. Au service de Louis XV à partir de 1762, il obtint le titre de premier valet de la chambre. Ses œuvres lyriques étaient surtout des opéras comiques, mais il écrivit aussi des pastorales, comme Annette et Lubin, qui donnent plus une impression d’atmosphère lyrique agréable que de drame. Son œuvre la plus intéressante est sa parodie de Duni, Gilles, garçon peintre. A la mort de Louis XV, en 1774, il perdit son poste à la cour, et la même année se maria. Il produisit ensuite une vingtaine de livres sur la théorie et l’histoire de la musique. Il mourut guillotiné.

 

Rameau disait de lui : Il est très savant en musique, mais il n’a ni génie, ni talent.

La Borde eut une liaison avec la danseuse Marie-Madeleine Guimard, alors qu’il était premier valet de chambre du Roi, d’où naquit une fille en 1763, qu’il reconnut en 1770 :

Après Rameau paraît La Borde. (var. Après Rameau, vous paraissez, La Borde)

Quel compagnon ! Miséricorde ! (var. Quel successeur ! Miséricorde !)

Laissez notre oreille en repos : (var. Laissez mon oreille au repos)

De vos talents faites-nous grâce ;

De la Guimard, allez compter les os (*), (var. De la Guimard comptez les os)

Monsieur l’auteur, on vous le passe. (var. C’est bien assez qu’on vous le passe)

(*) la Guimard était réputée pour sa maigreur

 

NB. La Borde était apparenté avec la marquise de Pompadour : sa mère Élisabeth Levasseur avait été mariée une première fois, en 1716, à Laurent Ferrand, seigneur de Fillancourt, qui devint premier commis de la guerre, et dont elle eut trois enfants avant qu’il meure en 1719. Or une cousine de Laurent Ferrand, Madeleine Lamotte, épousa en 1718, François Poisson. Madeleine Lamotte devint l’amant de M. Lenormand de Tournehem, dont elle eut une fille, Jeanne Antoinette. En 1724, Jean-François La Borde épousa Élisabeth Levasseur, qui lui donna cinq enfants viables, dont Jean-Benjamin était le quatrième. Accusé d’avoir spéculé sur les blés, François Poisson dut s’enfuir en 1726, et fut condamné à mort par contumace. En 1727, M. de Tournehem acheta le château du Bourg, à Étioles. En 1741, Jeanne-Antoinette épousa Charles-Guillaume Lenormand, qui était le neveu de M. de Tournehem. En 1745, elle devint la maîtresse de Louis XV.