Le Triomphe des Arts

COMPOSITEUR Michel de LA BARRE
LIBRETTISTE Antoine Houdar de La Motte

Opéra-ballet, sur un livret d’Antoine Houdar de La Motte (1672 – 1731), en cinq entrées (L’Architecture, La Poésie, La Musique, La Peinture et La Sculpture), représenté à l’Académie royale de musique, le 16 mai 1700.

La distribution réunissait :

dans la première entrée, L’Architecture, qui se déroule devant un « Temple qu’on vient d’élever à Apollon, Dieu des Arts » : Hardouin (Apollon), Desvoyes (Le Prêtre d’Apollon), Mlle Maupin (Vénus), dans la deuxième entrée, La Poésie, dans « le Temple de Vénus, d’où l’on découvre la mer » : Mlle Desmatins (Sapho), Mlle Basset (Doris, amie de Sappho), Mlle Renaud (La Prêtresse de Vénus), Chopelet (Phaon), Labbé (Neptune), dans la troisième entrée, La Musique, dans « un Désert » : Hardouin (Amphion), Desvoyes (Euriste), Mlle Desmatins (Niobé), dans la quatrième entrée, La Peinture, dans « le cabinet d’Apelle, dans le Palais d’Alexandre » : Mlle Maupin (Campaspe), Mlle Heuzé (Astérie), Pithon (Apelle), Dun (Alexandre), dans la cinquième entrée, La Sculpture, dans « l’Atelier de Pygmalion au milieu duquel parait la Statue dont il est charmé » : Thévenard (Pygmalion), Mlle Desmatins (Une Propétide), Mlle Loignon (Vénus), Mlle Clément (La Statue animée), Mlle Ghuerardi (air italien).

Le livret et la partition furent imprimés par Christophe Ballard.

 

Une édition parut à Amsterdam, en 1702, par Héritiers d’Antoine Schelte.

 Il n’y eut pas de reprise. 

 À noter que les frères Parfaict, dans leur Dictionnaire, attribuèrent la musique de l’ouvrage à Pascal Collasse.

 

 Livret disponible sur livretsbaroques.fr

 

Synopsis

Première entrée : l’Architecture

Un temple, qu’on vient d’élever à Apollon, dieu des Arts

Le Grand-Prêtre d’Apollon invite ceux qui ont construit le temple à célébrer le dieu des Arts. Vénus apparaît sur un char et exige qu’on reconnaisse plutôt le pouvoir de l’Amour. Les statues du temple se changent en Amours qui tiennent les attributs des Arts. Apollon est annoncé par une symphonie. Apollon concède à Venus la puissance de son fils, mais demande qu’on reconnaisse au Roi que les Arts lui doivent plus qu’à Amour ou à lui-même. Vénus consent au partage, et appelle les plaisirs à la fête.

Deuxième entrée : la Poésie

Le temple de Vénus, d’où on découvre la mer

Sapho se plaint : l’amour ne promet que des plaisirs et n’apporte que des peines. Doris vient annoncer à Sapho que l’hommage à Vénus va être rendu pour favoriser ses amours. Sapho craint que l’amour qu’elle souhaite inspirer ne lui apporte que des déceptions. Une troupe d’amants et amantes consacrées à Vénus célèbrent la déesse. La Prêtresse de Vénus l’invoque pour que l’amour règne partout. Elle prédit à Sapho que le temps du bonheur va arriver pour elle. Sapho est pleine d’espoir. Entendant arriver son amant, elle se cache pour connaître son coeur. Phaon, sans voir Sapho invoque Vénus pour qu’elle le détache de ses liens et favorise son nouvel amour. Sapho se montre et l’interpelle. Phaon ne peut que confirmer qu’il doit suivre la nouvelle inclination de son cœur. Désespérée, Sapho va se jeter dans la mer. Phanon se lamente. On entend une symphonie agréable. Neptune sort de l’eau et annonce que Sapho est désormais immortelle.

Troisième entrée : la Musique

Un désert

Amphion voudrait avoir un trône à offrir à son amour. Ménale lui suggère de faire jouer le pouvoir de sa voix. Amphion implore Jupiter de servir sa gloire et son amour. La scène se transforme en la ville de Thèbes. Amphion appelle les sauvages mortels à le rejoindre. On entend le chœur des Sauvages qui décident de répondre à son appel. Niobé estime inutile le pouvoir qu’Amphion lui offre. Les Sauvages élèvent un trône à Amphion et Niobé et leur rendent leurs hommages. Divertissement.

Quatrième entrée : la Peinture

Le cabinet d’Apelle, dans le palais d’Alexandre, où son histoire est peinte de la main d’Apelle

Campaspe vante le pouvoir de l’amour. Apelle doit venir terminer son portrait, mais elle confie à Asterie qu’elle craint qu’il rend Alexandre encore plus amoureux, alors qu’elle en aime un autre, Apelle lui-même. Celui-ci arrive, loue la beauté de Campaspe et lui avoue son amour pour elle. Campaspe laisse échapper un soupir. Apelle devient jaloux, croyant qu’elle aime Alexandre. Campaspe le détrompe, c’est bien pour lui qu’elle soupire. Apelle se jette à ses pieds. A ce moment survient Alexandre. Celui-ci se croit trahi et menace Apelle de mort. Campaspe intervient et tente de lui faire accepter qu’elle et Apelle s’aiment. A son appel, Alexandre domine sa jalousie et consent à leur mariage. Apelle convie ses élèves à célébrer son bonheur. Des étrangers attirés par la réputation d’Apelle se joignent à eux pour le divertissement.

Cinquième entrée : la Sculpture

L’atelier de Pigmalion, avec au milieu, une statue dont il est charmé

Pigmalion se lamente de l’amour qui l’a saisi pour une statue. La Propetide survient et s’aperçoit que sa rivale est une statue. Pigmalion ne peut que la convier cesser de l’aimer et à le fuir. Mais la Propetide préfère souffrir et le faire souffrir en continuant à l’aimer. Pigmalion implore Vénus pour que son amour cesse ou que la statue devienne vivante. Vénus apparaît et lui annonce qu’elle va donner la vie à la statue et lui inspirer l’amour pour lui. La Propetide réagit vivement et menace la déesse. Celle-ci la transforme en rocher. L’Amour vole avec un flambeau devant la statue qui devient animée. Celle-ci est aussitôt éprise de Pigmalion. Tous deux chantent leur bonheur. Le choeur des Arts fait le divertissement. Chant italien.