HERCULES |
COMPOSITEUR |
Georg Friedrich HAENDEL |
LIBRETTISTE |
Thomas Broughton |
ORCHESTRE | Orchestre et Choeur de la Scala de Milan |
CHOEUR | |
DIRECTION | Lovro von Matacic |
Dejanira | Fedora Barbieri | mezzo-soprano |
Lichas | Ettore Bastianini | baryton |
Hyllus | Franco Corelli | ténor |
The Priest | Agostino Ferrin | basse |
Hercules | Jerome Hines | basse |
Iole | Elisabeth Schwarzkopf | soprano |
DATE D’ENREGISTREMENT | 29 décembre 1958 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | Teatro alla Scala – Milan – Italie |
ENREGISTREMENT EN CONCERT | oui |
EDITEUR | Golden Melodram |
COLLECTION | |
DATE DE PRODUCTION | 1981 / 1999 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 (à l’origine 3 x LP stéréo Hope)) |
CATEGORIE | ADD |
Critique de cet enregistrement dans :
L’Avant-Scène – n° 221 – juillet/août 2004
» La plus ancienne version de cette discographie (commercialisée en 1981 seulement) est sans doute la plus improbable, et la moins recommandable. Il s’agit de l’enregistrement « pris sur le vif » d’une production qui se voulait historique et devait commémorer le bicentenaire de la mort du compositeur. La mise en scène, à grand spectacle, avait été confiée à Herbert Graf, et la direction musicale à Lovro von Matacic, qui avait été durant la guerre le directeur de l’Opéra de Vienne, puis celui de la Staatskapelle de Dresde et de la Staatsoper de Berlin. Le plateau se voulait éblouissant, mais se révèle disparate : la plupart de ces stars appartiennent à la grande école italienne du moment, à laquelle se mêlent un wagnérien originaire d’Hollywood (Hines) et un soprano viennois au faîte de sa gloire (Schwarzkopf). Le traitement de la partition est affligeant. Outre une incompréhensible et épouvantable traduction italienne, l’orchestration est profondément remaniée et les coupures sont innombrables. L’ouverture a perdu son menuet, les arie da capo qui n’ont pas été supprimées sont systématiquement amputées de leur partie centrale et de leur reprise, les récitatifs sont réduits à portion congrue et le troisième acte est méconnaissable.
La direction musicale paraît inexistante, les instrumentistes et les chanteurs abandonnés à eux-mêmes. L’absence de vision directrice transparaît en particulier dans les choeurs, interminables et fastidieux. Pour ce qui est des chanteurs, on ne cesse de tomber de Charybde en Scylla. La partie de contralto de Lichas est transposée à l’octave inférieure et confiée au célèbre baryton-Verdi Ettore Bastianini qui la défigure solfégiquement et stylistiquement. Franco Corelli paraît tout aussi déplacé dans ce contexte : cette belle voix de ténor déploie ses habituels aigus spianati et ses portamenti systématiques, plus propices à Puccini qu’à Haendel. Mais surtout, il livre une véritable parodie de chanteur arythmique, usant jusqu’à la lie d’un rubato insupportable. L’immense tragédienne q Fedora Barbieri semble aussi totalement perdue. L’émission est forcée, les aigus agressifs et les graves poitrinés. Mais surtout, elle ne sait quel caractère conférer à son personnage. Ainsi, dans « Resign thy club », elle se prend à jouer les soubrettes, multiplie les effets parlando plus appropriés à l’opera buffa. En revanche sa scène de folie ne manque pas de puissance dramatique malgré son rubato gênant. Jerome Hines aurait pu être de la voix de l’emploi. Hélas, il se révèle aussi approximatif que les autres chanteurs. Son air « Alcide’s name », avec ses trompettes apocryphes multipliant les fausses notes et son conclusion orchestrale, est un des pires moments du disque. Quant à la Schwarzkopf, sa présence s’avère également monstrueuse et incompréhensible. Le vibrato est large et systématique, et le chant toujours imprécis, en particulier dans les airs à vocalises. Cependant, elle parvient à rester élégante jusqui l’erreur la plus flagrante. »