Flavio

Senesino, Cuzzoni et Berenstadt

COMPOSITEUR Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE Nicola Haym, d’après Matteo Noris
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLÉE
1989 1990 René Jacobs Harmonia Mundi 2 italien
1999 1999 Ondrej Macek Czech Handel Society 2 italien
2010 2010 Christian Curnyn Chandos 2 italien

 

Opéra en trois actes (HWV 16), achevé le 7 mai 1723, créé au King’s Theatre, Haymarket à Londres, le 14 mai 1723, avec un succès moyen (huit représentations jusqu’au 15 juin 1723).
La distribution réunissait Gaetano Berenstadt, castrat alto (Flavio), Francesco Bernardini dit il Senesino, castrat alto (Guido), Francesca Cuzzoni, soprano (Emilia), Anastasia Robinson, contralto (Teodata), Margherita Durastanti, soprano travesti (Vitige), Alexander Gordon, ténor (Ugone), Giuseppe Maria Boschi, basse (Lotario).
Le livret de Nicola Haym est une adaptation du Flavio Cuniberto de Matteo Noris, représenté à Venise en 1682 sur une musique de G. D. Partenio, repris par Alessandro Scarlatti en 1693 et Luigi Mancia en 1696. Noris avait combiné une histoire tirée du Cid, de Corneille, et d’un épisode du Moyen-Age en Lombardie.
L’oeuvre ne fut reprise qu’une fois par Haendel, en 1732, avec quelques aménagements (notamment l’inversion des tessitures d’Ugone et de Lotario) et pour quatre représentations du 18 au 29 avril. La distribution réunissait : le castrat alto Antonio Gualandi, dit Campioli (Flavio), le castrat alto Francesco Bernardi, dit Senesino (Guido), la soprano Anna Maria Strada del Pò (Emilia), la contralto Anna Bagnolesi (Vitige), la contralto Francesca Bertolli (Teodata), le ténor Giovanni Battista Pinacci (Lotario), la basse Alessandro Montagnana (Ugone).
Anna Maria Strada del Po

Personnages : Flavio, roi de Lombardie (alto castrato), Ugone, conseiller du roi (ténor), Guido, fils d’Ugone (alto castrato), Teodata, fille d’Ugone (alto), Vitige, amant de teodata (alto), Lotario, conseiller du roi (basse), Emilia, fille de Lotario (soprano)

Synopsis
Ugone (ténor) et Lotario (basse), tous deux conseillers du roi de Lombardie Flavio (alto), sont rivaux car ils convoitent chacun le poste vacant de gouverneur d’Angleterre. Leurs enfants, Emilia, fille de Lotario (soprano), et Guido, fils de Ugone (mezzo-soprano), s’aiment. Pendant ce temps, l’Empereur Flavio, tombé amoureux de la fille d’Ugone, Teodata (alto), ignore que celle-ci est en fait l’amante de Vitige (soprano), l’un de ses officiers. Lorsque Flavio demande à Vitige s’il trouve Teodata à son goût, ce dernier répond que non. L’Empereur lui suggère alors d’intercéder auprès de Teodata pour qu’elle réponde à ses faveurs. Vitige, ne voulant pas désobéir, conseille à Teodata de temporiser les ardeurs du monarque, en espérant que celui-ci se lasse. Ce qu’elle fait en présence de Vitige avec une telle conviction que ce dernier ne sait plus qu’imaginer. Jaloux à l’extrême, il ne peut évidemment s’exprimer ouvertement. L’action prend un tour plus dramatique lorsque Guido, fils d’Ugone, brûlant de venger l’honneur de son père, tue Lotario en duel. Hélas, Lotario était aussi le père d’Emilia. Finalement, Flavio débonnaire réconcilie tout le monde : Vitige épousera Teodata, Guido en fera de même avec Emilia, et Ugone partira pour l’Angleterre.

Synopsis détaillé


En Lombardie règne le roi Flavio, qui gouverne aussi l’Angleterre. Il a deux conseillers, Ugone et Lotario. Le fils d’Ugone, le jeune chevalier Guido, va épouser la fille de Lotario, la noble Emilia. Ugone a aussi une fille, la belle Teodata. Il l’incite à solliciter une place de dame d’honneur au château, pour échapper à la grande solitude de ses jeunes années… Il ne se doute pas qu’elle a déjà, en secret, un amant en la personne de Vïtige, officier du roi.

Acte I
La nuit, dans les jardins de Ugone
(1) Teodata sort de ses appartements, accompagnée de Vitige. Le couple se sépare avec un charmant duo.
Une salle illuminée dans la maison de Lotario, pour célébrer les noces d’Emilia et Guido
(2) Lotario entre dans la pièce, et va à la rencontre de Ugone qui est accompagné de Guido et Teodata. Ils décident qu’il est temps de faire venir Emilia. (3) Les fiancés se donnent la main, puis Teodata, Ugone et Lotario partent, prévoyant d’aller à la cour du roi au lever du jour. Guido et Emilia échange des paroles d’amour. Resté seul, Guido chante son bonheur.
Au château du roi.
(5) Ugone présente sa fille au roi et lui dit qu’elle désire entrer à son service. Flavio est immédiatement séduit par la beauté de Teodata, et la nomme sur le champ auprès de sa femme Ernelinda. (6) Lotario invite le roi à la cérémonie de mariage. A ce moment, Vitige remet à Flavio une lettre de son gouverneur de l’Angleterre Narsete qui, affaibli par la vieillesse, lui demande de le relever de ses fonctions. Flavio songe à le remplacer par Lotario, qui est encore dans la fleur de l’âge ; celui-ci est grisé d’avance par l’espoir d’une charge si honorable. (7) Mais le roi se ravise et nomme finalement Ugone ; il espère ainsi se débarrasser du père de sa nouvelle flamme et poursuivre Teodata de ses assiduités sans être dérangé. Lotario est furieux et décide de se venger. (8) Flavio s’extasie sur la beauté de Teodata auprès de son officier. Pour dissimuler ses liens avec celle-ci, Vitige bredouille qu’elle ne plaît pas à ses yeux. Flavio ne s’en extasie que davantage. (9) Vitige resté seul rumine sa jalousie.
Dans la cour du château
(10) Ugone montre sa joue à son fils et lui raconte qu’il a été giflé par Lotario. Comme il est trop vieux pour tirer l’épée il lui demande de le venger en se battant en duel à sa place. (11) Guido se retrouve alors pris dans un conflit tragique entre son père et Emilia, qu’il vient d’épouser. Il utilise l’image de la blanche et fière hermine, pour exprimer sa décision de défendre l’honneur de sa famille. (12) Alors qu’il s’apprête à s’en aller, Emilia arrive. Elle ne comprend pas pourquoi il veut s’enfuir et, advienne que pourra, lui jure fidélité éternelle. (13) Restée seule, elle s’interroge sur le changement d’attitude de son époux.

Acte II
Dans la salle de réception du château
(1) Flavio fait du charme à Teodata. (2) Ugone fait irruption, bouleversé, se couvrant le visage. Flavio le laisse avec sa fille pour qu’elle obtienne la raison de son attitude. (3) Ugone se lamente sur son honneur trahi. Teodata croit qu’il a découvert sa liaison avec Vitige. Elle avoue. Ugone la chasse. Accablé d’un nouveau malheur, il la chasse, et se lamente, se sentant poursuivi par le destin.
Dans un jardin merveilleux
(4) Le père d’Emilia refuse de donner sa fille au fils de son rival maintenant détesté et lui déclare tout bonnement que son mariage est annulé et qu’elle doit cesser d’aimer Guido. (5) Guido arrive, à la recherche de son adversaire. Son attitude inquiète Emilia ; elle lui révèle que son père s’oppose à leur mariage. Guido demande à Emilia de le laisser un moment. Elle est étonnée, mais obéit, pleine de craintes. (6) Resté seul, Guido veut se demande comment venger son père sans perdre Emilia.
Au château
(7) Le roi amoureux charge Vitige, dévoré de jalousie, de lui amener celle qu’il désire. (8) Vitige avoue à Teodata sa mission funeste. En retour, elle lui annonce que son père a appris leurs fiançailles secrètes. Le couple décide, pour le moment, de cacher son amour au roi. Vitige doit simuler devant lui, et Teodata doit entrer dans le jeu. (9) Resté seul, Vitige se demande si elle lui restera fidèle.
Dans la cour de la maison de Lotario
(10) Guido vient provoquer Lotario en duel. Le combattant aguerri raille la témérité du jeune homme. Ils se battent et Lotario tombe. Guido le laisse et s’en va. (11) Emilia trouve son père baignant dans son sang ; il désigne Guido comme son assassin et meurt. Désespérée, elle jure de le venger.

Acte III
Dans une salle du palais
(1) Emilia et Ugone viennent implorer la justice royale : Emilia réclame la peine de mort pour l’assassin de son père, Ugone défend son fils. Pour découvrir ce qui s’est passé, Flavio demande un temps de réflexion et les congédie. (2) Arrive alors Vitige avec Teodata. En la voyant, Flavio en perd la voix, et charge Vitige de faire sa déclaration d’amour. Naturellement, celui-ci s’exécute à contrecoeur, tout en indiquant à Teodata qu’il feint. Flavio se décide alors à déclarer son amour directement et lui annonce qu’il veut l’épouser. Comme convenu avec Vitige, Teodata fait semblant de répondre à ses voeux. Flavio satisfait, sort, laissant Teodata avec Vitige dévoré de jalousie. (3) Celui-ci se lamente, ne sachant plus si Teodata feignait ou non d’accepter les avances du roi. (4) Emilia, vêtue de deuil, exhale sa colère contre Guido. Prêt à mourir de sa main, celui-ci lui remet l’épée avec laquelle il a tué Lotario. Emilia prend l’épée et s’apprête à le frapper, mais son bras retombe. Elle réessaye en détournant la tête, mais la vue du visage de Guido l’arrête. Guido implore le secours du dieu de l’amour. (5) Vitige et Teodata se querellent : par jalousie, ils se reprochent mutuellement d’avoir trop bien simulé devant le roi et de s’être pris au jeu. Ils s’aperçoivent trop tard que Flavio est arrivé et a tout entendu. Contrits, ils avouent leur amour. Flavio est accablé. (6) Guido arrive ; il demande au roi de le condamner à mort puisqu’Emilia le hait toujours pour ce qu’il a fait. Ugone admet alors qu’il est responsable du crime de son fils. Flavio comprend maintenant qu’il doit rendre un jugement à la manière de Salomon. La conscience de sa responsabilité en tant que roi lui donne du courage ; il fait appeler Emilia et ordonne à Guido de se cacher pour écouter. (7) Il explique alors à Emilia que Guido a été exécuté comme elle le demandait : elle peut voir ici sa tête. Elle refuse de regarder, s’effondre et supplie qu’on lui ôte aussi la vie car, sans Guido, elle n’a plus aucun sens. Guido sort précipitamment de sa cachette ; elle s’évanouit presque de bonheur. Dans leur duo final, il implore son pardon, et elle lui demande un temps de recueillement pour ses peines. Flavio prononce alors sa sentence : Vitige, qui a trompé le roi, doit épouser « celle qui ne plaît pas à ses yeux » ; Ugone, responsable du duel, est banni en Angleterre – comme gouverneur – et doit accepter son gendre. Tous remercient le roi.

(livret Harmonia Mundi)


Représentations :


Londres – RCM Britten Theatre – 15, 15 octobre 2011 – Bath – Theatre Royal – 18 octobre 2011 Cambridge – West Road Concert Hall – 27 octobre 2011 – Lincoln – Theatre Royal – 30 novembre 2011 – Harrogate – Harrogate Theatre – 4 novembre 2011 – High Wycombe – Wycombe Swan – 7 novembre 2011 – Exeter – Northcott Theatre – 16 novembre 2011 – Malvern – Festival Theatre – 23 novembre 2011 – English Touring Opera – dir. Jonathan Peter Kenny – mise en scène James Conway – décors, costumes Joanna Parker – lumières Kevin Treacy – avec Jake Arditti (Guido), Clint van der Linde (Flavio), Lina Markeby (Vitige), Paula Sides (Emilia), Andrew Slater (Lotario), Kitty Whately (Teodata), Mark Wilde (Ugone)

 

Londres – RCM Britten Theatre – 15 octobre 2009 – Malvern – Festival Theatre – 27 octobre 2009 – Exeter – Northcott Theatre – 3 novembre 2009 – Snape – Maltings – 14 novembre 2009 – Cambridge – Arts Theatre – 17 novembre 2009 – English Touring Opera – dir. Jonathan Peter Kenny – mise en scène James Conway – décors Joanna Parker – avec Andrew Slater (Lotario), Angelica Voje (Vitige), Clint van der Linde (Flavio), Paula Sides (Emilia), Carolyn Dobbin (Teodata), Joseph Cornwell (Ugone), James Laing (Guido)


Londres – Barbican Centre – 17 avril 2008 – version de concert – Academy of Ancient Music – dir. Christopher Hogwood – avec Iestyn Davies (Flavio), Sandrine Piau (Emilia), James Gilchrist (Ugone), James Rutherford (Lotario), Robin Blaze (Guido), Maité Beaumont (Vitige)

 

New York City Opera – 4, 6, 8, 10, 12, 14, 21 avril 2007 – dir. William Lacey – mise en scène Chas Rader-Shieber – décors et costumes David Zinn – lumières Lenore Doxsee – avec David Walker (Flavio), Gerald Thompson (Guido), Marguerite Krull (Emilia), Katherine Rohrer (Vitige), Kathryn Friest (Teodata), Jan Opalach (Lotario)



Basingstoke – The Anvil – 30 juin 2005 – Londres – QEH – 6 juillet 2005Lichfield Garrick – 7 juillet 2005 – Bradford on Avon – Iford Arts – 9, 11, 13, 15, 16 juillet 2005 – Early Opera Company – dir. Christian Curnyn – mise en scène, décors et costumes Netia Jones – nouvelle production, en langue anglaise

 

New York City Opera – 6, 9, 12, 15, 17, 23 avril 2003 – dir. George Manahan – mise en scène Chas Rader-Shieber – décors et costumes David Zinn – avec David Walker (Flavio), Jennifer Aylmer (Emilia), Deanne Meek (Vitige), Mika Shigematsu (Teodata), Bejun Mehta (Guido), Keith Jameson (Ugone), Jan Opalach (Lotario)


Flavio à New York

« Le NYCO ajoute un succès haendélien à son palmarès avec une production assez drôle de Flavio signée Chas Rader-Shieber. David Walker et Maria Zifchak se chargent de dispenser charme et humour, et en couple vedette Bejun Mehta et Jennifer Aylmer affrontent « con bravura » le meilleur d’une paartition rare, sous la direction lumineuse de George Manahan. » (Opéra Mag – juillet/août 2003)

Berlin – Neue Opernbühne – 20 juillet 2000 – Las Palmas – 19 janvier 2001 – dir. Sebastian Gottschick – mise en scène Alexander Paeffgen – décors et costumes Henrike Bromber – lumières Alex Kolbe – dramaturgie Sabine Bayerl


Staatstheater de Karlsruhe – 25, 27, 29 février, 3 mars 2000 – Deutsche Handel-Solisten – dir. Andreas Spering – mise en scène Michael Hampe – avec Ann Hallenberg (Flavio), Johnny Maldonado (Guido), Isabel Bayrakdarian (Emilia), Marianne Kienbaum (Vitige), Rosemera Ribeiro (Teodata), Klaus Schneider (Ugone), Edward Gauntt (Lotario)


« Invité au Festival de Karlsruhe pour la quatrième année consécutive, Michael Hampe est en train d’imprimer à cette manifestation un « look » si conventionnel qu’il risque à terme de la desservir. La direction d’acteurs très stéréotypée qu’il décline d’un printemps sur l’autre n’est pas infamante, les dispositifs scéniques néoclassiques dont il s’entoure ne choquent pas l’oeil non plus. Le problème est qu’en affichant des productions à ce point prévisibles, le Festival ne joue plus du tout le rôle de laboratoire dramaturgique qu’il assumait naguère avec une belle régularité, quand il invitait des maîtres d’oeuvre aussi inspirés que Jean-Louis Martinoty, Ulrich Peters ou Georges Delnon et Roland Aeschlimann…Négligeant complètement ce prodigieux espace de liberté que constitue le théâtre baroque, il s’en tient à l’honnête mise en place d’une anecdote qui, dès lors, apparaît parfois bien pauvre. Et tenter de gérer quelques longueurs inévitables à l’aide de grosses ficelles comiques qui font ressembler rois et ministres à des personnages de Feydeau est un expédient facile, qui finit par devenir exaspérant tant il est réducteur. En ce qui concerne ce Flavio cru 2000, on préfère passer sur le double décor tournant en faux marbre blanc, le mobilier néo-empire doré à la feuille, les défilés de militaires en tenue de gala soigneusement alignés… ce n’est ni passionnant ni même déshonorant. C’est du théâtre fonctionnel, avec tout le confort moderne… mais qui s’oublie sitôt le rideau retombé…heureusement, même aplatis par le système Hampe, certains chanteurs s’en tirent quand même fort bien. En particulier le falsettiste Johnny Maldo-naldo, voix puissante et colorée, dont les vocalises belliqueuses remplissent la salle avec une belle générosité. En revanche, si elle assume honorablement les grands airs du rôle-titre, Ann Hallenberg n’est que d’une crédibilité scénique très moyenne. Les deux pères abusifs sont bien campés par Klaus Schneider et Edward Gauntt, chanteurs de troupe sans spécificité particulière mais toujours corrects. Jolie surprise enfin avec la délicieuse voix de soprano lyrique d’Isabel Bayrakdarian, qui remporte au rideau final une ovation méritée. Orchestre baroque en fosse (les Deutsche Handel-Solisten), direction alerte d’Andreas Spering… même de ce côté-là, on pouvait trouver de quoi transformer cette soirée en un vrai spectacle vivant. A défaut, il a fallu se contenter d’un exercice de style sur papier glacé. » (Opéra International – mai 2000)

Dobøí – 20 et 21 mars 1999 – Prelate’s House – 29 août 1999 – Námì nad Oslavou – 8 septembre 1999 – en version de concert – Czech Handel Society – Academica Praha – dir. Ondøej Macek

 

Halle – Festival Haendel – Opernhaus – 3 juin 1994 – direction musicale Howard Arman – mise en scene Kate Brown – décors et costumes Bernd Leistner – avec Hendrikje Wangemann (Emilia), Ulrike Helzel (Vitige), Maria Petrasovska (Teodata), David Cordier (Flavio), Axel Köhler (Guido), Nils Giesecke (Ugone), Harry van der Kamp (Lotario)
Flavio à Halle

« Sous la baguette d’Howard Arman, dont la sensibilité aux couleurs instrumentales et aux modèles rythmiques se transmet sans effort aux musiciens, Flavio a bénéficié d’une lecture instrumentale élégante et raffinée, nimbée d’une sérénité d’autant plus séduisante qu’elle rend justice à toute la palette dynamique et sonore de la partition. La mise en scène de l’Anglaise Kate Brown articule avec aisance et clarté les multiples revirements d’un argument particulièrement riche en imbroglios. La distribution vocale n’offre elle aussi que d’agréables surprises. David Cordier sait rendre, sans la caricaturer, la vanité et la condescendance du roi Flavio dans les inflexions subtilement nuancées de sa voix de sopraniste. Le contre-ténor Axel Köhler interprète avec une appréciable virtuosité l’impulsif Guido face au baryton Nils Giesecke qui incarne avec autant de fougue dramatique que d’autorité stylistique Ugone, conseiller du lunatique monarque. Harry van der Kamp dessine lui aussi avec relief un solide Lotario. Véritable révélation, Hendrikje Wangeman conduit avec une exemplaire rigueur stylistique, en Emilia, un généreux soprano lyrique. Dans le travesti de Vitige, l’une des plus chatoyantes figures haendeliennes, on admire le chant à la fois impétueusement juvénile et superbement discipliné de la mezzo-soprano Ulrike Helzel, tandis que l’alto Maria Petrasovka prête, avec un sens non moins assuré, de riches accents à la belle et spirituelle Teodata. Une brillante réalisation. » (Opéra International – octobre 1994)

Rencontres Internationales de Beaune – 7 juillet 1990 – Opéra de Monte Carlo – 4 et 6 mai 1990 – Théâtre de Caen – 11 mai 1990Ensemble 415 de Genève – dir. René Jacobs – mise en scène Christian Gangneron – décors Thierry Leproust – costumes Claude Masson – avec Lena Lootens (Emilia), Christina Högmann (Vitige), Gloria Banditelli (Teodata), Jeffrey Gall (Flavio), Derek Lee Ragin (Guido), Gianpaolo Fagotto (Ugone), Ulrich Messthaler (Lotario)

« Jeffrey Gall, au timbre éteint, à l’émission terne, plate et incolore, ne peut en aucun cas traduire la stature de Flavio, ce roi trahi. Guido, écrit pour le fameux Senesino, est confié à un autre contre-ténor, Derek Lee Ragin. Il a pour lui une réelle virtuosité dans les vocalises et un timbre d’un charme indéniable, mais demeure, comme Gall, une caricature de la voix exigée pour ce rôle…Lena Lootens est une Emilia charmante et une actrice sensible, mais ses problèmes de justesse et sa pauvreté technique donnent une bien pâle idée de l’aria haendélien. Christina Högman trouve en Vitige un rôle plus facile…Ulrich Messthaler pour mieux dessiner le personnage de Lotario, joue carrément au vilain avec une technique de chant post-vériste. »

Festival de musique ancienne d’Innsbruck – Tiroler Landestheater – 24 août 1989 – Ensemble 415 de Genève – dir. René Jacobs – mise en scène Christian Gangneron – décors Thierry Leproust – costumes Claude Masson – avec Lena Lootens (Emilia), Christina Högman (Vitige), Gloria Banditelli (Teodata), Jeffrey Gall (Flavio), Derek Lee Ragin (Guido), Gianpaolo Fagotto (Ugone), Ulrich Messthaler (Lotario)



« Le festival d’Innsbruck doit à René Jacobs le triomphe de ce Flavio dans lequel ses dons de chef d’orchestre s’affirment avec encore plus d’éclat. Magnifiquement servi par l’Ensemble 415 de Genève, qui réunit d’éblouisssants musiciens spécialisés dans le jeu des instruments anciens, il accompagne lui-même à l’un des deux clavecins les récitatifs avec une adéquation intuitive à l’état d’âme du personnage…Le rôle-titre est légèrement tiré dans le sens de la parodie par Jeffrey Gall…Dans celui de Guido, écrit pour le Senesino, Derek Lee Ragin allie un degré rare de virtuosité à des qualités d’émotion…La soprano belge Lena Lootens fait valoir dans le rôle d’Emilia créé pour la Cuzzoni une voix claire et expressive… »

Cambridge Handel Opera Group – 1987

 

Batignano – Musica nel chiostro – dir. G. Jenkins – mise en scène K. Warner – avec Derek Lee Ragin (Flavio), R. Creffield (Guido), A. Hagley (Emilia), A. Charlton (Vitige), J. Turner (Teodata), D. Barnes (Ugone), M. Rivers (Lotario)

 

Londres – Abbey Opera – 1985 – dir. A. Shelley – mise en scène J. Eaton – avec T. E. Williams (Flavio), A. Hugues-Jones (Guido), R. Middleton (Emilia), J. Roberts (Vitige), C. Graham (Teodata), J. Weaver (Ugone), C. painter (Lotario)

 

Abingdon – Théâtre Unicorn – 1969 – dir. A. Le Fleming – mise en scène A. Kitching – avec J. Horrex (Flavio), J. Temperley (Guido), C. Clarke (Emilia), J. Meadows (Vitige)