Amadigi

Amadigi di Gaula

COMPOSITEUR Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE J. J. Heidegger
ENREGISTREMENT EDITION DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
1989 1991 Marc Minkowski Erato 2 italien
1989 Marc Minkowski Erato 1 (extraits) italien
2006 2007 Eduardo López Banzo Ambroisie 2 italien

Opéra (HWV 11) créé au King’s Theatre, à Haymarket, le 25 mai 1715, pour une série de six représentations jusqu’au 15 juillet, interrompue par la fermeture du théâtre en raison de la Rébellion des Tories.La distribution réunissait Elisabetta Pilotti-Schiavonetti, dite la Pilotti, soprano (Melissa), qui avait déjà créé le rôle de Rinaldo et celui de Médée dans Teseo, le castrat alto napolitain Nicolo Grimaldi, dit Nicolini (Amadigi), la soprano Anastasia Robinson (Oriana), la contralto Diana Vico (Dardano), la soprano Caterina Galerati (Orgando).Heidegger avait pris la direction du théâtre de Haymarket. C’est sans doute lui qui écrivit le livret de Amadigi, qu’il dédia au duc de Burlington, mais on cite également Nicola Haym ou Giacomo Rossi. Heidegger avait fait revenir le castrat Nicolini à Londres, et engagé Anastasia Robinson qui faisait ses débuts.Pour faciliter la compréhension de l’intrigue, un livret fut imprimé en italien et en anglais, dont un exemplaire, extrait de la collection Handeliana de Victor Schoelcher, est conservé à la Bibliothèqne nationale de France (voir infra : Livret)Le roi Georges Ier manqua la première, mais assista aux autres représentations, souvent accompagné d’une ou plusieurs de ses maîtresses.Anastasia RobinsonUne parodie fut jouée au Lincoln’s Inn Field.Une reprise eut lieu le 16 février 1716, pour l’ouverture de la saison d’opéra, retardée par l’agitation jacobite (*), avec la même distribution, pour 4 représentations jusqu’au 6 mars, ainsi que le 20 juin – représentation à laquelle le roi assista, et que Haendel agrémenta de « deux symphonies nouvelles » – et le 12 juillet.Une nouvelle reprise eut lieu en 1717, à partir du 16 février, pour trois représentations, ainsi que les 21 mars (avec une scène nouvelle) et 30 mai, l’alto castrato Antonio Maria Bernacchi tenant le rôle de Dardano. Le livret est inspiré de deux tragédies lyriques françaises : Amadis de Grèce, de Houdar de La Motte, sur une musique de Destouches, en 1699, et Amadis des Gaules, de Quinault et Lully, en 1673. L’argument est tiré d’un roman espagnol du XIVe siècle, publié au XVe par Garcia Rodriguez de Montalvo sous le titre d’Amadis de Gaule.L’oeuvre fut dédiée au duc de Burlington, et c’est à Burlington House que Haendel la composa.Elle fut adaptée par Reinhard Keiser, et reprise à Hambourg sous le nom d’Oriana. (*) Écossais partisans du prétendant Stuart Jacques VIII, opposés à la réunion de l’Angleterre et de l’Écosse (Union Act de 1707)

Personnages : Amadigi di Gaula, héros, épris d’Oriana ; Dardano, prince de Thrace ; Oriana, fille du roi de l’Île fortunée ; Melissa, magicienne, éprise d’Amadigi

Synopsis

Acte I

Le jardin de Mélisse(1) Le héros Amadis et le prince de Thrace Dardanus ont attendu la tombée de la nuit pour fuir les domaines de l’enchanteresse Mélisse. Au moment de partir, Dardanus apprend qu’Amadisaime celle que lui-même adore : la princesse Oriane, fille du roi de l’Île fortunée, mais il se promet de cacher ses sentiments. (2) Seul, Amadis implore la Nuit de lui apporter le calme.La scène s’éclaire, des vases ; des fontaines et des statues surgissent du sol ; une troupe d’esprits infernaux s’opposent au départ d’Amadis(3) Amadis saisit son épée. Survient Mélisse qui tâche par la tendresse, puis par les menaces, de toucher le coeur d’Amadigi qu’elle aime sans retour. Elle lui annonce qu’il devra, s’il veut retrouver sa bien-aimée emprisonnée dans une tour, affronter les Harpies, Cerbères et les Furies. Amadigi relève le défi. (4) Mélisse, restée seule, est partagée entre la colère et l’amour. Un portail en feu qui interdit l’entrée dans la tour d’Oriane(5) Amadis a vaincu les monstres. Il ne lui reste plus qu’à traverser les flammes, ce qui n’est possible qu’au plus vaillant des héros. Daradanus laisse la place à Amadigi, non sans lui avoir révélé qu’il est son rival. Amadis, persuadé d’être seul aimé d’Oriane, franchit les flammes. (6) Dardanus en revanche, ne peut traverser les flammes, et implore l’aide de Mélisse. Le Portail enchanté se brise, et chcoit au son d’une symphonie tumultueuse. La scène s’obscurcit, avec des coups de tonnerre, des éclairs, et s’illumine à nouveau lorsqu’apparaît Oriane, entourée de Chevaliers et de Dames enchantées. Apparaît une colonnade merveilleuse(7) Oriane découvre Amadis ; ils se promettent amour et constance. Amadis la quitte pour préparer leur départ, en lui demandant de l’attendre. (8) Mélisse survient avec Dardanus. Découvrant Oriane, elle la fait enlever par les Démons. Amadis tente de s’y opposer, mais il est retenu par les Furies. Mélisse exulte. (9) Resté seul, Amadis se lamente et souhaite la mort.

Acte II

Un jardin. Au loin le Palais magnifique de Mélisse. Au milieu, la Fontaine de la Vérité d’Amour(1) Amadis vient confier son désespoir à la « Fontaine de vérité » qui doit lui révéler si Oriane lui est ou non restée fidèle. Abusé par les charmes, il aperçoit dans l’eau « Oriane qui caresse son rival et le trahit ». Il tombe évanoui. (2) Melissa prépare sa vengeance et fait amener Oriane. (3) Oriane croit d’abord qu’Amadis a été tué par Mélisse. Elle va pour se tuer à son tour, lorsqu’Amadis s’éveille. Il couvre celle-ci de reproches, la nomme « perfide, ingrate, cruelle ». D’abord étourdie, Oriana se défend et s’écrie qu’il « se repentira de l’avoir outragée ». (4) Au comble du désespoir, Amadis tente de se tuer. Mélisse survient à temps pour l’en empêcher, mais Amadis persiste à lui résister. La scène se change en une caverne horrible. Appelés par Mélisse, des monstres sortent de la terre, on entend des coups de tonnerre qui n’émeuvent pas davantage le vaillant héros. Mélisse décide, pour se venger, de livrer Oriane à Dardanus.Le palais de Mélisse(5) Dardanus se plaint qu’Oriana lui échappe toujours. (6) Mélisse lui promet qu’Oriana cèdera à ses désirs ; pour cela elle lui prête la forme d’Amadis. (7) Dardanus se promet, si cela ne suffit pas, de tuer Amadis. (8) Oriana, abusée par l’illusion, se réconcilie avec Dardanus et lui confie son amour. Paraît Amadigi. Dardanus, persuadé de ne pas être vu, court après lui pour le tuer. On entend des bruits d’armes. (9) Mélisse reparaît pour annoncer la mort du Prince de Thrace sous les coups d’Amadis. Mélisse menace à nouveau Oriane, mais celle-ci se moque de ses pouvoirs, et prétend ne pas craindre la douleur. (10) Mélisse, restée seule, décide de se venger et invoque les Furies pour qu’elles tourmentent ceux qui l’ont humiliée.

Acte III

Le palais de Mélisse(1) Oriane se laisse conduire par les Démons. auprès de Mélisse. L’antre destiné aux sortilèges de Mélisse(2) Mélisse prépare la mort d’Amadis, tout en étant troublée. (3) Amadis et Oriane arrivent, conduits par les Démons. Chacun appelle la vengeance de Mélisse pour lui seul. Mélisse s’apprête à tuer Oriane pour se venger d’Amadis, mais hésite. Elle invoque l’aide de l’ombre de Dardanus. (4) Celle-ci paraît, et annonce que les Dieux protégent à présent les deux amants fidèles contre lesquels ses pouvoirs seront désormais impuissants. (5) Mélisse veut aussitôt mettre Oriane à mort, mais sa main est retenue par un pouvoir plus fort que le sien. Avant de se poignarder, elle tâche une dernière fois d’attendrir le coeur d’Amadis. L’antre se change en un palais magnifique. Un char couvert descend des nuages, dans lequel apparaît l’Enchanteur Organd, oncle d’Oriane(6) Orgando annonce la fin des tourments et le début d’une douce union. Oriane et Amadis se jurent une éternelle fidélité. Bergers et bergères dansent et chantent « Réjouissez-vous, ô coeurs aimants… »

(d’après la notice Erato)

Livret en italien

Créé au King’s Theatre du Haymarket de Londres en mai 1715, sur un livret de Nicola Haym, Amadigi prend ses sources en France dans l’Amadis de Houdar de la Motte mis en musique par Destouches en 1699 et dans l’Amadis de Quinault mis en musique par Lully en 1684. On y retrouve les éléments de magie, d’amour et de sorcellerie. L’intrigue qui retrace les machinations de Dardanus, prince de Thrace et de Melissa, magicienne, pour contrecarrer l’union d’Amadis, le fameux héros, avec la princesse Oriana, fille du roi des îles fortunées, offre d’innombrables occasions de changements d’atmosphère. Une fois encore, Haendel utilise avec maestria sa palette orchestrale pour en tirer des effets mélodiques magistraux qui mettent en jeu des solos de trompette, de hautbois, de flûtes à bec et de bassons. Il réussit à réconcilier les styles français et italien sur le plan dramatique. Ainsi, l’un des plus beaux airs chantés par Dardanus à l’acte II « Penna tiranna », émouvante sarabande « à la française » (cinq parties de cordes, basson et hautbois solos) gorgée d’Italie. Sentiment partagé par l’historien Charles Burney qui trouve dans Amadigi « plus d’invention, de diversité et de bonne musique que dans aucun des drames musicaux de Haendel que j’ai jusqu’à présent examinés avec soin et discernement ». (Festival International d’Opéra Baroque de Beaune – 2004) « Le héros, Amadigi, vit avec la princesse Oriane un amour partagé. Mais cette double inclination est fort mal vue par deux jaloux qui entendent bien contrarier cette idylle : la magicienne Melissa, elle-même éprise d’Amadigi, et le prince de Thrace Dardanus (Dardano), amoureux éconduit d’Oriane. Avant que les amants ne puissent s’abandonner à la félicité d’un amour sans nuages au son d’une pastorale (qui, pour un peu, évoquerait Rameau), ils traversent une série d’épreuves auxquelles démons et furies ne sont pas étrangers et dont, naturellement, ils triompheront. Autant d’épreuves alternant emportements, élans passionnés, tourments et attendrissements du cœur que, musicalement, Haendel traduit par une foisonnante variété d’Arie d’une remarquable richesse mélodique et qui portent bien la marque de l’Anglo-Italo-Saxon. En cela sont exemplaires, par exemple, l’air de Dardanus (Acte II, scène 5) « Pena tiranna Io sento al core » (je sens dedans mon cœur d’inexorables peines) sur le rythme caractéristique de sarabande qui rappelle d’évidence le « lascia ch’io pianga » d’Almirena dans Rinaldo, ou celui de Melissa (scène 10 qui achève l’acte II) :« Destero dall’ empia Dite ogni furia, a farvi guerra » (j’armerai contre ces traîtres toutes les furies pour leur faire la guerre), dont l’accompagnement instrumental (et particulièrement le splendide duo Trompette/hautbois) préfigure déjà le water music de 1717. » (ResMusica – 18 juillet 2004)

Représentations :

Versailles, Opéra Royal – 5 juin 2014 – version de concert – Kammerorchester Basel – dir. Ottavio Dantone – avec Lawrence Zazzo Amadigi, Roberta Invernizzi Oriana, Karina Gauvin Melissa, Filippo Mineccia Dardano

Wien, Theater an der Wien – 25 avril 2013 – version de concert – Il Complesso barocco – dir. Alan Curtis – Sonia Prina (Amadigi di Gaula), Roberta Mameli (Oriana), Emoke Baráth (Melissa), Romina Basso (Dardano)

Göttingen, Deutsches Theater – 18, 19, 21, 22, 26, 28 mai 2012 – dir. Andrew Parrott – mise en scène et chorégraphie Sigrid T’hooft – décors et costumes Stephan Dietrich – lumières Heinz Kasper – avec Mareike Braun (Amadigi), Stefanie True (Oriana), Judith Gauthier (Melissa), Markéta Cukrová (Dardano), Johanna Neß (Orgando) – nouvelle production

Londres – Wigmore Hall – 7 mars 2012 – dir. Matthew Halls – mise en scène Alessandro Talevi – avec Christopher Ainslie (Amadigi), Sally Silver (Melissa), Katherine Manley (Oriana), Robin Blaze (Dardano)

Denver – Central City Opera – 2, 7, 13, 15, 17, 23, 27, 29 juillet, 2, 4, 6 août 2011 – dir. Matthew Halls / Christopher Zemliauskas – mise en scène Alessandro Talevi – avec Christopher Ainslie (Amadigi), Kathleen Kim (Melissa), Katherine Manley (Oriana), David Trudgen (Dardano), Jonathan Matthews (Orgando) – Première nationale

Brunswick – Schlosshof Wolfenbüttel – 18 juin 2011 – nouvelle production

Mayence – Staatstheater Mainz – 8, 12, 24 octobre, 7, 9, 16, 22, 28 novembre, 16 décembre 2010, 17 janvier 2011 – dir. Michael Schneider — mise en scène, décors et costumes Peer Boysen – avec Dmitry Egorov / Ileana Mateescu (Amadigi), Johanna Rosskopp / Lilia Weimann (Oriana), Tatjana Charalgina / Alexandra Samouilidou (Melissa), Almerija Delic / Jelena Puljas (Dardano), Richard Logiewa (Orgando) – nouvelle production

Théâtre des Champs Élysées – 28 mai 2008 – version de concert – Al Ayre Español Orquesta – dir. Eduardo López Banzo – avec Lawrence Zazzo (Amadigi), María Espada (Oriana), Sharon Rostorf-Zamir (Melissa)

Altamusica

« Après Rinaldo et ses faux airs d’Armide, Teseo, authentique décalque du livret de Quinault, découpage en cinq actes compris, Amadigi di Gaula fut donc adapté, en trois actes cette fois, d’Amadis de Grèce d’Antoine Houdar de la Motte, mis en musique par André Destouches, lui-même inspiré d’un roman espagnol, modèle de l’Amadis de Quinault, sources assurément propices au spectaculaire.Et Haendel se montra à cet égard si complaisant pour le public londonien qu’outre l’interdiction d’assister à la représentation depuis la scène, comme il était alors d’usage, entraînée par un déploiement de décors sans précédent, la liste des personnages se trouva réduite à quatre stéréotypes, rejoints aussi in extremis qu’ex machina par le mage Orgando auquel échoient quelques mesures de récitatif simple : Amadigi, tendre guerrier épris de la pure et fidèle Oriana, aux prises avec la magicienne Melissa, qui n’a évidemment d’yeux que pour Amadigi, et son complice, le traître Dardano, amant éconduit d’Oriana. La pauvreté de la trame narrative ne se révéla pas un obstacle pour autant, puisque la maîtrise du caro Sassone dans la peinture des caractères annonce la complexité psychologique expérimentée dans les tragiques Tamerlano et Rodelinda, et qui atteindra son apogée dans la figure d’Alcina, ultime magicienne haendélienne, bouclant en quelque sorte la boucle. En dépit de ses innombrables beautés, qui enthousiasmèrent le musicographe Charles Burney, dont l’examen détaillé des opéras de Haendel est un témoignage fascinant des goûts du XVIIIe siècle finissant, et de sa distribution limitée à deux sopranos et deux altos, Amadigi di Gaula n’a connu depuis l’enregistrement qu’en réalisa Marc Minkowski en 1989 que des reprises sans véritable lendemain.Hier héraut du baroque espagnol, Eduardo López Banzo s’en est fait le champion en l’enregistrant chez Ambroisie dans la foulée d’une version de concert au Festival de Montpellier. Remaniée à une exception près, la distribution parisienne redéfinit et surtout varie les profils vocaux avec une plus grande pertinence.Malgré une justesse toujours aléatoire – aigus plafonnants, graves sans consistance véritable – et un retour manqué au troisième acte, Lawrence Zazzo demeure, parmi les contre-ténors d’aujourd’hui, le plus crédible dans les emplois de castrat alto par l’endurance, un certain éclat du timbre, l’ampleur et la pugnacité de l’accent, l’ardeur conquérante sinon toujours la précision de la vocalise, et surtout une sensibilité frémissante à la vocalité belcantiste. Avec sa science des pianissimi qui ne déparerait pas un répertoire plus tardif et un timbre dont le métal n’est pas sans rappeler celui d’Inga Kalna, haendélienne majeure de l’époque s’il en est, Sharon Rostorf-Zamir a suffisamment de tempérament pour traduire les fureurs et attendrissements de la magicienne Melissa par son chant seul.Dans l’emploi opposé et avec un timbre au velours d’une lumière apaisante, María Espada déploie tous les sortilèges du chant spianato, certes un rien trop statique encore et purement instrumental pour créer un personnage, mais avec d’infinies délicatesses de phrasé, d’envoûtants murmures toujours portés par le souffle, miracles d’une technique si maîtrisée qu’elle confère aux quelques éclats d’Oriana de virulentes réserves.Assurément mezzo, et aigu, à entendre la richesse des quelques envolées qu’elle s’autorise, Regina Richter préfère dessouder les registres de tête et de poitrine plutôt que de contrefaire le contralto de Dardano qu’elle n’est pas, donnant plus que le change avec ses élans de musicienne naturelle.Et puis, après avoir pesté contre les McCreesh, Curtis, Spinosi et autre Haïm, tour à tour secs, approximatifs, bavards ou alanguis dans ces dramme per musica qui nécessitent, quoi qu’on veuille bien dire sur la prédominance du chant, un sens véritable de la direction musicale, ne serait-ce que pour en animer le théâtre, il nous semble nécessaire de saluer chez Eduardo López Banzo une vertu rare et pourtant indispensable : la respiration.Jamais Al Ayre Español, coloré, réactif, ne compte ses doubles-croches, osant des phrasés larges qui lui permettent, même en deçà des effectifs de la première période londonienne de Haendel, de 1711 à 1717 – soit douze cordes contre une vingtaine, les deux hautbois d’usage, mais un seul basson pour trois, et Marie-Ange Petit en tambourineuse de luxe –, de varier la dynamique jusqu’à un impact cuirassé dans les airs furieux ou héroïques. Après Amadigi, le chef espagnol et son ensemble promettent au disque le Rodrigo donné en concert au Théâtre des Champs-Élysées la saison passée. De quoi remettre en cause l’hégémonie, faute de mieux, de la version d’Alan Curtis, qui ne manque certes pas de gosiers agiles, mais de souffle assurément. »

Birmingham – Symphony Hall – 16 mai 2007 – version de concert – Academy of Ancient Music – dir. Christopher Hogwood – avec Lawrence Zazzo (Amadigi), Simone Kermes (Melissa), Marie Arnet (oriana), Patricia Bardon (Dardano)

Montpellier – Opéra Comédie – Festival de Radio France – 28 juillet 2006 – en version de concert – Al Ayre Español Orquestra – dir. Eduardo López Banzo – avec Maria Riccarda Wesseling (Amadigi), Elena de la Merced (Oriana), Sharon Rostorf Zamir (Melissa, Orgando), Jordi Domenech (Dardano)

Opéra Magazine – septembre 2006

« Tristesse et déception. Tristesse, d’abord, de voir une salle moyennement remplie pour entendre un opéra de Haendel trop rarement joué (Londres, 1715). Déception, de taille, de voir cette magnifique tragédie transformée en un incroyable Himalaya d’ennui ! Eduardo Lopez Banzo a probablement compris la nature intimiste de l’ouvrage, mais il en a oublié tout le reste. Les chanteurs se retiennent, l’orchestre ne joue guère plus, le premier acte est interminable, les suivants un peu moins assommants.Il faut dire que la distribution, au style tantôt scolaire, tantôt convenu, offre peu d’émotion. Dans le rôle-titre, la mezzo Maria Riccarda Wesseling confirme que le répertoire haendélien ne convient pas vraiment à sa vocalité. Elle manque de grave, d’aigu, de morbidezza, nasalise ses vocalises et ne donne aucune consistance à son personnage. La soprano Sharon Rostorf Zamir possède d’évidents moyens, mais elle abuse des pianissimi et campe une Melissa affectée. Le contre-ténor Jordi Domenech gonfle sa voix, engorge les sons et respire abondamment dans les vocalises. Son engagement et sa bonne volonté ne lui sont, dès lors, d’aucun secours. La soprano Elena de la Merced offre heureusement quelques satisfactions et, enfin, donne vie à Oriana. Et dire qu’un enregistrement discographique est annoncé… »

Diapason – septembre 2006 – A bout de souffle

« Dardanus se lamente aux pieds d’Oriane, qui l’ignore ; Mélisse trépigne aux pieds d’Amadis, qui la snobe pendant deux heures quarante, c’est tout ce qui se passe dans l’Amadigi de Haendel. Mais, bien que récemment arrivé à Londres, le Saxon n’en est pas à son coup d’essai : il gorge son dixième opéra de renversantes mélodies, mariant dans ses vingt-cinq airs la distinction des danses (sicilienne, sarabande) à la séduction des lamentos, rehaussant le tout de solos de hautbois, basson, trompette. Luxuriance sonore et indigence dramatique semblent ainsi vouer l’oeuvre au concert (pour preuve : le piteux spectacle de James Conway, il y a dix ans, à l’Opéra-Comique). A condition qu’on y mette un certain panache, ce qui n’est pas toujours le cas d’Eduardo Lopez Banzo. Rodé au répertoire du Seicento, le chef espagnol fait montre de précision rythmique, «tient » magnifiquement les plaintes (« Ah, spietato» ou « Pena tiranna » bouleversants) mais ses récitatifs se traînent et sa palette de couleurs reste bien sombre — peut-être à cause d’un orchestre trop maigre (vingt musiciens), A cause aussi d’une protagoniste indéfendable : on reste en effet perplexe devant la carrière actuelle de Maria Riccarda Wesseling. Aucun harmonique dans la voix, ni résonance grave ni résonance aiguë, et, pour les décideurs, cette absence d’identité vocale la prédisposerait à tout chanter, les sopranos (Iphigénie récemment à Paris) comme les altos (Amadigi ce soir) ! Cela donne envie de parodier une certaine Marianne James… Son rival, Dardano, a été confié à un contre-ténor (Jordi Domènech) à la probe technique, au timbre sensuel, mais à l’émission tron couverte pour ce rôle viril. Les éclats sont donc plutôt à chercher chez héroïnes : l’Oriane au timbre percutant mais un peu dur d’Elena de la Merced affronte en effet vaillamment la Melissa superbement chantante (quels merveilleux pianissimos !) de Sharon Rostorf-Zamir. C’est encore trop peu pour nous convaincre qu’Haendel respire à l’aise dans l’ayre espagnol… »

Halle – Goethe-Theater Bad Lauchstädt – Festival Haendel – 17, 18 juin 2006 – Lautten Compagney Berlin – dir. Wolfgang Katschner – mise en scène Rüdiger Pape

Staatsschauspiel Dresden /Kleines Haus – 12 février 2006 – dir. Hans-Christoph Rademann – Fürstbischöflichen Opernhaus Passau – 1er avril 2006 – dir. Basil H. E. Coleman – mise en scène Axel Köhler – Anja Nitz – décors Felicia Schick – costumes Theresa Vergo – avec Andreas Taubert (Amagi), Christina Elbe (Melissa), Romy Petricks (Oriana), Marlen Herzog (Dardono)

Salamanque – Palacio de Congresos – 1er, 2 juillet 2005 – version de concert – Al Ayre Espanol – dir. Eduardo Lopez-Banzo – avec Maria Riccarda Wesseling (Amadigi), Elena de la Merced (Oriana), Jordi Domenech (Dardano), Sharon Rostdorf-Shamir (Melissa)

Halle – Goethe-Theater Bad Lauchstädt – Festival Haendel – 4, 5, 6 juin 2005 – St Bury / Theatre Royal – 11, 12 juin 2005 – Hannover-Herrenhausen / Festsaal der Galerie – 16, 18 juin 2005 – Festwochen Herrenhausen 2005 – Bayreuth / Markgräfliches Opernhaus – 16, 17 septembre 2005 – Bayreuther Barock 2005 – Lautten Compagney Berlin – dir. Wolfgang Katschner – mise en scène Rüdiger Pape – avec Sharon Rostorf-Zamir, soprano (Melissa), Maria Riccarda Wesseling, mezzo-soprano (Amadigi), Ulrike Ludewig, mezzo-soprano (Oriana), Anna Fischer, alto (Dardano)

Beaune – Basilique Notre Dame – Festival International d’Opéra Baroque – 17 juillet 2004 – coproduction Teatro Olimpico Roma – version de concert – Concerto Italiano – dir. Rinaldo Alessandrini – avec Sonia Prina, contralto (Amadigi di Gaula), Roberta Invernizzi, soprano (Oriana), Eleonora Contucci, soprano (Melissa), Lucia Cirillo, contralto (Dardano)

ResMusica

« Le Concerto Italiano, dans son ensemble, archets incisifs et rigoureux, vents de véloce souplesse et de cette « verte rondeur » propre aux instruments anciens, subjugue par sa cohésion, sa ductilité, sa « sauvage » beauté de timbres. Le Continuo (clavecin, théorbe , violoncelle) est somptueux de coloris. Alessandrini conduit son monde d’une baguette précise, sans rigidité aucune, l’œil et l’oreille attentifs, le texte au bord des lèvres, le geste toujours prévenant, anticipant. Du côté vocal, la distribution fait appel à quatre éléments parmi les plus représentatifs du chant italien d’aujourd’hui, et dont nous trouvons les noms dans trois des spectacles donnés ici, au cours de ce vingt-deuxième festival. Dans le rôle-titre, l’alto Sonia Prina, dont chaque prestation (disque et concert) tire aujourd’hui du public et de la critique applaudissements nourris et laudatives appréciations. Ce n’est que justice pour cette artiste totalement investie dans un rôle : voix ample et pleine, au timbre chaud sur toute la hauteur du registre. Elle sait trouver de « mâles » accents (là où bien des altos masculins peineraient vainement) et qui rendent presque superfétatoire le costume (pantalon noir et « Top » gris acier) censé masculiniser son personnage… A son crédit encore : une articulation parfaite, une clarté et un art consommé de la vocalise et de l’ornementation baroque. Autre élément de choix : la soprano Roberta Invernizzi (Oriane), dont la justesse d’intonation, les ports de voix d’un naturel confondant, le pouvoir émotionnel de timbre peu commun forcent l’admiration. En face d’elles, leurs partenaires : Eleonora Contucci, soprano (Melissa) et Lucia Cirillo, mezzo (Dardano et Orgando) paraissent quelque peu « en retrait », manquant d’« épaisseur » et d’investissement. Les voix sont belles, mais comme sous-employées, comme si, face à Prina et Invernizzi jouant la carte de l’engagement « physique », quasi scénique, elles affichaient la volonté de ne pas quitter les limites bien définies de la « version de concert » ou de l’enregistrement studio. C’est là le seul — et relatif — bémol de ce spectacle, de bout en bout plaisant et qui, l’invention mélodique du compositeur et le talent des interprètes aidant, à aucun moment ne distille l’ennui ; et ce, en dépit même de l’absence totale de chœurs dans cette partition où, de surcroît, hormis le quatuor vocal de la Pastorale dansante finale, les Ensembles sont réduits à quelques rares — mais superbes — duos. Le public de Beaune ne s’y trompe pas, qui réserve aux éblouissants artisans de ce concert-spectacle une ovation méritée. »

Crescendo – septembre/octobre 2004

« …la Basilique Notre-Dame, haut lieu de repli de la Cour des Hospices, accueillait Rinaldo Alessandrini et son Concerto ltaliano avec, en solistes Sonia Prina (Amadigi di Gaula, alto), Roberta lnvernizzi (Oriana, soprano), Eleonora Contucci (Melissa, soprano) et Lucia Cirillo (Dardano, mezzo-soprano), pour Amadigi de Haendel, opéra sur un livret de Nicola Haym qui se révéla un magnifique moment de musique. Car sous la houlette de Rinaldo Alessandrini, la scène se métamorphose en creuset où se forge la musique avec une extraordinaire cohérence entre direction, voix et instruments dont émerge la magie sonore et expressive, cette magie qui se trouve au coeur même du livret et de la musique de Haendel sur trame d’amour et de sorcellerie: les machinations de Dardanus, prince de Thrace, et de Melissa. magicienne, pour contrecarrer l’union du héros Amadis avec la princesse Oriana, fille du roi des îles fortunées. Cette intrigue sur fond d’ambivalence entre noblesse et vengeance, amour et dédain, bravoure et faiblesse ne pouvait manquer d’inspirer la plume de Haendel, en modeler les couleurs, titiller son imaginaire, en attiser les crescendi, y inviter les ruptures dynamiques et expressives, créer les surprises, en happer au vol les pirouettes. Autant de richesses qui n’échappent pas à la direction souple et cantabile de Rinaldo Alessandrini. Charles Burney trouvait dans Amadigi, « plus d’invention, de diversité et de bonne musique que dans aucun des drames musicaux de Haendel que j’ai jusqu’à présent examinés avec soin et discernement ». Pour être excessifs, les propos de Burney venaient confirmer l’émotion éprouvée le soir du 17 juillet sous la bonne garde d’Alessandrini et son Concerto ltaliano, d’autant plus que les quatre solistes étaient remarquables tant au niveau vocal qu’expressif, se coulant dans les airs avec une diction infaillible et modulant superbement les timbres dans les duos – Amadis et Oriane, Amadis et Melissa – d’une poignance extrême. Sonia Prina était un Amadigi tout à la fois pugnace et fragile, Roberta lnvernizzi impressionnante de ductilité dans les registres émotionnels ; Eleonora Contucci dans sa subtile perversité inspirait l’admiration et, paradoxalement, la tendresse ; Lucia Cirillo trouvait la sobriété du rôle dans la détermination. Un très grand moment de musique malgré quelques coupures à partir du deuxième acte qui, pour nous priver d’un grand air de Melissa, d’un autre d’Oriane, et de l’intervention finale de Organd, ne nuisaient pas au déroulement de l’action. »

Iford (Grande Bretagne) – 22, 23, 25, 26 juin, 3 juillet 2004 – Early Opera Company – dir. Christian Curnyn – nouvelle production

Berlin – Neue Opernbühne Berlin – Krankenhaus Moabit – 24, 26, 27, 30 septembre, 2, 3, 4 octobre 2003 – Orchester der Neuen Opernbühne Berlin – dir. Scott Curry – mise en scène Alexander Paeffgen – Benita Roth – lumières Andreas Greiner – avec Jelena Bodrazic (Amadigi), Ulrike Stöve (Melissa), Mélanie Boisvert (Oriana), Tim Severloh (Dardano)

Batignano – 7, 9, 10, 13 août 2003 – dir. Christian Curnyn – mise en scène Marcus Bote

Festival International d’Edimbourg – Usher Hall – 17 août 2003 – version de concert – dir. Roberto Alessandrini – avec Sarah Connolly (Amadigi), Catherine Naglestad (Melissa), Elizabeth Donovan (Oriana), Anna Burford (Dardano)

Frankfurt, Palmengarten – novembre 2002 – version de concert – Barockorchester Frankfurt, Kammerchor Junge Kantorei – dir. Joachim Carlos Martini – avec Ewa Wolak (Amadigi), Linda Perillo (Oriana), Elisabeth Scholl (Melissa), David Cordier (Dardano), Christine Wolff (Orgando)

Naples – Teatro di Corte – 20, 23, 25, 28 avril, 2, 4 mai 2002 – dir. Rinaldo Alessandrini – mise en scène Massimo Gasparon – avec Sonia Prina (Amadigi), Elisabetta Scano (Oriana), Sophie Pondjiclis (Dardano), Eleonora Contucci (Melissa)

Amadigi à Naples

« Rinaldo Alessandrini a pratiqué quelques petites coupures, sans jamais trahir les volontés du compositeur. Sous sa baguette, les trois actes de ce fleuron de l’opera seria s’enchaînent à un rythme rapide, avec une urgence dramatique qui bannit tout ennui chez le spectateur. L’orchestre est celui du San Carlo, avec une richesse et une volupté étrangères aux formations sur instruments anciens. La touche d’authenticité est apportée par la présence d’un théorbe et d’un violoncelle baroque dans le continuo. Massimo Gasparon, auteur de la mise en scène, des décors et des costumes, situe l’intrigue entre des colonnes et des marbres somptueux, en éliminant toute référence  » arcadienne « , notamment dans les scènes de magie, fortement stylisées voire carrément occultées…Les costumes, qui alternent coloris chaleureux et froids, sont délibérément luxueux, avec les deux héroïnes principales arborant de hautes perruques et de vastes robes à paniers, dans un style d’ailleurs plus proche des années 1770 que de la période de la création. Au bilan, une production très séduisante conception de l’opéra baroque qui privil cence visuelle…Sonia Prina campe un Amadigi élégant et délicat, plus proche du soprano que du mezzo-soprano. Elisabetta Scano, probablement le meilleur élément de la distribution, apporte à Oriana une excellente technique…Eleonora Contucci a joué le difficile rôle de la magicienne Melissa avec de réels dons d’actrice…Sophie Pondjiclis, enfin, très à l’aise dans les vocalises rapides, accuse un engorgement excessif. »

Opéra Comique – 20 novembre 1996 – The Academy of Ancient Music – dir. Paul Goodwin – mise en scène James Conway – avec Jonathan-Peter Kenny (Amadigi), Carol Smith (Melissa), Margaret Preece (Oriana), Buddug-Verona James (Dardanus), Gustave Leber (Orgando).

Amadigi« Malgré un dispositif scénique plutôt ingénieux, il faut déplorer une mise en scène peu directive et des costumes féminins particulièrement mal seyants »… »Nous ont été proposés d’honorables chanteurs (qui) ont, dans cet opera seria manifestement atteint leur niveau d’incompétence »… »The Academy of Ancient Music sonna solidement malgré un effectif de cordes trop chétif. » (Opéra International – janvier 1997)

Festival de Buxton – Buxton Opera House – 12, 18, 20 et 25 juillet 1996 – dir. Crimmins – mise en scène Conway – avec J.P. Kenny, Cullagh, O’Byrne, Verona – coproduction avec Opera Theatre Company – Dublin

Karlsruhe – Gosses Haus – 23 février 1996 – Deutsche Haendel Solisten – dir. Roy Goodman – mise en scène Jean-Louis Martinoty – décors Heinz Balthes – costumes Jacques Brissot – avec Ryland Angel (Amadigi), Sandra Moon (Oriana), Clara O’Brien (Melissa), Giuseppe Sella Zambon (Dardano)

« Même aujourd’hui, une bonne représentation de l’oeuvre ne peut faire l’impasse sur les fastes du théâtre à grand spectacle. Jean-Louis Martinoty a très bien perçu cette nécessité, tout en réussissant à s’abstraire de toute restitution servile, ou même stylisée, de l’opéra baroque. Certes, les costumes des protagonistes ancrent bien l’action dans une époque antérieure, mi-médiévale, mi-XVIIIe siècle. En revanche, les sortilèges utilisés par la magicienne Melissa pour retenir Amadigi et Dardano en son pouvoir, appartiennent à un univers surnaturel qui nous est beaucoup plus proche celui de la Guerre des étoiles, des robots humanoïdes, voire de la puce d’ordinateur. Le fond de la scène est occupé par un écran vidéo géant, sur lequel défilent alternativement, soit des images de synthèse àcaractère fantastique, soit des prises de vue effectuées en temps réel par un caméraman omniprésent sur scène, véritable personnage muet intégré dans l’action…Pour des raisons de crédibilité scénique, les rôles masculins ont été confiés à deux falsettistes : Ryland Angel, brillant et virtuose pour Amadigi, Giuseppe Sella Zambon, plus élégiaque, pour Dardano. Clara O’Brien et Sandra Moon mettent davantage de temps à s’échauffer, mais leurs airs de l’acte II sont de beaux moments d’émotion. Dans la fosse, Roy Goodman dirige les Deutsche Haendel-Solisten, petit ensemble d’instruments anciens, avec une remarquable précision, à l’image de ce spectacle techniquement impeccable de bout en bout. » (Opéra International – juin 1996)

Halle – Festival Haendel – 1991 – Erstes Heiligenberger Barockorchester Munich – dir. Walter Waidosch – mise en scène Helmut Donninger – décors Marc Degeller

Cambridge Handel Opera Group – 1991

Paris – 1989 – Les Musiciens du Louvre – dir. Marc Minkowski – avec Nathalie Stutzmann Amadigi(Amadigi), Jennifer Smith (Oriana), Eiddwen Harrhy (Melissa), Bernarda Fink ‘Dardano), Pascal Bertin (Orgando)

Halle – Festival Haendel – 1985 – production du Théâtre Wielki – Varsovie

Halle – Festival Haendel – 1964 – Orchestre du Landestheater Halle – dir. Horst Tanu Margraf – mise en scène Kurt Hübenthal – décors et costumes Rolf Döge – chorégraphie Henn Haas

Halle – Festival Haendel – 1963 – Orchestre du Landestheater Halle – dir. Horst Tanu Margraf – mise en scène Kurt Hübenthal – décors et costumes Rolf Döge