Admeto

COMPOSITEUR Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE d’après Aurelio Aureli
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLÉE
1968 Anthony Lewis Ponto 3 anglais
1978 1998 Alan Curtis Virgin Classics 3 italien

DVD

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR FICHE DÉTAILLÉE
2006 2007 Howard Arman Arthaus
2009 2010 Nicholas McGegan Unitel

Opéra en trois actes, sur un livret, version modifiée par Nicola Francesco Haym ou/et Pietro Antonio Rolli d’un livret italien d’Aurelio Aureli de 1660, L’Antigone delusa da Alceste, revu par Ortensio Mauro pour Hanovre en 1681, d’après la pièce d’Euripide, Alceste. Terminé le 10 novembre 1726, l’opéra ne fut créé au Haymarket de Londres que le 31 janvier 1727, avec une distribution réunissant Faustina Bordoni, (*) soprano (Alceste), Francesca Cuzzoni (**), soprano (Antigona), Francesco Bernardi, dit Il Senesino, alto castrato (Admeto) (dont la maladie avait retardé l’ouverture de la saison), Anna Dotti, alto (Orindo), Antonio Baldi, alto castrato (Trasimede), Giuseppe Maria Boschi, basso (Ercole), Giovanni Battista Palmerini, basso (Meraspe), et dans des décors de Groupy.

Il y eut dix-neuf représentations, puis six à partir du 30 septembre de la même année. (*) La voix de Faustina était un demi-soprane, partant alors du si bémol pour arriver au sol. Elle possédait il cantar granito, le chant ferme et délié. Elle avait l’exécution bien articulée et brillante; la langue fluente, ce qui lui donnait la l’acuité de prononcer les mots rapidement et distinctement. Faustina avait un gosier flexible pour les traits d’agilité, un trille si prompt et si vibrant qu’elle pouvait l’attaquer en toute occasion, et comme elle voulait. Les passages simples ou compliqués, lents ou rapides, ceux même dans lesquels il fallait battre la même note, comme l’archet du violon le fait en tremolo, toutes ces difficultés étaient surmontées par la voix de la cantatrice avec l’aisance et la prestesse que l’on aurait obtenues sur un instrument. C’est elle sans doute qui, la première, introduisit avec succès la répétition rapide et perlée d’une même note; artifice prodigieux dont Farinelli, Monticelli, Visconti, Ricciarelli, et la charmante Mingotti s’emparèrent ensuite, pour lui devoir leurs plus beaux triomphes. (Castil-Blaze, d’après Quantz)

(**) Mme Cuzzoni possédait une voix de soprane étendue et limpide, voix angélique, une intonation pure, un trille parfait. Elle parcourait deux octaves A’ut en ut. Son style était simple, noble et touchant. Ses graces ne semblaient pas être un effet de l’art, sous la manière aisée qui les accompagnait. Elle s’emparait de l’ame de tous ses auditeurs par son expression incisive et touchante. Elle n’usait point d’une grande rapidité dans l’exécution de l’allegro; mais il y avait dans ses notes une rondeur, une douceur charmantes. Avec tous ces avantages, cette virtuose était froide en son jeu, sa figure n’avait rien de favorable pour la scène, bien qu’elle fût d’une grande beauté. (Castil-Blaze, d’après Quantz)

Haendel en 1727 L’œuvre clôtura, avec trois représentations du 25 mai au 1er juin 1728 (avec une nouvelle aria), la neuvième et dernière saison de la Royal Academy. La maladie de Faustina Bordoni avait conduit à avancer la date de clôture. Faustina Bordoni et Senesino quittèrent alors Londres. Elle fut reprise en décembre 1731, lors de la troisième saison de la Nouvelle Académie (sept représentations à partir du 7 décembre, avec trois nouvelles arias), puis pour six en novembre 1732, au début de la quatrième saison de la Nouvelle Académie. Admeto fut repris en 1754 pour cinq représentations dont la dernière eut lieu le 6 avril. Il ne devait plus y avoir de représentations d’un opéra de Haendel avant 1920.   Personnages : Alceste, épouse d’Admeto (soprano), Antigona, princesse troyenne (soprano), Admeto, roi de Thessalie (castrat alto), Orindo (contralto), Trasimede, frère d’Admeto (castrat alto), Ercole (basse), Meraspe (basse), La Statue d’Apollon (basse). 

 

 « Admeto, roi du Thassalie est l’opéra de Haendel le plus populaire. Au cours des premiers mois de l’année 1727, il comptabilise le record de 19 reprises. Aussi bonne que soit la musique, il semble que l’oeuvre ait obtenu son succès au fait que l’Academy ait employé les deux plus celèbres prima donnas d’Europe, Faustina Bordoni et Francesca Cuzzoni. Une collaboration qui tourna court lorsque leur rivalité éclata sur scène, quelques mois plus tard, pendant une représentation de l’Astianatte de Bononcini. Le livret d’Admeto mêle en une incroyable combinaison les éléments surnaturels de la tragédie d’après l’Alceste d’Euripide et le schéma conventionnel du theâtre baroque fait de portraits changeants et d’héroïnes travesties. En dépit de ses débuts imprévus la musique de Haendel est continûment inspirée et variée. Les actes I et II commencent par un spectaculaire coup de theâtre, le premier avec le ballet des spectres brandissant des poignards ensanglantés, le deuxième avec le tableau d’Alceste aux Enfers tourmenté par les furies. La splendide succession des arias crée un chant sublime comprenant deux siciliennes enchanteresses et plusieurs illustrations de ce pathos noble que Haendel eut coutume d’expérimenter pour son chanteur vedette, le grand castrato Senesino. » (Goldberg – automne 1998)   

Représentations :

Opéra de Leipzig – 19, 25 mars, 23 avril, 30 mai, 1er, 17 juin, 3, 9 décembre 2010, 6 février 2011 – dir. Federico Maria Sardelli – mise en scène Tobias Kratzer – décors, costumes Rainer Sellmaier – avec Hagen Matzeit (Admeto), Soula Parassidis (Alceste), Miklós Sebestyén (Ercole), Kathrin Göring (Orindo), Axel Koehler (Trasimede), Elena Tokar (Antigona), Lars Arvidson (Meraspe) – nouvelle production

 

Göttingen – Deutsches Theater – 26, 28, 30 mai, 1er, 2, 3 juin 2009 – Edinburgh International Festival – 28, 29, 31 août 2009 – Festival Haendel – dir. Nicholas McGegan – mise en scène Doris Dörrie – décors, costumes Bernd Lepel – lumières Linus Fellbom – chorégraphie Tadashi Endo – avec Tim Mead (Admeto), Marie Arnet (Alceste), Kirsten Blaise (Antigona), Andrew Radley (Orindo), David Bates (Trasimede), William Berger (Ercole), Wolf Matthias Friedrich (Meraspe) – nouvelle production

 

Opéra Magazine – juillet 2009

« C’est avecle thème « Fascination et Inspiration » que le Festival Haendel de Göttingen a célébré le 250e anniversaire de la disparition du compositeur. Au sein d’une programmation riche et vaariée, n’oubliant pas de commémorer aussi Haydn et Mendelssohn, l’événement était, a priori, la production scénique d’Admeto confiée à la cinéaste Doris Dörrie. La transposition de l’action mythologique dans le Japon médiéval avec, comme référants esthétiques, les films d’Akira Kurosawa et le recours à une troupe de danse butô (le Mamu Dance Theatre, admirable), fait d’emblée naître de nombreux espoirs, très vite déçus. Les costumes donnent une indéniable prestance aux chanteurs, et les décors de toiles coulissantes blanches participent efficacement aux changements de scènes et d’ambiances, grâce à la variété des éclairages employés. Beaux jeux d’ombres ou recours à des couleurs vives, on peut effectivement penser à certains films de Kurosawa, comme Ran.  Mais, une fois encore, le drame tourne trop souvent à la farce facile et les personnages semblent plutôt inspirés de mauvais mangas. Ercole est ainsi un sumotori, dont la précision de la caractérisation ne semble destinée qu’à provoquer les rires du public. Quant au butô, s’il n’ignore pas le grotesque, il le met généralement au service d’un message subversif et d’émotions d’une tout autre profondeur que le divertissement agréable, mais assez creux, proposé à Göttingen. Les coupures sont en plus relativement importantes, et leur choix dénature quelque peu la dramaturgie de l’opéra.  Si l’aisance scénique de la distribution est convaincante, le niveau d’ensemble des performances vocales fait pennser à un spectacle de fin d’année d’étudiants appliqués, mais pas tous doués. L’orchestre, excellemment conduit par Nicholas JVIcGegan, ne peut sauver une soirée dont les véritables vedettes sont finalement les moutons, maagnifiquement interprétés par les danseurs … »

Halle – Opernhaus 23 février, 6 juin 2007 – dir. Howard Arman – mise en scène Axel Köhler – décors Roland Aeschlimann – costumes Marie-Thérèse Jossen – chorégraphie Heelmut Neumann – dramaturgie Volker Weiske – gestique baroque Nils Niemann – avec Matthias Rexroth (Admeto), Romelia Lichtenstein (Alceste), Raimund Nolte (Ercole), Marlen Herzog (Orindo), Tim Mead (Trasimede), Mechthild Bach (Antigona), Gerd Vogel (Meraspe), Axel Köhler (La statua), Howard Arman (Voce)

Halle – Opernhaus – 9, 11, 16 juin 2006 – Händelfestspielorchester Halle – dir. Howard Arman – mise en scène Axel Koehler – décors Roland Aeschlimann – costumes Marie-Thérèse Jossen – dramaturgie Volker Weiske – avec Matthias Rexroth (Admeto), Romelia Lichtenstein (Alceste), Raimund Nolte (Ercole), Melanie Hirsch (Orindo), Tim Mead (Trasimede), Mechthild Bach (Antigona), Gerd Vogel (Meraspe), Matthias Rexroth (La statua)

Cambridge Handel Opera Group – 1999

 

Halle – Händel Festspiele- Goethe Theater – 12, 13 juin 1999 – Les Talens lyriques – dir. Christophe Rousset – mise en scène vaan Patys – avec Sylvie Althaparro (Orindo), Brian Asawa (Admeto), Olivier Lallouette (Ercole), Sandrine Piau (Antigone), Anne Lise Sollied (Alceste), Pascal Bertin (Trasimede), Arnaud Marzorati (Meraspe)

Sylvie Althaparro et Sandrine Piau 

Festival de Beaune – Cour des Hospices – 18 juillet 1998 – dir. Christophe Rousset – version de concert – avec Susan Bickley, Deborah York, Sandrine Piau, Hilary Summers, Sylvie Althaparro, Olivier Lallouette, Jérôme Corréas

 

Opéra de Sydney – janvier 1998 – Opéra de Montpellier – Salle Pasteur – Le Corum – 4 mars 1998 – dir. Christophe Rousset – mise en scène Van Parys – avec Deborah York, Sylvie Althaparro (Orindo), Hilary Summers, Sandrine Piau, Brian Asawa, Jérôme Corréas.

Opéra Comique – 10 novembre 1991 – La Grande Écurie et la Chambre du Roy – dir. Jean-Claude Malgoire – avec James Bowman, Danielle Borst, François Le Roux, Isabelle Poulenard

 

Karlsruhe – Grosses Haus – 24 février 1991 – dir. Charles Farncombe – mise en scène et décors Heinz Balthes – costumes José-Manuel Vasquez – avec Zsuzsanna Bazsinka (Alceste), Nemi Rouilly-Bertagni, Ingrid Lehmann-Bartz, Paul Esswood (Arianna), Graham Pushee (Trasimede), Huub Claessens

« La superbe maîtrise vocale et stylistique, la noblesse scénique de Paul Esswood dans le rôle-titre…Graham Pusshee investit son incarnation de Trasimède d’une étrangeté toute baroque…Zsuzsanna Bazsinka, à la technique sûre mais au timbre assez terne…Charles Farncombe symbolise assez bien l’approche haendelienne de Karlsruhe, qui occupe le milieu entre l’ascèse musicologique et l’indifférence stylistique. » (Opéra International – mars 1991)

Karlsruhe – 17 février 1990 – dir. Charles Farncombe – mise en scène et décors Heinz Balthes – costumes José-Manuel Vasquez – chorégraphie Bern R. Bienert – avec Kathleen Cassello (Alceste), Neli Rouilly-Bertagni (Antigone), Ingrid Lohmann-Bartz, Paul Esswood (Admeto), Graham Pushee (Trasimède), Huub Claessens (Hercule), Antti Suhonen

 « Le principal mérite de Heinz Balthes est d’avoir su, avec un subtil dosage de sérieux et d’ironie, tenir compte de toutes les composantes d’une grande oeuvre baroque, qu’il restitue en une élégante stylisation scénique, avec une séduisante finesse de touche…La prestation orchestrale des Deutsche Händelsolisten souffre en revanche d’une position stylistique assez mal définie, à mi-chemin entre l’exégèse scrpuleuse d’un Curtis ou d’un Jacobs et une tradition moins e xigeante…La distribution vocale était dominée par les deux contre-ténors. Paul Esswood mit au service d’Admeto toutes les ressources de sa musicalité et de sa technique vocale…En Trasimède Graham Pushee exécuta avec un timbre éclatant et une infaillible virtuosité…et campa lui aussi une personnage richement nuancé. »

Birmingham – Barber Institute of Fine Arts – 16, 17 mai 1968 – avec Maureen Lehane, Jean Temperley, John Kitchiner, Janet Baker, Sheila Armstrong, Norman Welsby, Margaret Lensky

 

Abingdon – 1964

 

Halle – Festival Haendel – 14 décembre 1958 – Landestheater Halle – en allemand (Admetos) – arrangement Waldtraut Lewin and Horst Gugel – dir. Horst Tanu Margraf – mise en scène Heinz Rückert – décors et costumes Rudolf Heinrich – avec Philine Fischer (Antigone), Kurt Seipt (Trasimedes)

Brunswick – 14 octobre 1925 – reprise