CD Gustavo Primo Re di Svezia

GUSTAVO PRIMO, RE DI SVEZIA

Gustavo Primo

COMPOSITEUR

Baldassare GALUPPI

LIBRETTISTE

Carlo Goldoni

 

ORCHESTRE Savaria Baroque Orchestra
CHOEUR
DIRECTION Fabio Pirona

Ernesto Edit Karoly soprano
Ergilda Monika Gonzalez soprano
Learco Mario Cechetti ténor
Dorisbe Gabriella Létai Kiss mezzo-soprano
Argeno Filippo Pina Castiglioni ténor

DATE D’ENREGISTREMENT 1er au 3 mars 2002
LIEU D’ENREGISTREMENT Studio Hungaroton
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR Hungaroton Records
COLLECTION
DATE DE PRODUCTION mars 2003
NOMBRE DE DISQUES 2
CATEGORIE DDD

  Critique de cet enregistrement dans :

Opéra International – octobre 2003 – appréciation 3 / 5

« Non seulement ce Gustavo I connaît ici sa première gravure, mais il s’agirait tout simplement, à notre connaissance, du premier enregistrement jamais réalisé d’un opera seria du maître vénitien…La musique est toujours agréable, très sédui-sante, et si elle peut sembler manquer parfois de profondeur, c’est probablement du fait de la direction uniforme et retenue de Fabio Pirona. Car les montagnes d’élégance que recèle la partition ne sont pas dénuées de tensions dramatiques. La distribution est honorable, mais les efforts des solistes ne suffisent pas à faire de cet enregistrement autre chose qu’un agréable moment de musique. »

Diapason – octobre 2003 – appréciation 3 / 5 – technique 7,5 / 10

« On est d’abord heureux heureux que l’ex-Capella Savaria (autrefois dirigée par McGegan et Németh) renaisse de ses cendres ; de découvrir un nouvel opéra de Galuppi. Notre joie n’a pas l’air communicative – à l’instar du packaging, la lecture de Fabio Pirona adopte le look ‘ »Europe de l’Est  » dans ce que l’expression peut avoir de plus péjoratif : probe et glacé. L’ouvrage n’est sans doute pas un absolu chef-d’oeuvre. Le livret de Goldonï, complice habituel du musicien, apparaît plutôt ridicule, comme chaque fois que le dramaturge vénitien s’essaie au genre seria. Et d’ailleurs, cette histoire de couples croisés, chacun constitué d’une soeur et d’un frère, pouvait-elle donner lieu à une intrigue sérieuse ? Galuppi lui-même semble hésiter, adoptant pour les rôles secondaires un ton qui frise le bouffe. Mais comme d’ordinaire, ses mélodies, délectables, coulent à flots et l’orchestration, sans être des plus complexes, déploie d’heureuses couleurs (on notera l’emploi des cors).

Pirona a pas mal taillé dans la partition (quatre airs et divers da capo passent à la trappe) ; ce n’est pas en soi rédhibitoire, même s’il nous aurait paru plus opportun de grignoter sur les récits que de couper la reprise, par exemple, de la splendide aria de bravtoure d’Ernesto « Non cosi tosto ». Remarquons que ce rôle de sage et de père, le plus court mais aussi le plus difficile, est étonnamment campé par un soprano tandis que le jeune premier est chanté par un ténor : signe de la mixité stylistique de l’oeuvre. La plupart des chanteurs, à l’exception de la mezzo triviale tenant le rôle de Dorisbe, affichent des timbres agréables et une technique efficace – les messieurs, surtout. La lecture reste désespérément scolaire : les récitatifs sont éprouvants (qu’Argeno veuille tuer son rival ou que ce dernier perde la raison, ils semblent lire le bottin !) et les arias, pour être proprement exécutées, souvent inexpressives – peut-on imaginer, à l’écoute de ces croches régulièrement égrenées, que la dernière est un air de fureur, commençant par les mots « Armata di sdegno » ? » 

Répertoire – juillet/août 2003 – appréciation 6 / 10

« La distribution est très homogène et de bon niveau. En Ernesto, la soprano Edit Karoly offre un timbre de soprano léger légèrement acidulé mais point désagréable, et une bonne prestation. Elle a les airs les plus difficiles de la partition tant par la tessiture (contre-ré dans « Non cosi tosto ») que par la virtuosité (« Arriderà pietoso ») ou le cantabile (« E viltà cotesto pianto », un des plus beaux airs de la partition) requis. L’autre soprano, Monika Gonzalez, a un timbre plus corsé et montre toute son autorité dans la grande scène concluant le premier acte. La mezzo Gabriella Létai Kiss a une voix magnifique et homogène sur toute la tessiture. Son air « O Dio che pena » est vraiment superbe. Le rôle-titre est très bien défendu par Mario Cecchetti, voix élégante et style impeccable. Le seul bémol vient de Filippo Pina Castiglioni dans le rôle secondaire d’Argeno, timbre un peu ingrat et émission trop ouverte sur le passage. Fabio Pirona dirige avec élégance et musicalité. Pour autant, les situations dramatiques ne sont pas assez différenciées. On souhaiterait plus de fantaisie dans les da capo des airs, et des ruptures de tempi plus extrêmes (dans les airs de fureur par exemple). Un enregistrement musicalement accompli mais assez peu théâtral. »