Baldassare GALUPPI

Baldassare GALUPPI, dit Il Buranello
18 octobre 1706 (Burano) – 3 janvier 1785 (Venise)

ADRIANO IN SIRIA
Adrien en Syrie – dramma per musica – livret de Pietro Metastasio – représenté au teatro Regio de Turin, en janvier 1740 – reprise, dans une seconde version, à Livourne, au printemps 1758
ALCIMENA PRINCIPESSA DELL’ISOLE FORTUNATE
ALESSANDRO NELL’INDIE
Alexandre en Inde – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au Nuovo Arciducale de Mantoue en janvier 1738 – reprise, dans une seconde version, au San Carlo de Naples, le 20 janvier 1754, avec Guizzetti, Tagliavini, Caffarelli, Babbi, Leonardi, Aprile, Guspeldi – reprise à Parme, puis au San Samuele de Venise en 1755, dans une troisième version – reprise également à Stuttgart en 1752, à Munich en 1755
ALEXANDER IN PERSIA
Alexandre en Perse – pasticcio – livret de Francesco Vanneschi – musique principalement composée par Galuppi – représenté au King’s Theatre de Londres, le 31 octobre 1741
L’ALVILDA
dramma per musica – livret en trois actes de Domenico Lalli, d’après L’amor generoso d’Apostolo Zeno – représenté au teatro San Samuele de Venise, le 29 mai 1737
L’AMANTE DI TUTTE
L’AMBIZIONE DEPRESSA
dramma per musica – livret en trois actes de Giuseppe Papis – représenté au teatro San Angelo de Venise, en 1733
AMOR LUNATICO
dramma giocoso – livret en trois actes de Pietro Chiari – représenté au teatro San Moise de Venise, en janvier 1770
ANTIGONA
dramma per musica – livret en trois actes de Gaetano Roccaforte, d’après Sophocle et Benedetto Pasqualigo – représenté au teatro delle Dame de Rome, le 9 janvier 1751, avec Lorenzo Ghirardi, castrat soprano (Antigona), Giuseppe Quaglia, castrat soprano (Learco), contraltisti Casimiro Venturini, castrat alto (Euristeo), Francesco Luchetti, castrat alto (Alceste), Gaetano Pompeo Basteris, ténor (Creonte), Giuseppe Belli, ténor (Ermione) – reprise à Brunswick en 1754 – reprise à Naples en 1755 sous le titre Antigona in Tebe
ANTIGONO
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au King’s Theatre de Londres, le 13 mai 1746 – pasticcico en collaboration avec d’autres compositeurs
ARCADIA IN BRENTA
ARCIFANFANO RE DEI MATTI
ARGENIDE
dramma per musica – livret en trois actes d’Alvise Giusti – représenté au teatro San Angelo de Venise, le 15 janvier 1733
ARIANNA E TESEO
Ariane et Thésée – dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Pariati – représenté au teatro Nuovo de Padoue, le 12 juin 1763 – repris à Venise dans une nouvelle version en 1769
L’ARMINIO
Arminius – dramma per musica – livret en trois actes d’AntonioSalvi – représenté au teatro San Cassiano de Venise, le 26 novembre 1747
ARTASERSE
ATTALO, RE DI BITINIA
dramma per musica – livret en trois actes de Francesco Silvani – représenté au teatro Nuovo de Padoue, le 11 juin 1751
I BAGNI D’ABANO
BERENICE
dramma per musica – livret en trois actes de Francesco Silvani – représenté au teatro Sant’Angelo de Venise, le 27 janvier 1741
IL CAFFE DI CAMPAGNA
CAIO MARIO
Caius Marius – dramma per musica – livret en trois actes de Gaetano Roccaforte – représenté au Teatro S. Giovanni Grisostomo de Venise, le 31 mai 1764 – Caius Marius (156 – 86 av. JC) sept fois consul, combattit en Numidie, écrasa les Germains près d’Aix ; chef du parti populaire, il s’opposa à Sylla, chef du parti aristocratique
LA CALAMITA DE’ CUORI
LA CAMERIERA SPIRITOSA
LA CANTARINA
CIRO RICONOSCIUTO
Cirus reconnu – dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au teatro Regio Ducale de Milan le 26 décembre 1745 – reprise dans une seconde version à Rome en 1759
LA CLEMENZA DI TITO
CLOTILDE
représenté au teatro San Cassiano de Venise, en novembre 1748
IL CONTE CARAMELLA
DARIO
Darius – dramma per musica – livret en trois actes de G. Baldanza – représenté au teatro Regio de Turin, durant le carnaval 1751
DEMETRIO
Demetrius – dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – première version représentée à Venise en 1748 – reprise en octobre 1748 à Vienne, au Theater nächst der Burg – reprise dans une nouvelle version à Padoue en juin 1761
DEMOFOONTE
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au Coliseo du Buen Retiro, à Madrid, le 18 décembre 1749, avec des airs de Giovanni Battista Mele – reprise dans une nouvelle version à padoue en 1758, et au teatro San Benedetto de Venise en 1759
LA DIAVOLESSA
DIDONE ABBANDONATA
LA DONNA DI GOVERNO
dramma giocoso – livret en trois actes de Carlo Goldoni – représenté au teatro San Moise de Venise, à l’automne 1764
DORINDA
pastorale en trois actes – livret de Domenico Lalli – représentée au teatro San Samuele de Venise le 9 juin 1729 – en collaboration avec Giovanni Battista Pescetti
ELISA REGINA DI TIRO
Élise, reine de Tyr – dramma per musica – livret en trois actes d’Apostolo Zeno et Pietro Pariati – représenté au Teatro S. Angelo de Venise, le 27 janvier 1736
ENRICO
Henri – dramma per musica – livret en trois actes de Francesco Vanneschi – représenté à Londres, au King’s Theatre de Haymarket, le 1er (ou le 12 ?) janvier 1743
ERGILDA
livret en trois actes de Bartolameo Vitturi – représenté au Teatro S. Angelo de Venise, le 12 novembre 1736
ERMELINDA OVVERO RICIMERO
livret de Matteo Noris – représenté le 4 novembre 1753 au teatro San Carlo de Naples – avec Guizzetti, Tagliavini, Caffarelli, Babbi, Mazzanti, Guspeldi
L’EROE CINESE
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au teatro San carlo de Naples le 10 juillet 1753
EVERGETE
dramma per musica – livret en trois actes de Francesco Silvani et Domenico Lalli – représenté au teatro Capranica de Rome, le 2 janvier 1747
EZIO
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au teatro Regio Ducal de Milan, le 22 janvier 1757
LA FEDE NELL’INCONSTANZA
favola pastorale en trois actes – livret de G. Neri – représenté à Vicence en 1722 – reprise sous le titre Gli amici rivali à Chioggia
IL FILOSOFO DI CAMPAGNA
LA FORZA D’AMORE
dramma giocoso – livret en trois actes du Padre Panicelli – représenté au teatro San Cassiano de Venise, le 30 janvier 1745
GUSTAVO PRIMO, RE DI SVEZIA
IDOMENEO
dramma per musica – livret en trois actes de Giovanni Battista Vaccaro d’après l’Idoménée d’Antoine Danchet – représenté au teatro Argentina de Rome, le 7 janvier 1756
IFIGENIA IN TAURIDE
dramma per musica – livret en trois actes de Marco Coltellini, d’après Euripide – représenté à la cour de St Petersbourg, fin avril/début mai 1768
L’INIMICO DELLE DONNE
GL’INTRIGHE AMOROSI
dramma giocoso – livret en trois actes de Giuseppe Petrosellini – représenté au teatro San Samuele de Venise, en janvier 1772
IPERMESTRA
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au teatro Regio Ducal de Milan, le 14 janvier 1758
ISSIPILE
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au Regio de Turin, le 26 décembre 1737 – reprise dans une seconde version à Bologne, en 1750
LUCIO PAPIRIO
dramma per musica – livret en trois actes d’Apostolo Zeno – représenté au teatro Publicco de Reggio Emilia au printemps 1751
IL MARCHESE VILLANO
dramma giocoso – livret en trois actes de Pietro Chiari – représenté au teatro San Moise de Venise, le 2 février 1762 – représenté sous d’autres titres : La Lavandara, La Lavandara astuta, Marchese Tulipano, Il Matrimonio per inganno
LA MASCHERATA
représenté au teatro San Cassiano de Venise, le 26 décembre 1750
MELITE RICONOSCIUTA
dramma per musica – livret en trois actes de Gaetano Roccaforte – représenté au teatro delle Dame, le 13 janvier 1759
IL MONDO ALLA ROVERSA
IL MONDO DELLA LUNA
MOTEZUMA
dramma per musica – livret en trois actes de Vittori Amadeo Cigna-Santi – représenté au teatro San Benedetto de Venise, le 27 mai 1772
MUZIO SCEVOLA
Mucius le manchot – dramma per musica – livret en trois actes de Carlo-Giuseppe Lanfranchi Rossi – représenté au teatro Nuovo de Parme (ou Padoue ?), en juin 1762
LA NINFA APOLLO
favola pastorale en trois actes – livret de G. Boldoni, d’après Francesco de Lemene, poère italien ( 1634 – 1704) – représenté au teatro San Samuele de Venise, le 30 mai 1734, avec les castrats Angelo Maria Monticelli (1715 – 1758) et Giuseppe Appiani (mort en 1742 à trente ans)
LE NOZZE DI DORINA
GL’ODI DELUSI DAL SANGUE
dramma per musica – livret en trois actes de Antonio Maria Lucchini – représenté au teatro San Angelo de Venise le 4 février 1728 – actes I et III de Galuppi, acte II de Giovanni Battista Pescetti
L’ODIO PLACATO
livret en trois actes de Francesco Silvani – représenté au teatro San Angelo de Venise, le 27 décembre 1729
OLIMPIA
représenté au teatro San Carlo de Naples, le 18 décembre 1749
L’OLIMPIADE
L’ORFANA ONORATA
intermezzo en deux parties – représenté au teatro Valle de Rome, durant le carnaval 1762
ORONTE, RE DE’ SCITI
IL PAESE DELLA CUCCAGNA
LA PARTENZA E IL RITORNO DE’MARINARI dramma giocoso – représenté au teatro San Moise de Venise, le 26 décembre 1764
PENELOPE
melodramma – livret een trois actes de Paolo Rolli – dédié à Carlo Sackville, comte de Middlesex – représenté à Londres, au King’s Theatre de Haymarket, le 12 décembre 1741
LE PESCATRICI
IL POVERO SUPERBO
IL PUNTIGLIO AMOROSO
dramma giocoso – livret en trois actes d’Antonio Galuppi ou G. Gozzi – représenté au teatro San Moise, le 26 décembre 1762
IL RE ALLA CACCIA
IL RE PASTORE
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au teatro Ducal de Parme au printemps 1762 – reprise à Saint-Petersbourg en 1766 – reprise au teatro San Benedetto de Venise le 19 juillet 1769
RICIMERO
dramma per musica – livret en trois actes de Francesco Silvani – représenté au teatro Regio Ducale de Milan, le 26 décembre 1744 – reprise dans une nouvelle version au teatro San Carlo de Naples, le 4 novembre 1753
SCIPIONE IN CARTAGINE
melodramma – livret en trois actes de Francesco Vanneschi (ou de Rocaforte ?) – représenté à Londres, au King’s Theatre de Haymarket, le 2 mars 1742 – le livret fait référence à Publius Cornelius Scipio Africanus (235 – 183 av. J.-C.) qui remplaça son père en Espagne en tant que proconsul et s’empara de Carthagène
SCIPIONE NELLE SPAGNE
dramma per musica – livret d’Agostino Piovene – représenté au teatro Sant’Angelo de Venise en novembre 1746
SEMIRAMIDE RICONOSCIUTA
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au teatro Regio Ducal de Milan le 25 janvier 1749 – repris au Coliseo du Buen Retiro, à Madrid, sur un livret réduit par Métastase
LA SERVA PAR AMORE
dramma giocosa – livret en trois actes de F. Livigni – représenté au San Samuele de Venise, en octobre 1773
SESOSTRI
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Pariati – représenté au teatro San Benedetto de Venise le 26 novembre 1757 – reprise à Venise en 1759
SIRBACE
dramma per musica – livret en trois actes de Claudio Nicola Stampa – représenté à Londres, au King’s Theatre de Haymarket, le 5 avril 1743
SIROE RE DI PERSIA
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au teatro Argentina de Rome, le 10 février 1754, avec Gaetano Majorano dit Caffarelli
SOFONISBA
dramma per musica – livret en trois actes de Gaetano Roccaforte – représenté au Teatro delle Dame de Rome, le 24 février 1753 –
SOFONISBA
dramma per musica – livret en trois actes de Mattia Verazi, déjà utilisé par Traetta en 1762 – représenté au teatro Regio de Turin, durant le carnaval 1764
SOLIMANO
dramma per musica – livret en trois actes de Giovanni Ambrogio Migliavacca – représenté au teatro Nuovo de Padoue, le 11 juin 1760
TAMIRI
dramma per musica – livret en trois actes de Bartolameo Vitturi – représenté au Teatro S. Angelo, le 17 novembre 1734
LI TRE AMANTI RIDICULI
dramma giocoso – livret en trois actes d’Antonio Galuppi, fils du compositeur – représenté au San Moise de Venise, le 18 janvier 1761 – reprise au Teatro Reale de Prague, au printemps 1764, avec Giuseppe Cosimi
IL TRIONFO DELLA CONTINENZA
pastorale – pasticcio – livret en trois actes d’ Agostino Piovene – représenté à Londres, au King’s Theatre de Haymarket, le 28 janvier 1746
L’UOMO FEMMINA
VIRIATE
dramma per musica – livret en trois actes de Pietro Metastasio – représenté au teatro San Salvatore de Venise, le 19 mai 1762
LE VIRTUOSE RIDICOLE
LA VITTORIA D’IMENEO
VOLOGESO
dramma per musica – livret en trois actes d’Apostolo Zeno – représenté au teatro Argentina de Rome, le 13 (ou le 14) février 1748

Baldassare Galuppi dit « Il Buranello », est né le 18 octobre 1706, à Burano. Il apprend la musique avec son père, (barbier comme le père d’Antonio Vivaldi), qui joue du violon dans de petits orchestres à Venise.

En 1722, il fait ses débuts au Théâtre Boegan de Chioggia et à Vicence avec l’opéra « La Fede nell’ inconstanza » ou « Gli amici rivali », qui est outrageusement sifflé : « La chute fut complète ; si complète que Galuppi se sauva du théâtre . Désespéré, il ne savait pas s’il allait se jeter dans la lagune ou embrasser le métier de son père, lorsqu’il rencontra l’auteur de  » Il Teatro alla moda « , Benedetto Marcello qui venait d’apprendre sa mésaventure. Après l’avoir consolé de son échec, Marcello l’emmena chez son maître le grand compositeur et organiste Antonio Lotti.

Après trois ans d’études , (de composition et de clavecin), Galuppi compose deux arias dans l’opéra  » Il triomfo della virtu  » au théâtre Saint Jean Chrysotome. Puis il est engagé en 1726, comme claveciniste au Théâtre de la Pergola de Florence, et revient l’année suivante à Venise pour la création, au Théâtre San Angelo, de l’opéra  » Gli odii delusi dal sangue  » sous la direction d’Antonio Vivaldi. L’opéra  » Dorinda « , qu’il compose en 1729, pour le Théâtre San Samuele est le premier grand succès de Galuppi.

C’est certainement par l’intermédiaire de Michele Grimani, célèbre patricien de Venise et administrateur du Théâtre San Samuele, que Galuppi rencontre Goldoni :  » On m’avait chargé d’un drame musical pour la foire de l’Ascension… Le célèbre Galuppi, dit le Buranello, devait le mettre en musique « . C’est ainsi que naît « Gustave Premier, Roi de Suède « , opéra composé à la demande de Michele Grimani à l’occasion de la visite du Prince Christian de Saxe en 1740 :

 » L’opéra plut assez, mais le livret ne pouvait avoir grande fortune comparé aux livrets de Métastase « , confesse Goldoni. A la demande de Grimani, Goldoni écrit un nouveau drame sur une musique de Buranello :  » Mon opéra, qui portait le titre d’Oronte, roi des Scythes, eut un succès brillant. La musique de Buranello était divine ». Cette année-là, Galuppi est le plus célèbre compositeur de la Sérénissime et il devient maître de musique de l’Ospédale des Mendicanti. Jean-Jacques Rousseau assiste chaque semaine aux concerts des élèves de Galuppi, dont il est l’un des plus grands admirateurs. Quelques années plus tard, installé à Montmorency, Rousseau prendra fait et cause pour le compositeur vénitien qu’il opposera à Rameau.

En 1741, Galuppi part pour Londres et fait représenter plusieurs opéras dont « Scipion à Cartagène » et « Sirbace ». Il publie ses opéras chez l’éditeur John Walsh, et devient durablement le premier compositeur italien dans la capitale britannique. En 1748, il triomphe à Vienne avec  » Démétrio  » et  » Artaserse  » sur des livrets du maître de l’opéra séria, Métastase. La chanteuse Térésa Landi (la Thérèse Bellino des Mémoires de Casanova) incarne le personnage de Mandane (  » Artaserse « ), au Théâtre de la Pergola de Florence.

En 1749, Galuppi compose l’Arcadia in Brenta « , le premier opéra-comique de l’association Galuppi-Goldoni. A Parme, Casanova assiste quotidiennement à ce divertissement. Il précise :  » La musique de Buranello était excellente « . Galuppi et Goldoni composent ensuite « Il mondo della Luna », « Il mondo alla roversa », « Arcifano re dei matti », « La calamita de cuori  » et « Il filosofo di campagna » qui sont joués dans l’Europe entière. A Dresde comme ˆ Saint Pétersbourg, on ne compte plus le nombre d’oeuvres de Galuppi-Goldoni représentées dans les années 1760. Le 22 avril 1762, Galuppi devient maître de chapelle de la basilique San Marco, ce jour-là, Goldoni, quitte définitivement Venise.

A Saint Pétersbourg, Catherine II assiste, en compagnie de Casanova, aux représentations données par la troupe de l’entrepreneur de spectacles, Locatelli. « La musique est une belle chose, mais je ne comprends pas comment on puisse l’aimer passionnément, je fais venir actuellement Buranello ; je suis curieuse de voir s’il saura me faire devenir la musique quelque chose d’intéressant », confie l’Impératrice à Casanova.

En 1765, Galuppi quitte Venise pour Saint Pétersbourg, accompagné de l’un de ses fils et de deux musiciens, A Berlin, il s’arrête chez C.P.E Bach, autre claveciniste de génie avec lequel il peut confronter ses idées. Le 9 septembre, le Maestro est à Riga, et en traversant l’Ingrie, il rencontre dans une forêt Giacomo Casanova qui écrit :  » Il ne me connaissait pas, et il fut très surpris de trouver à l’auberge où il s’arrêta, un bon dîner à la vénitienne et un homme comme moi qui le recevait lui faisant compliment dans notre langue maternelle. Il m’embrassa à reprises quand je lui dis mon nom « .

Quinze ans plus tard, Casanova se souviendra de cette rencontre dans son petit roman autobiographique intitulé Le Duel. Après trois années à Saint Pétersbourg, Galuppi rentre à Venise et reprend ses activités, se consacrant à la musique religieuse. Charles Burney le rencontre en 1770, et est conquis par l’exécution de ses différentes Ïuvres aux Incurabili et à San Marco. Dans son journal (Voyage musical dans l’Europe des Lumières), il parle à plusieurs reprises du génie de ce compositeur, comme le fera également Maier en 1829, dans son traité publié à Ratisbonne, où le Maestro vénitien est considéré comme un « génie fécond et universel, répandant des trésors de goût, de sensibilité, et d’imagination dans tous les genres ».

Source : http://membres.lycos.fr/galuppi/