CD Faramondo (1996)

L’oeuvreLe compositeur

FARAMONDO

Faramondo

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

Apostolo Zeno

 

ORCHESTRE Brewer Chamber Orchestra
CHOEUR
DIRECTION Rudolph Palmer

Clotilde Julianne Baird soprano
Faramondo D’Anna Fortunato mezzo-soprano
Gustavo Peter Castaldi baryton
Adolfo Mary Ellen Callahan soprano
Rosimonda Jennifer Lane mezzo-soprano
Gernando Drew Minter haute-contre
Teobaldo Marc Singer baryton
Childerico Lorie Gratis mezzo-soprano

DATE D’ENREGISTREMENT 1996
LIEU D’ENREGISTREMENT Église Évangélique Luthérienne Saint Paul à New York City
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR Vox Classics
DISTRIBUTION Abeille Musique
DATE DE PRODUCTION décembre 1996
NOMBRE DE DISQUES 3 ( Concerto grosso, Op. 6 n° 4 en la mineur (Larghetto & Allegro entre les 1er et 2e actes, Largo et Allegro entre les 2e et 3e actes.)
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

Répertoire – septembre 2003 – appréciation 4 / 10

« Le présent enregistrement ne révèle que superficiellement les beautés de la partition, tant la direction est peu convaincante et l’orchestre raide et mécanique. La distribution ne semble pas concernée : peu de nuances, peu de différences d’articulation, peu d’investissement dans les mots, da capo peu inventifs. Aujourd’hui il est difficile de faire moins ! Remarquons quand même la belle voix du baryton Peter Castaldi, égale, puissante et sonore dans le grave. Jennifer Lane a cependant la plus belle de la distribution, même si elle manque d’incisivité dans le phrasé. Julianne Baird apporte au rôle de Clotilde son timbre léger et frais et, avec Ado[fo (Mary Ellen Callahan), offre le seul moment d’émotion véritable du disque, dans le duo « Cara, tu mi accendi ». Le reste des chanteurs est tout simplement insuffisant. Un bilan donc médiocre, que le montage très audible des différentes prises n’a pas réussi à améliorer. »

Classica – juillet/août 2003 – appréciation 3 / 5

« Il reste encore beaucoup de partitions de Haendel encore inconnues du public. Cet enregistrement réalisé en 1996 ne souffre par conséquent d’aucune concurrence. Après les semi-échecs de « Arminio », « Giustino » et « Berenice » au printemps 1737, et malgré le soutien de la famille royale, Haendel semble à cette époque découragé par son public et la concurrence du théâtre de la noblesse. Tous les opéras qu’il présente entre 1712 et 1738 connaissent donc des succès très inégaux. Déjà, il entrevoyait de se renouveler en se consacrant à l’oratorio, ce qui allait déboucher sur le Messie (1742). Faramondo est donc un témoignage vivant des interrogations d’un Haendel en proie au doute en cette fin d’année 1737. On y retrouve tous les archétypes de son style mais peu de ses airs arrivent à captiver le public. De la distribution réunie par Rudolph Palmer, on ne retiendra véritablement que les prestations de Drew Minter (malgré un timbre un peu aigre) ou Jennifer Lane. D’une manière générale, tous les protagonistes de l’histoire semblent la plupart du temps englués dans une réserve qui ôte à l’opéra tout éclat. L’orchestre, loin du relief qu’aurait insufflé Jacobs, Minkowski ou Gardiner, reste d’une sagesse à toute épreuve. Si la musique même de Haendel manque clairement de feu et d’inspiration, on aurait sans doute pu trouver dans ce Faramondo de quoi flamboyer davantage. »

Le Monde de la Musique – juillet/août 2003 – appréciation 3 / 5

« Qui a jamais entendu parler de Faramondo ? Personne, et c’est regrettable. Lors de sa création, en 1738 à Londres, sa distribution fut prestigieuse, couronnée par les débuts du magnifique mais capricieux castrat Caffarelli. Puis l’opéra sombra dans l’oubli définitif. Rien, dans ce magnifique enregistrement qui nous arrive tardivement des Etats-Unis, n’explique cette injustice. L’invraisemblance du livret (une intrigue aussi passionnée qu’échevelée oppose Pharamond, l’ancêtre mythologique de Clovis, au roi des Cimbres) est devenue secondaire aujourd’hui pour ce type de répertoire. L’essentiel est que Haendel s’y montre à son sommet. Il dessine des personnages hauts en cou-eur, ménage coups de théâtre et déclarations passionnées.

Le dos du coffret nous propose « a superb American cast ». Oserait-on hésiter devant une telle garantie? De fait, la distribution est excellente. Saluons Drew Minter, contre-ténor à l’abattage peu commun, et Julianne Baird, musicienne exquise. Et puis Rudolf Palmer, un chef inconnu en Europe, vivifie le drame, l’exalte et le théâtralise. »

Opéra International – juin 2003 – appréciation 2 / 5

« Cela va du correct (Julianne Baird en Clotilde, Jennifer Lane en Rosimonda), en passant par la fadeur (Drew Minter en Gernando, qui n’est guère un contralto profundo !), avec en prime des incongruités, comme D’Anna Fortunato en Faramondo (ô mânes de Caffarelli, voilez-vous !). Ajoutez à cela un orchestre assez insignifiant, avec une sonorité sèche et mécanique, et un chef dépourvu de charisme. Au bilan, un opéra à connaître, mais que l’on aimerait redécouvrir sous de meilleurs auspices. »

Diapason – juin 2003 – appréciation 3 / 5 – technique 6,5 / 10

« L’équipe américaine de John Ostendorf et Rudolph Palmer, portant haut les couleurs de l’inédit, mérite notre estime pour la cohésion du projet, pour le zèle accordé à l’entreprise, pour la conscience professionnelle des éditeurs et des interprètes, pour un sérieux et une bonne volonté sans défaut. Mais ces ouvrages plus irréguliers, plus difficiles que les chefs-d’oeuvre n’exigent-ils pas plus de courage, plus de souffle encore ? Rien de tel ici. A quelques saillies près, l’orchestre égrène son tempo primo et son affable mezzo forte ; les chanteurs, sollicités au-delà de leurs modestes moyens, semblent marcher derrière les mots et les notes (Julianne Baird et son ineffable trille all’usignolo mise à part) ; D’Anna Fortunato s’épuise dans un emploi taillé aux dimensions du géant Caffarelli ; dès les premiers airs de Rosimonda et Gustavo, les violons, en nombre insuffisant, s’étiolent, perdent la résonance et la justesse ; le preneur de son hésite entre promiscuité et réverbération ; le monteur jongle sans discrétion d’une prise à l’autre. »

Abeille Musique : présentation

  « Lors de la première de Faramondo à Londres en janvier 1738, un critique remarqua, dans le langage fleuri de l’époque, que : ‘ Le nouvel opéra fut créé devant un splendide auditoire, sous les applaudissements de la foule ; il fut honoré de marques répétées d’approbation ‘. En effet, voici du meilleur Haendel et saluons Vox qui a eu la très bonne idée de l’enregistrer. La partition est d’une grande complexité, sans le moindre passage plus faible instrumentalement ou vocalement. Les trouvailles harmoniques abondent, de même que les détails d’instrumentation, et bien que l’ouvrage soit globalement écrit pour un orchestre à cordes ‘ ce qui lui donne un caractère assez intimiste d’opéra de chambre ‘ on trouve plusieurs airs agrémentés soit d’une flûte, soit d’un hautbois ou d’un cor obligé. Voilà un opéra pas très inquiétant : son argument est d’une complication baroque, mais tout finit par un parfait happy end ! Les voix féminines ont toutes des timbres agréables. La voix particulière de Drew Minter le rapproche plus du vrai sopraniste que du contreténor ou haute-contre actuel. Le personnage de Gustavo est de loin le rôle masculin le plus important : il est incarné à travers la belle voix, assez sombre pour un baryton, de Peter Castaldi.

Le livret de ce coffret donne un synopsis de l’opéra en plus de son texte intégral en italien et en anglais, ainsi que des notes introductives intéressantes mais en anglais seulement.

Un mot sur la présence de 2 mouvements d’un concerto grosso, qui peuvent sembler tomber comme un paquet de cheveux sur la soupe ! Eh bien, pas tant que ça ! Écrit quelques mois après cet opéra, ce concerto grosso est de la même veine au plan du langage chromatique, révélant la même fine écriture instrumentale. Ces extraits ont été placés entre le 1er et le 2e acte, nous dit l’auteur du texte de présentation, pour digérer l’intrigue alambiquée de l’opéra ! »