Vive l’opéra en DVD !

Si, comme tout laisse à penser, le DVD Vidéo est la nouvelle norme audiovisuelle incontestée, alors la sortie toute récente du « Tamerlano » sous la direction de Trevor Pinnock a toute chance de rester une date marquante dans l’histoire de l’enregistrement d’opéra baroque.

Jusqu’à présent, les éditeurs – essentiellement Arthaus Musik – se contentaient de nous resservir en DVD des enregistrements anciens déjà disponibles en VHS : le « Xerxes » de 1988 (en anglais !), l' »Orlando furioso » de 1990, l' »Incoronazione di Poppea » de 1993, le « Fairy Queen » de 1995, l' »Ariodante » de 1996 , tout cela était connu, et le DVD n’y a pas ajouté pas grand chose.

Avec le « Tamerlano » du Festival Haendel de Halle, enregistré en 2001 dans la petite salle du Théâtre Goethe, livré en 2 DVD, on a l’impression d’avoir changé d’époque.

Images numériques, en 16:9, qui mettent en valeur la mise en scène très « classique » de Jonathan Miller , et les magnifiques costumes créés par Judy Levin à partir de manuscrits et portraits orientaux.

Qualité sonore particulièrement brillante, surtout pour les heureux possesseurs d’une chaîne de « home cinéma », compatible avec le Dolby Digital 5.1.

Menus et sous-titres en quatre langues, les seconds particulièrement soignés.

Navigation aisée, chacune des soixante-dix scènes que compte l’opéra étant accessible directement.

Plus de 3 heures d’opéra, mais aussi…plus de deux heures de compléments de programme, « The Making of Tamerlano », interviews, récapitulatif des 50 années du Festival Haendel de Halle.

Le tout pour un prix inférieur à celui du coffret de trois CD édité par ailleurs !

Certes rien n’est parfait. La brochure d’accompagnement est en anglais, avec une traduction du texte en allemand seulement. Le livret est absent. Et les photos d’Anna Bonitatibus et Elisabeth Norberg-Shulz sont inversées…

Il n’empêche. Si l’opéra en cassette vidéo est toujours resté un marché un peu marginal, gageons qu’il n’en sera pas de même de l’opéra en DVD.

Car de tels moments de bonheur, on en redemande !

Jean-Claude Brenac – Juillet/août 2002