Il Ritorno d’Ulisse 2002

 

COMPOSITEUR Claudio MONTEVERDI
LIBRETTISTE Giacomo Badaoro

 

ORCHESTRE Orchestre La Scintilla
CHOEUR
DIRECTION Nikolaus Harnoncourt
MISE EN SCENE Klaus Michael Grüber
DECORS Gilles Aillaud
COSTUMES Eva Dessecker

 

Penelope Vesselina Kasarova
Ulisse, L’humanita fragilita Dietrich Henschel
Melanto Malin Hartelius
Eurimaco Boguslaw Bidzinski
Minerva, Amore Isabel Rey
Fortuna, Giunone Martina Jankova
Telemaco Jonas Kaufmann
Iro Rudolf Schasching
Ericlea Cornelia Kallisch
Antinoo Reinhard Mayr
Pisandro Martin Zysset
Eumete Thomas Mohr
Anfinomo Martin Oro
Nettuno Pavel Daniluk
Tempo Giuseppe Scorsin
Giove Anton Scharinger

 

DATE D’ENREGISTREMENT 2002
LIEU D’ENREGISTREMENT Opéra de Zürich
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

 

EDITEUR Arthaus
DISTRIBUTION Naïve
DATE DE PRODUCTION 25 février 2003
NOMBRE DE DISQUES 1
CATEGORIE Multizones – Format 16/9 – compatible 4/3 – Son PCM Stéréo – Dolby Digital 5.1
SOUS-TITRES EN FRANCAIS oui

 

 

Critique de cet enregistrement :

Opéra Mag – juillet/août 2003

« A Zurich, voici près de trente ans, ce Ritorno couronnait la triomphale résurrection de Monteverdi menée de pair par Hamoncourt et Ponnelle. Devenu autorité mondiale, Hamoncourt a tenté un retour à Poppea, à Salzbourg, avec Jürgen Flimm, sans succès. Il semblait avoir mis Monteverdi en réserve depuis, mais a repris ce Ritorno à Zurich au printemps 2002 et a eu la main heureuse. Pour lui, Gruber a mis un peu d’humanité et de tonicité dans la maussaderie élégante et scep-ique qui lui est habituelle. Aillaud montre du soleil, du crépi blanc, quelque chose comme un paysage méditerranéen réel dans son dispositif habile ; quant à Harnoncourt, délivré du souci de tenir le son qui, chez Mozart, a pu ces dernières années le pousser d’un extrême à l’autre, il retrouve sa fantaisie, sa palette de timbres (qui est aussi chez Monteverdi éventail d’affetti).
Sauf le charme de la voix, Henschel a presque tout et son Ulysse (tendu plus d’une fois à se rompre) est mémorable dans la pose mythique (sous le vêtement de l’Humaine Fragilité) ; on remarquera le Télémaque non moins réel, charnel, déjà homme, du merveilleux Jonas Kaufmann. Et Kasarova, toute de beauté vocale murmurée dans sa scène d’entrée, accède en fin d’opéra à une hauteur noble toute neuve. Un très bon Monteverdi. »

Diapason – juillet/août 2003 – appréciation 4 / 5

« Voici le nouveau « Retour d’Ulysse » du chef. Avec, cette fois, la complicité scénique du duo Grüber/Aillaud, dont « Le Couronnement de Poppée » aixois fit couler pas mal d’encre. Leur conception n’a pas changé d’un iota : sobre, stricte, austère. Une maison grecque dans sa blanche nudité comme décor principal et lorsque interviennent les divinités, un coup d’oeil sur le globe terrestre. Bien évidemment, pas question de mélange des genres, pourtant fondamental, et certains personnages (Iro en tête), certaines situations (l’idée de doubler les prétendants par des marionnettes) tombent à plat. Ce qui intéresse Grüber, c’est le drame. Point. Inutile de blâmer les interprètes d’avoir parfois une idée du style très personnelle, tant leur conviction force la sympathie. En fait, c’est Harnoncourt qui surprend, et pas au meilleur sens du terme : émoussés les contrastes, la théâtralité dont il était le champion. Gagné par la placidité, son Monteverdi a perdu, hélas !, sa verdeur et l’éclat de sa jeunesse. »

Classica – mai 2003 – appréciation : Recommandé

« Les nuances raviront l’amateur de détail, mais la variété de l’instrumentarium, la dynamique de la phrase, la chaleur de la ritournelle demeurent dans leur magnificence. La distribution rassemble toujours autant de non spécialistes de ce répertoire, tous portés, sinon à l’exactitude musicologique, du moins à une densité musicale vraie que l’écran amplifie sur le plan dramatique. Dans les tableaux magnifiques signés Gilles Aillaud, d’une Grèce aux costumes contemporains, la mise en scène de Grüber allie l’épure théâtrale la plus simple à l’amour du chant. Equilibre parfait chez un Henschel fragile et humain dans le rôle-titre, chez un Jonas Kaufmann délicat, chez une Kasarova grandiosement « coincée », puis libérée, chez la délicieuse Hartelius, qui l’emporte de toute sa voix sur la plus banale Rey, si joliment dansante Minerve. Un spectacle et un DVD absolument majeurs. »

Répertoire – mai 2003 – appréciation : Recommandé

« Dans le Retour d’Ulysse mis en scène par Klaus Michael Grüber à Zurich, point de religiosité néo-platonicienne, bien au contraire. Les dieux sont des hommes, et les hommes sont accablés par le poids sisyphéen de la condition humaine. Le Prologue s’ouvre sur une formidable image du dénuement humain : Ulysse – la « fragilité humaine » – y apparaît torse nu, accablé, hagard ; les allégories qui l’entourent sont comme pétrifiées, abattues d’avance par on ne sait quelle invisible fatalité flottant dans les nimbes filandreuses. Les individus – Ulysse, Télémaque, Pénélope – clament leur solitude dans de grands espaces hostiles : maison livide semblant déformée par un hurlement muet ; cieux expressionnistes dissonants ; plateaux tournants qui rappellent le cours inexorable des choses. Tout ici est vanité – à commencer par les prétendants, réduits au rang de marionnettes fantoches. Peu de joie donc, si ce n’est un certain grotesque carnavalesque. Le son un rien vert, aigre, dissonant que Nikolaus Harnoncourt tire parfois de son orchestre, le courroux rentré de certains passages flamboyants, tout cela va parfaitement dans le sens de la vision de Grüber. Vesselina Kasarova est une Pénélope d’une concentration, d’une puissance dramatique, incantatoire, proprement vertigineuse. Dietrich Henschel est quant à lui tout simplement parfait : styliste consommé, très présent vocalement et suprêmement intelligent d’un point de vue théâtral, il donne à son rôle une humanité déchirante. Le reste de la distribution est de premier ordre, à commencer par le Melanto de Malin Hartelius et le Télémaque de Jonas Kaufmann. »

Le Monde de la Musique – avril 2003 – appréciation 4 / 5

« Sont-ce les images très simples et très justes de Klaus Michael Grüber et de son scénographe Gilles Aillaud qui inspirent à Harnoncourt la tendresse et le lyrisme dont il pare le moins illustre mais non le moins beau des drames musicaux montéverdiens ? Vesselina Kasarova est une magnifique Pénélope et Dietrich Henschel un très noble Ulysse. »