Il Giasone

COMPOSITEUR Francesco CAVALLI
LIBRETTISTE Giacinto Andrea Cicognini

 

ORCHESTRE Orchestre du De Vlaamse Opera
CHOEUR
DIRECTION Federico Maria Sardelli
MISE EN SCÈNE Mariame Clément
DÉCORS Julia Hansen
COSTUMES Julia Hansen
LUMIÈRES Philippe Berthomé
Giasone Christophe Dumaux
Medea Katarina Bradic
Isifile Amanda Forsythe
Giove, Besso Josef Wagner
Demo Filippo Adami
Delfa, Eolo Yaniv d’Or
Amore, Alinda Angélique Noldus
Ercole, Oreste Andrew Ashwin
Egeo, Sole Emilio Pons
DATE D’ENREGISTREMENT 15, 18, 20 mai 2010
LIEU D’ENREGISTREMENT Anvers – Vlaamse Opera
EDITEUR Dynamic
DISTRIBUTION Codaex
DATE DE PRODUCTION 18 avril 2012
NOMBRE DE DISQUES 3
FORMAT NTSC
DISPONIBILITE Toutes zones
SOUS-TITRES EN FRANCAIS oui

Disponible aussi en Blu-ray Critique de cet enregistrement dans :

  • Forum Opéra

« Plutôt que de ressasser jusqu’à plus soif les trois opéras de Monteverdi, certaines maisons optent avec raison pour les œuvres de son contemporain Cavalli. C’est ainsi qu’a eu lieu à Gand, le 30 avril 2010, la création belge de ce Giasone de 1649 (voir compte rendu). Avec Alexander Krampe, qui a établi la partition, Federico Maria Sardelli a pratiqué quelques coupes, mais aussi composé « un grand nombres d’interludes orchestraux, de symphonies et de refrains ». Toujours souple, sa direction s’adapte aux différentes atmosphères contrastées qui inclut quelques moments d’anthologie, comme l’invocation des esprits par Médée à la fin du premier acte. L’orchestre symphonique du Vlaamse Opera a été remodelé pour respecter l’instrumentarium en vigueur au XVIIe siècle, et Sardelli en personne joue par moments de la flûte. Sur un livret dont on préférera peut-être les dialogues amoureux et les imprécations de la magicienne aux passages comiques ou purement rhétoriques, Cavalli livre une œuvre particulièrement séduisante, notamment connue notamment par un manuscrit autographe de 1650, aujourd’hui conservé à Vienne et qui a été retenu par Federico Maria Sardelli pour cette production. Depuis ses débuts en 2004, Mariame Clément a su très vite s’imposer comme un des noms avec lesquels il faut compter dans le domaine de la mise en scène d’opéra. Remarquée à l’Opéra du Rhin avec La Belle Hélène et Platée, elle doit y monter Le Chevalier à la rose le mois prochain, et mettra en scène Hänsel et Gretel à l’Opéra de Paris au cours de la saison 2012-2013. Evitant les facilités de l’actualisation comme l’esthétisme de la pseudo-reconstitution historique, elle a préféré créer ici sa propre mythologie (comme elle l’explique en excellent anglais dans le bonus), et on lui sait gré d’avoir su respecter les différentes composantes de l’œuvre de Cavalli, sans la laminer par une ironie systématique. Quant au « concept » consistant à placer l’ensemble de l’intrigue dans un chantier de fouilles, avec caisses, palettes et bennes destinées au transport des pièces exhumées, il paraît un peu plaqué, dans la mesure où il ne vaut que pour le prologue où dialoguent les dieux (Apollon est ici remplacé par un archéologue, alors que Cupidon reste un jeune homme ailé) et à la toute fin de l’œuvre. Le décor de Julia Hansen n’est vraiment pas très beau, mais il offre de nombreuses possibilités au déploiement de l’action. Ses costumes sont plus amusants, mélangeant les styles pour créer un univers moderne mais dépaysant : comparses à têtes d’animal, Jason tantôt toréador, tantôt matelot, serviteurs en kilt… La distribution est dominée par la splendide Médée de Katarina Bradic : timbre somptueux de mezzo, physique avantageux, aisance scénique, autorité vocale, tout est là, et l’on aimerait que le personnage soit encore plus développé, pour lui donner encore davantage d’occasions de briller. Selon une typologie traditionnelle, sa rivale la douce Hypsipyle est une soprano, et Robin Johannsen émeut dans les nombreux lamentos qui lui sont confiés, avec notamment un magnifique air d’adieux à la vie, juste avant le lieto fine de l’opéra. Plus épisodique, Angélique Noldus n’a pas vraiment d’aria à défendre dans le petit rôle de Cupidon au prologue, ni même dans celui de la servante Alinda. Parmi les hommes, Christophe Dumaux campe un Jason filiforme, volage adorateur de mille objets divers ; la relative acidité de sa voix peut ne pas plaire, mais on comprend qu’il ne veuille pas se cantonner aux seconds rôles comme Ottone du Couronnement de Poppée ou Tolomeo de Giulio Cesare, et il séduit dans son air d’entrée, “Delizie, contenti”, ainsi que dans ses duos avec ses deux partenaires féminines. Egée est après Jason le personnage masculin le plus développé, finalement récompensé de sa constance par la main de Médée : Emilio Pons lui prête une voix de ténor qui présente l’agilité requise sans avoir rien d’inoubliable par ailleurs. Egalement ténor, Filippo Adami tient le rôle de Démos, bossu et bègue, ici devenu une sorte de lapin humain ; pour ce personnage comique, l’abattage compte plus que les qualités de timbre. Les deux basses de la distribution, Andrew Ashwin et Josef Wagner, assurent très dignement leur partie, même si l’extrême grave du premier pourrait sans doute être plus nourri. Yaniv d’Or, enfin, est la vieille servante Delfa, un de ces travestis dont Dominique Visse s’est fait le spécialiste : sa prestation est peut-être plus remarquable scéniquement que vocalement. »

  • Tutti Magazine

« … Une représentation de l’humanité finalement très actuelle, même si ce « happy ending » faisant la part belle à la femme et à la famille demeure très idéal. Cette dimension n’a nullement échappé à la metteur en scène Mariame Clément qui a cherché à conserver la dimension mythologique constitutive de l’œuvre, tout en en soulignant sa dimension humaine dans sa pauvreté. De là un certain nombre d’idées scénographiques pertinentes comme la situation de l’intrigue dans un chantier de fouilles archéologiques, pour bien montrer la stratigraphie d’une œuvre riche, aux multiples couches de signification. Un savant jeu de tuyaux et passages secrets n’est pas non plus sans évoquer labyrinthes et autres décors à tiroirs du XVIIe siècle.Éminemment plus discutable, cependant, est le choix arrêté pour représenter cette dualité homme/mythe ou encore homme/héros, et d’inventer une « nouvelle » mythologie. Discutable et présomptueux. Si Jonathan Kent avait su tout autant nous faire rire et charmer nos sens avec sa campagne de pacotille et ses lapins libidineux dans The Fairy Queen à Glyndebourne, dans ce Il Giasone, difficile de rire ou d’être charmé. Grotesque et pathétique sont au rendez-vous avec un Jason tantôt toréador, tantôt boxeur, un Hercule footballeur américain ou encore un Démo flanqué d’oreilles de lapin. On touche même au contresens quand épouse fidèle contre vents et marée, Hypsipyle, devient une madone flanquée de ses jumeaux et d’une poitrine débordante.Et pour l’érotisme, vanté dans l’entretien avec Mariame Clément proposé en bonus, on repassera, tant ces mains baladeuses sur le corps nu et fraîchement rasé de Christophe Dumaux (Jason) tient plus des fiancées du Dracula de Coppola que d’une véritable représentation de la sensualité. Mythologie ne veut pas dire collage, empilement ou agrégation. Notre temps est celui de la référence, du sample. Madonna recycle Abba, Shrek cite Disney, et les exemples ne manquent pas… On se délecte du jeu de piste que proposera l’artiste. Mais pour en arriver où ? La coquille est désespérément vide, au point que la finalité de la référence… c’est la référence elle-même. C’est ce qui se passe ici, où la critique a salué les clins d’œil, les anachronismes, mais pour ce qu’ils sont. Le chantier de fouilles sémantique a perdu l’essentiel de ses strates. Assurément parce que le propos scénographique n’allait pas plus loin. Et ce conglomérat sans finalité est d’autant plus indigeste qu’il s’oppose nettement à la musique.Il Giasone fut le plus populaire des opéras vénitiens. Le fait est que l’époque s’est non seulement retrouvée dans le livret, mais a été conquise par cette musique, pour le coup réellement sensuelle. Comment ne pas être ému par les lamenti désespérés d’Hypsipyle, ou encore le traitement tragique de Médée ? Saluons en cela la performance des musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Flandre, dirigés avec dévotion et émotion par le Maestro Federico Maria Sardelli, lequel signe les interludes et joue qui plus est de la flûte à bec ! Saluons également celle des jeunes chanteurs de cette distribution. Certes, aucune prestation vocale n’est ici irréprochable : timbre légèrement pincé de Christophe Dumaux, manque de présence des seconds rôles, peut-être à cause du cabotinage qu’on leur impose. Mais quel engagement, quels talents prometteurs ! La force de ce plateau réside précisément dans son homogénéité. Ce n’est pas pour rien que le même Christophe Dumaux a été repéré par William Christie et a fait partie de son fameux Jardin des voix. La Médée de Katarina Bradic et l’Hypsipyle de Robin Johanssen convainquent sans peine par la sincérité de leur interprétation, l’une dans la tristesse l’autre dans l’énergie. Le timbre d’Andrew Ashwin (Hercule) n’est pas transcendant et mériterait plus de stabilité et de couleur, mais la présence est là et il sait défendre son rôle bec et ongle malgré le ridicule de sa tenue. Un plateau plus qu’honorable, donc, qui sait soutenir et magnifier cette belle partition adaptée du manuscrit de Vienne. Là est le baroque, là est le drame principalement incarné par Médée, là est la beauté.À la fin de l’œuvre, Jason prend conscience avec une modestie retrouvée de sa vraie place dans l’humanité. Un exemple qui n’a pas été suivi par la mise en scène qui cache la prétention d’une étoile montante des scènes européennes derrière un traitement finalement bien condescendant du livret et du public. Avant de prétendre créer un mythe, il faut avoir des choses à dire. »

  • Diapason – juillet-août 2012 – appréciation 5 / 5

« Si, au retour d’Anvers, ce spectacle nous inspirait quelques réserves, avouons qu’il engendre un plaisant DVD. Pour évoquer la mythologie fantasque de l’ouvrage le plus populaire du XVIIe siècle, Mariame Clément a imaginé un univers empruntant à la BD (comparses aux masques animaliers) comme aux jeux forains (boîtes magiques, trapppes, chariots, etc.). La laideur des costumes et du décor, qui hésite entre mine désaffectée et train fantôme, l’abus de gags (référence à Titanic incluse) ne rendent pas hommage à une fine direction d’acteurs, manifeste lors des affrontements entre Jason et ses« fiancées ». Les deux plus belles scènes -l’apparition du héros, nu sur un lit et caressé par les mains de femmes invisibles, et l’invocation rougeoyante de Médée, transformée en souffleuse de verre – passent fort bien à l’écran.Il faut dire que, scéniquement, la distribution frôle l’idéal. A commencer par le Jason canaille de Christophe Dumaux, sexy jusque dans le vibrato, antihéros qu’on adore détester. Si, dans la salle, l’émission droite de Katarina Bradic nous gênait, elle s’efface au DVD devant la puissance de son incarnation, tandis que Robin Johannsen trouve des accents touchants pour les lamentos d’Issifile. Seul point faible? L’inaudible contre-ténor tenant le rôle de la duègne Della ; le percutant ténor d’Emilio Pons (Egeo/Sole) et le soprano mordant d’Angélique Noldus (Amore/Alinda) constituant, eux, de vraies révélations. Sardelli a rogné la partition (plus de quatre heures à l’origine !) avec beaucoup d’habileté : il n’en supprime aucune scène, la ponctue de ritournelles (notamment empruntées à La Calisto) et l’a adaptée pour une vingtaine de musiciens. Si l’on peut déplorer une tendance au spiccato qui raidit l’ineffable « Delizie, contenti », sa battue animée est un atout. »

  • Opéra Magazine – juin 2012 – appréciation 4 / 5

« Nous avions rendu compte de cette production proposée, au printemps 2010, à l’Opéra de Flandre. Mais nous l’avions vue à Gand, avant qu’elle ne parte pour Anvers où elle a été filmée, Ce détail n’est pas sans importance dans la mesure où, dans l’intervalle, le spectacle a, de toute évidence, gagné en fluidité et en netteté.Un Giasone raccourci est ici interprété : directeur musical et metteur en scène ont ôté deux rôles secondaires et procédé à de menues (mais fréquentes) coupures ; de quatre heures, l’ouvrage est ainsi ramené à trois. En contrepartie, Federico Maria Sardelli a «complété» la partition et composé, dans le style cavallien, diverses sinfonie et ritournelles instrumentales. Les liens étroits qui unissaient un aîné (Monteverdi) à un jeune loup brillant (Cavalli) sont connus. A l’identique, le librettiste de chacun (Giovanni Francesco Busenello pour L’incoronozione di Poppeo, Giacinto Andrea Cicognini pour Giasone) se délecte à élaborer un livret puissamment architecturé, où la mythologie n’est que prétexte et où se joue une astringente comédie de mœurs politiques. À ce stade d’accomplissement, parler de virtuosité dramaturgique n’est pas usurpé. À l’égard des divers temps historiques (l’Antiquité grecque, Venise vers 1640 et l’année 2010), le regard de Mariame Clément est agile et intelligent, que les costumes (mêlant une plaisante bigarrure à quelques vêtures fort élégantes) et les décors (une colline rocheuse lardée de ravins et d’escaliers, et creusée par des fouilles archéologiques) expriment joyeusement. En plus, un filmage astucieux dissimule partiellement combien le décor imposant, laisse peu de place aux chanteurs sur le devant de la scène. La vive direction d’acteurs intéresse toujours, même si les plus infimes miroitements expressifs dont le livret regorge ne sont pas tous saisis. La distribution, de belle tenue, se montre moins contractée que lors de la représentation gantoise à laquelle nous avions assisté. En Giasone, Christophe Dumaux est impeccable : vocalement, il sort vainqueur d’un rôle fort grave, ne lui permettant pas de déployer la moitié aiguë de son registre ; acteur habile, il compose finement un être tiraillé entre son devoir et son cœur. Robin Johannsen (Isifile, amoureuse constante) est touchante, tandis que Katarina Bradic (Medea) ne prend que progressivement la mesure de son personnage, certes complexe et vigoureux. Hormis Yaniv d’Or, contre-ténor tiraillé entre registres de poitrine et de fausset, le reste de l’équipe répond aux exigences du compositeur. Précisons que les chanteurs se montrent d’autant plus valeureux que la direction musicale est quasi absente, les laissant seuls à porter le puissant imaginaire de Cavalli. »

  • Classica – octobre 2012 – appréciation 2 / 4

« … la pourtant douée Mariame Clément abuse des clins d’oeil et lasse le nôtre : plateau enccombré de conteneurs, propension agaçante à déshabiller puis rhabiller héroïnes et héros avec des costumes maladroits, etc. Difficile d’apprécier à leur juste mesure les timbres cuivrés de Dumaux et de Katarina Bradic, et le travail opulent du chef Sardelli. »

  • Anaclase

« Entre 1640 et 1660, s’appuyant sur un nombre limité de librettistes talentueux – dans le cas présent, le Florentin Giacinto Andrea Cicognini, qui s’inspire des Argonautiques d’Apollonius Rhodius avec beaucoup de sensualité –, Cavalli règne sur le cœur des Vénitiens. Lorsqu’il est présenté dans le théâtre évoqué plus haut, le 5 janvier 1649, Il Giasone remporte un succès qui ne fait que s’amplifier puisque avec ses dix-huit représentations dans la Sérénissime et vingt-quatre productions recensées jusqu’en 1681, l’ouvrage devient l’opéra italien le plus joué au XVIIe siècle. Les grands traits de l’histoire sont connus. Après avoir séduit Isifile (Hypsipyle) et lui avoir donné deux jumeaux, Giasone quitte l’île de Lemnos avec les Argonautes pour conquérir la Toison d’Or en Colchide. La reine abandonnée envoie Oreste à la recherche de Giasone, lequel s’est attaché à Medea, déjà courtisée par Egeo (Égée). Durant trois actes précédés d’un prologue, on croise également des divinités – Giove (Jupiter), Sole (Apollon), Amore (Cupidon), etc. –, le demi-dieu Ercole (Hercule) et des personnages vecteurs d’épisodes comiques, tels Demo, le bossu bègue, ou Delfa, la vieille nourrice. Egeo puis Isifile finissent par retrouver l’élu(e) de leur cœur, après quantité de péripéties que la metteuse en scène Marianne Clément dépeint avec finesse, dans un décor mi-sauvage mi-industriel, accumulant des éléments hétéroclites qui s’équilibrent à notre grand étonnement, et avec un humour discret (sèche-cheveux en guise d’arme, etc.). Enregistrés au Vlaamse Opera de Gand (Opéra des Flandres) en mai 2010, les chanteurs magnifient une œuvre qui mérite l’attention. Récent Tolomeo, le contre-ténor Christophe Dumaux est un rôle-titre efficace entouré par l’onctueuse Robin Johannsen (Isifile), incroyable de précision, et Katarina Bradic (Medea), dont le chant maniéré et miauleur, à l’impact douteux, déçoit tout d’abord, mais seulement hors des récitatifs et scènes de fureur qui nécessitent une expression franche (méforme au début de la captation, sans doute…). De même que l’excellent Josef Wagner (Giove/Besso), nous apprécions Andrew Ashwin (Ercole/Oreste), baryton sonore et nuancé, Emilio Pons (Egeo/Sole), qui allie présence, clarté et fraîcheur, ainsi qu’Angélique Noldus (Amore/Alinda), mezzo ferme et stable qu’on put entendre en France dans Faust et Carmen. Enfin, Yanuv d’Or (Delfa/Eolo) et Filippo Adami, Demo à l’expressivité presque populaire, tiennent leur personnages buffo sans condescendance ni clin d’œil vulgaire. À la tête d’un orchestre maison aux vents très colorés, nous retrouvons l’excellent Federico Maria Sardelli qui, comme le souligne le compositeur et arrangeur Alexander Krampe dans la notice du DVD, « est intervenu dans la composition de l’ouvrage non seulement pour le réduire en fonction des exigences de notre époque, mais aussi pour composer un grand nombre d’interludes orchestraux, de symphonies et de refrains ». La direction du maestro, carrée et souple à la fois, achève de rendre précieux ce premier enregistrement mondial. »