CD L’Orfeo dolente

ORFEO DOLENTE

COMPOSITEUR

Domenico BELLI

LIBRETTISTE

 

ORCHESTRE

Le Poème Harmonique

CHOEUR

DIRECTION

Vincent Dumestre

DATE D’ENREGISTREMENT

septembre 2007

LIEU D’ENREGISTREMENT

Paris – Chapelle Notre Dame du Bon Secours

ENREGISTREMENT EN CONCERT

non

EDITEUR

Alpha

DISTRIBUTION

Abeille Musique

DATE DE PRODUCTION

janvier 2008

NOMBRE DE DISQUES

1 ( Sospiri d’amanti : Io moro (Claudio Saracini), Tutto ‘l di piango (Giulio Caccini), Non ha’l ciel (Giulio Caccini) – Il Rapimento di Cefalo di Gulio Caccini : Sinfonia quarta (Cristofano Malvezzi), Innefabile ardor, Muove si dolce, Caduca fiamma)

CATEGORIE

DDD

Critique de cet enregistrement dans :

 Classique.news

« Vincent Dumestre défriche pour notre plus grand plaisir la figure virtuose, abstraite, inclassable d’un Belli captivant, et dont toute la musique a été éditée en 1616. Le compositeur incarne le plus haut degré de la scène florentine: un art entièrement ouvragé autour et selon le verbe…

Pilier de cette révélation, l’art du dire et du chanter d’Arnaud Marzorati qui incarne Orfeo, dans ses délires et ses vertiges de déploration, d’exhortation, de désespérance et de prière. Le baryton français réussit un tour de force par son articulation sans accrocs, sa langue ciselée et sculptée, sa « nature » dramatique et vocale… d’une fluidité saisisante: grâce à l’interprète, la voix se fait geste. On sait combien la projection, l’articulation et la gestuelle du texte chanté sont des éléments clés de son approche interprétative.

Conception bellienne typique, le héros narre son infortune à sa mère Calliope. Rien ne peut infléchir Pluton, et le choeur tragique entonne une éternelle pluie de lamentations, fixant contre toute attente et sans fin heureuse, le sort effrayant de l’amant, veuf et maudit. C’est à peine si l’on suit le choeur plus exalté et festif des trois Grâces qui conclut la Favola in musica, tant la partition nous touche par les blessures d’un héros gémissant, impuissant, démuni. Les interprètes solistes et choeur, comme instrumentistes embrasent cette scène inclassable et moderne, qui s’impose aux côtés des meilleures réalisations orphiques qui l’ont précédée: les deux Euridice de Peri et Caccini de 1600, l’Orfeo de Monteverdi (1607). L’Orfeo bellien se distingue même par son intensité, la justesse d’une écriture vocale qui colle parfaitement et de bout en bout à la puissance invocatoire du texte de Chiabrera.

Vincent Dumestre défriche pour notre plus grand plaisir la figure virtuose, abstraite, inclassable d’un Belli captivant, et dont toute la musique qui nous est parvenue, a été éditée en 1616. Le compositeur qui servit à la Cour de Cosme II de Medicis, et fut jusqu’à sa mort en 1627, maître de chapelle à San Lorenzo (le mausolée médicéen de Florence), incarne le plus haut degré de la scène florentine: un art entièrement ouvragé autour et selon le verbe. Ici aucun doute, la parole prime sur la musique. Belli s’impose comme un maître du genre. Grave, éploré, son Orfeo semble même apporter un joyau dans l’art si essentiel du lamento. Avec lui, une page est tournée, et Florence en 1616 a déjà donné le meilleur de ce qu’elle pouvait offrir sur la scène. Bientôt, Rome puis Venise reprennent le flambeau de l’innovation baroque. Album événement. »