CD La Clemenza di Tito (2007)

LA CLEMENZA DI TITO

COMPOSITEUR

Baldassare GALUPPI

LIBRETTISTE

Pietro Metastasio

 

ORCHESTRE

Orchestre Baroque de Savaria

CHOEUR
DIRECTION

Fabio Pirona

Vitellia

Mónika González

soprano

Titus

Zoltán Megyesi

ténor

Annius

Barnabás Hegyi

contre-ténor

Sextus

Andrea Meláth

mezzo-soprano

Publius

Tamás Kóbor

ténor

DATE D’ENREGISTREMENT

juillet 2007

LIEU D’ENREGISTREMENT

Studio Hungaroton – Budapest

ENREGISTREMENT EN CONCERT

non

EDITEUR

Hungaroton

DISTRIBUTION

Abeille Musique

DATE DE PRODUCTION

3 avril 2008

NOMBRE DE DISQUES

2

CATEGORIE

DDD

Critique de cet enregistrement dans :

 Présentation Abeille Musique

« Baldassare Galuppi fut très productif puisqu’il a plus de cent opéras à son actif ! Et sur le nombre, il écrivit une Clémence de Titus avant celle de Mozart (sans compter Caldara, Hasse, Veracini, Gluck, Jomella, Anfosi, Sarti, Myslevecek, Naumann, et d’autres compositeurs encore plus inconnus) ; le caractère magnanime de l’empereur Titus Vespasien a inspiré tous ces nombreux musiciens, qui tous ont utilisé le livret de Pietro Metastasio plus ou moins modifié.

L’opéra de Galuppi date de 1760, figurant régulièrement à l’affiche de maints théâtres européens avant de retomber dans l’oubli. Oubli réparé puisque voici la première discographique mondiale de cette bien belle oeuvre, témoignage de l’art musical vénitien de l’époque. Il est à noter, malgré tout, que Galuppi subit diverses influences européennes, au cours de ses longs séjours à l’étranger ‘ Londres de 1741 à 1743, Saint-Pétersbourg de 1765 à 1768 à l’invitation personnelle de la Grande Catherine. Ses amis s’appelaient Carl Philipp Emanuel Bach et Goldoni, tandis que Rousseau ou Casanova défendaient ardemment sa musique. N’a-t-on pas attribué à Vivaldi de nombreuses oeuvres de Galuppi’ Justice lui est ici enfin rendue à travers cet opéra, d’autant qu’il occupe une place importante dans l’évolution de la comédie lyrique.

Cette Clémence de Titus appartient à l’esthétique de l’opéra seria vénitien et regorge d’airs magnifiques et poignants. On y retrouve les caractéristiques de l’écriture de Galuppi : sens de l’orchestration, de l’harmonie et du rythme.

Accompagnés sur instruments d’époque par l’Orchestre Baroque Savaria Baroque, les chanteurs, très vibrants, redonnent pleinement vie à cet opéra négligé. »

 Diapason – juin 2008 – appréciation 3 / 5 – technique 7 / 10

  « On sait gré à Pirona de se vouer à Galuppi (voici le cinquième enre­gistrement qu’il lui consacre) et, plus particulièrement, à sa veine seria qui, avant son « Gustavo Primo » (même éditeur, 2003) n’était guère représentée au disque que par l’oratorio « La Caduta d’Adama » (Scimone, Erato, 1985). Certes, ce style convient moins au gracieux Buranello que le genre buffa qu’il visita en compagnie de Goldoni : sa « Clémence de Titus » (1760) ne pourra faire oublier celles de Mozart et Glück, en partie à cause des coupures affectant les choeurs ou les derniers actes, mais surtout du fait d’une enfilade d’airs charmants, de facture napolitaine, qui échouent à rendre la complexité cornélienne de la trame. Le défaut se trouve accentué par une interprétation qui pratique d’autres coupes, dont celles de six da capo, affectant notamment le rôle (destiné à un castrat) de Sextus. On déplore surtout la direction, d’une extrême platitude, lecture scolaire d’une partition dont elle s’applique à éteindre les rares paroxysmes ‘ telles les deux grandes scènes de Vitellia qui concluent les Actes I et II, ou l’accompagnato de Sextus au début du second.

Si le contre-ténor qui chante Annio mérite l’oubli (dommage pour le bel air gluckiste ‘Ah, perdona ‘), les trois protagonistes sont plutôt agréables, notamment le ténor en charge du rôle-titre. Cependant, ils donnent la plupart du temps l’impression de chanter le bottin, ne prenant pas même la peine d’ornementer leurs reprises. Virevoltant dans l’Ouverture, l’orchestre hongrois, dont flûtes, cors et hautbois s’émancipent souvent, semble lui-même s’endormir par la suite. Exhumer, c’est bien ; ressusciter serait mieux encore. »

 Le Monde de la Musique – juin 2008 – appréciation 4 / 5

« Galuppi fut parmi les Italiens du Nord le maître incontesté de l’opéra « sérieux ». Son séjour àVienne en 1748-1749, où il fréquenta Gluck, contribua beaucoup à son évolution. Sa version de La Clémence de Titus, datée de 1760, fut apparemment créée à Venise et reprise la même année à Turin. Dans cette dernière ville, le poète de cour Vittorio Cigna confectionna quatre airs supplémentaires, dont trois pour Vitellia. Pour Mozart, Mazzola réduisit le nombre d’actes de trois à deux, introduisit de nombreux ensembles, une scène avec choeur ainsi que des finales d’acte et ne conserva que sept airs de l’original: il en résulta un ouvrage parfois apparenté à l’opera buffa et enrichi d’éléments venus de la tragédie lyrique française.

Rien de tout cela chez Galuppi : pas d’incendie du Capitale, pas de scène de foule, aucun ensemble sauf à la fin, où les protagonistes se réunissent pour un Coro de moins d’une minute. Pour certains des vingt airs, les paroles sont les mêmes que chez Mozart : c’est le cas du premier air de Vitellia (« Deh, se placer »), de « Del piu sublime soglio » de Tito, ou encore de « Parto, ma tu ben mio » de Sextus (chez Mozart, un des deux airs accompagnés du cor de basset). Si La Clemenza di Tito ne résume pas Galuppi auteur d’opéras « sérieux », les airs n’en sont pas moins variés et de haute qualité. Ils relèvent du « classicisme » naissant plus que du style baroque, et sont ici fort bien chantés et accompagnés. »