L’Orimonte (Orimont)

L'Orimonte - livret - 1650

COMPOSITEUR Francesco CAVALLI
LIBRETTISTE Niccolo Minato

Drama per musica, sur un livret de Niccolo Minato, en un prologue et trois actes, représenté au teatro San Cassiano de Venise, le 20 février 1650.

L’opéra fut un insuccès. Minato attendra quatre ans avant de se lancer dans l’écriture d’un nouveau livret (Xerse).

Le livret est dédié All’Illustriss. & Eccellentiss. Sig. Girolamo Contarini. Fù del Eccellentiss. Sig. Bertuzzi. Il fut édité à Venise par Valuasense en 1650. La dédicace de Minato est datée du 20 février. Le manuscrit est conservé à la Biblioteca Marciana de Venise dans la Collection Contarini.

Le Prologue s’ouvre avec le Ballet des Esprits. L’acte I s’achève avec le Ballet des Soldats et Marins, l’acte II avec un Ballet des Faunes.

 

Personnages : Plutone (Pluton), La Confusione (la Confusion), Volturio Spirito, (Volturius, Esprit), Choro di Spiriti (Choeur des Esprits), Tantalo (Tantale), Titio (Tityos), Issione (Ixion) (Prologue) ;

Orimonte (Orimont), fils du roi de Médie (sans qu’on le sache), pris pour un simple chevalier, auparavant cru fils du roi d’Assyrie, amant d’Isandre ; Isandra (Isandre), fille (sans qu’on le sache) du roi d’Assyrie, bannie, en habit de cavalier sous le nom de Torinde, éprise d’Orimont ; Ernesto (Ernest), prince d’Assyrie, amant de Cléante ; Cléante, fille du roi de Médie, éprise d’Ernest, puis d’Isandre en la prenant pour de Torinde ; Belireno (Bellirène), roi de Médie, père de Cléante et d’Orimont ; Esone (Eson), roi d’Assyrie, père d’Isandre et d’Ernest ; Farnace (Pharnace), fils de l’ambassadeur de Perse en Assyrie, épris d’Isandre, puis de Cléante, puis à nouveau d’Isandre ; Chancelier d’Assyrie (rôle muet) ; Alcea (Alcée), nourrice libérée d’esclavage où les cordaires l’avaient réduite; Fleria (Phlérie), demoiselle d’Assyrie, éprise de Lisi (Lysis) ; Lisi (Lysis), bouffon ; Giove (Jupiter), Pallade (Pallas), Mercurio (Mercure), Amore (Amour), La Gelosia (la Jalousie), Choro di Schiavi (Choeur des Esclaves), Choro di Soldati (Choeur des Soldats), Choro di Cavalieri (Choeur des Cavaliers), Choro di Marinari (Choeur des Marins), Choro di Fauni (Choeur des Faunes).

La scène se passe dans la ville de Sitacene, capitale d’Assyrie.

Argument

Égide, reine d’Assyrie, avait déjà donné deux filles à son époux Éson ; à nouveau enceinte, elle fut menacée de répudiation par son époux si elle ne mettait pas au monde un mâle qui pût lui succéder sur le trône. Effrayée par l’incertitude quant au sexe du futur enfant, elle s’organisa avec Alcée, nourrice de la famille royale, pour disposer d’un enfant mâle caché qu’elle pût faire passer pour son fils en cas de besoin.

Au même moment, Bellirène, alors prince héritier de Médie, et plus tard roi, avait par des rencontres clandestines rendu enceinte Tigrinde, fille d’une comtesse d’Assyrie (il l’épousera par la suite.) La même nourrice était dans la confidence de cet accouchement secret ; comme elle devait disposer du fruit en l’exposant, ayant reconnu à certains signes que ce serait un garçon, elle le destina aux besoins de la reine d’Assyrie, ignorant par ailleurs l’identité de son père.

Le moment venu, tout se passa pour le mieux. Le garçon né de la comtesse fut remis à la nourrice avec un cachet que le père lui avait remis pour pouvoir le reconnaître à tout moment ; elle porta l’enfant à la reine Égide, et, comme celle-ci avait mis au monde une fille, on lui substitua le fils de la comtesse, lequel, sous le nom d’Orimont, grandit en étant réputé prince d’Assyrie. L’année suivante, Égide mit au monde un garçon, son véritable fils cette fois, qui fut nommé Ernest.

La petite fille à laquelle avait été substitué Orimont fut élevée par Alcée ; elle crût en beauté et en vertu, tout en se livrant avec passion aux exercices des armes ; ce pourquoi, à la cour, où elle avait été placée sans que nul en sût rien, y compris la reine en personne, et ne sachant rien elle-même de son identité, elle était aimée par tous, et en particulier par Ernest, qui était attiré vers elle par une secrète sympathie du sang plus que par toute autre cause ; mais encore plus par Orimont, lequel brûlait pour elle sans aucune mesure, et était payé de retour. Ces amours déplaisaient à Égide et Éson, qui voyaient leur fils nourrir des sentiments indignes de son rang ; à quoi vint s’ajouter qu’Égide, touchant au terme de ses jours, voyait avec horreur son véritable fils Ernest, en tant que cadet, privé du trône au profit d’Orimont. Elle révéla donc toute la machination autour de l’identité d’Orimont ; celui-ci, sans qu’on sût rien de plus de lui, resta considéré comme un simple chevalier d’origine inconnue.

Quant à la petite fille née lors de cet accouchement, on ne savait pas davantage ce qu’elle était devenue : on n’aurait pu apprendre ce qui s’était passé à la cour et a été raconté plus haut que de la bouche d’Alcée ; mais celle-ci était alors prisonnière de corsaires. On ignorait donc que c’était en fait la jeune fille connue sous le nom d’Isandre.

Orimont se trouvant alors mal vu à la cour, résolut de quitter l’Assyrie, et Isandre voulut le suivre. Ils convinrent que lui partirait deux jours avant elle ; il préparerait tout ce qui était nécessaire pour le voyage en un lieu convenu, hors de la ville de Sitacène, capitale du royaume, et ils se retrouveraient ensuite. Le tout fut exécuté ; mais Isandre ayant emporté certaines pierreries, ceci lui fut imputé à vol, et elle fit l’objet d’un bannissement.

Les amants réunis voyagèrent longtemps ensemble, Isandre portant les armes et se faisant appeler Torinde ; mais à la fin, un coup de vent en mer les sépara. Orimont fut pris par des corsaires ; Isandre pensa qu’il pouvait être retourné en Assyrie, ce pourquoi elle s’y rendit. Orimont, prisonnier des corsaires, y arriva deux ou trois jours plus tard. Les corsaires débarquèrent en un lieu solitaire du littoral ; mais, ayant aperçu en mer des vaisseaux de Médie, ils rembarquèrent pour s’en emparer en laissant Orimont attaché à un rocher. Isandre désespérée de ne pas avoir de nouvelles d’Orimont arriva par hasard sur le même rivage.

Lesdits vaisseaux mèdes étaient ceux de Bellirène, roi de Médie, lequel venait en Assyrie pour y rechercher sa fille Cléante qu’il avait eue de Tigrinde ; car, après l’accouchement clandestin, étant devenu roi, il avait épousé cette dernière. Il ne savait rien d’Orimont, la nourrice Alcée lui ayant fait croire qu’il était mort ; Cléante passait donc pour sa fille unique, et il l’avait fait séjourner à la cour d’Assyrie pour en apprendre les usages et y lier des amitiés. Elle s’y était éprise du prince Ernest, et réciproquement. Attaqué par les corsaires, Bellirène combattit, fut vainqueur, et leur prit certains esclaves, parmi lesquels Alcée, la vieille nourrice ; et il arriva avec eux en Assyrie le même jour qu’Orimont.

Parmi les amoureux subjugués par la beauté d’Isandre avant son bannissement, un des plus épris avait été Pharnace, fils de l’ambassadeur de Perse ; il s’éprit ensuite de Cléante, mais celle-ci le dédaigna et ne répondit pas davantage à son amour que ne l’avait fait Isandre.

Le jour où arriva en Assyrie le susdit roi de Médie, une coutume annuelle voulait qu’on envoyât un chevalier tenter de tuer un serpent qui vivait dans un bois proche de la cité et infestait celle-ci ; et selon un oracle, la mort du serpent devait affermir l’amitié entre les couronnes de Médie et d’Assyrie. C’est dans cet état de choses que commence le drame.

Résumé d l’Argument

La reine d’Assyrie a eu une fille à laquelle elle a substitué un garçon, Orimont, qui est en réalité fils illégitime du roi de Médie. La fille, Isandre, est élevée par la nourrice Alcée. Devenus grands, Isandre et Orimont s’aiment, mais cet amour inégal est mal vu.

La reine a ensuite un vrai fils, Ernest. Pour le faire accéder au trône, elle révèle la substitution ; Orimont redevient un simple sujet. Il s’enfuit, en principe pour être rejoint par Isandre, qui est déguisée en guerrier sous le nom de Torinde, mais ils sont séparés, Orimont étant pris par des pirates.

Le roi de Médie, Bellirène, qui a depuis épousé officiellement la mère d’Orimont, a eu ensuite une fille, Cléante, qui séjourne en Assyrie. Il vient la rechercher.

Donc, pour résumer :

Orimont est bien de naissance princière, mais Mède, et c’est le frère de Cléante.

Torinde est en réalité Isandre, qui est de naissance princière, Assyrienne, et est la s’ur d’Ernest.

Tout ceci se passe le jour où, comme chaque année, on désigne un champion pour tuer un serpent qui désole la capitale, et dont la mort affermira l’amitié entre l’Assyrie et la Médie.

Synopsis

Prologue

Décor infernal avec Tantale, Tityos et Ixion, chacun subissant son supplice

Aux Enfers, Pluton s’inquiète : si un héros triomphe du serpent qui désole l’Assyrie, le royaume des morts va se vider. La Confusion et l’esprit mauvais Volturius vont monter sur terre pour empêcher cela. Pluton n’est pas rassuré : on ne peut aller contre le destin.

Ballet d’esprits

Acte I

Bord de mer avec des vaisseaux qui se battent dans le lointain

Orimont a été laissé attaché sur le rivage par les pirates partis chercher d’autres proies. Isandre, qui le cherche désespérément et se fait passer pour le guerrier Torinde, jette son propre portrait devenu inutile. Orimont aperçoit d’abord le portrait, puis Isandre, laquelle le détache. Orimont lui expose ses aventures depuis qu’ils ont été séparés. Le bouffon Lysis débarque d’une partie de pêche, ramasse le portrait et s’en va avec lui. Les deux amants cherchent le portrait en vain, puis s’en vont.

Bellirène, roi de Médie, débarque à son tour : venant rechercher sa fille Cléante, confiée au roi d’Assyrie, il a au passage vaincu les pirates et libéré leurs prisonniers, parmi lesquels la vieille nourrice Alcée.

Prairies près d’un terrain de chasse

Pharnace, fils de l’ambassadeur de Perse, se plaint : il a aimé Isandre en vain, il aime maintenant Cléante sans plus de résultat. Justement, Cléante, fatiguée de chasser, vient se reposer ; elle repousse Pharnace, puis chante son amour pour le prince Ernest, avant de s’endormir. Justement, Ernest arrive ; alors qu’il allait dérober un baiser à la belle endormie, celle-ci, qui rêvait de chasse, le blesse avec un projectile. Surviennent Orimont et Torinde, sous le charme duquel Cléante tombe immédiatement. Torinde soigne Ernest et s’acquiert sa reconnaissance. Orimont exprime à nouveau son amour pour Isandre-Torinde.

Une cour royale

Bellirène offre au roi Éson les prisonniers, dont Alcée, qu’il a enlevés aux pirates. Pendant que les deux rois échangent des aphorismes philosophico-politiques, Phlérie déplore d’aimer le bouffon Lysis malgré sa stupidité.

Cléante retrouve avec joie son père ; Éson lui fait don d’Alcée. On soigne Ernest. Celui-ci parti, Cléante entreprend de séduire Torinde, qui entre dans son jeu. Pharnace les surprend. Cléante balance entre Ernest et Torinde, pendant que Lysis admire le portrait d’Isandre, que Cléante se fait remettre, croyant qu’il s’agit d’une belle aimée de Torinde.

Partie du ciel rejoignant le rivage de la mer.

Pallas et Jupiter déplorent qu’Amour perturbe tout sur terre. Mercure est envoyé pour le mettre hors d’état de nuire.

Ballet de soldats et marins

Acte II

Un jardin avec des loggias

Orimont est inquiet : en principe, il est aimé, mais les astres lui sont tellement hostiles qu’il se méfie.

Ernest veut croire à la fidélité de Cléante, mais a de bonnes raisons d’en douter, et la freine lorsqu’elle se lance dans de grands serments. Cléante restée seule est gênée de son inconstance, mais la rejette sur le destin. Après une partie d’échecs contre Torinde, elle lui demande des explications sur le portrait. Torinde croit d’abord qu’on l’a identifié(e) comme étant le modèle, mais non ; il/elle raconte donc que c’est une ancienne conquête ; Cléante lui fait alors écrire une lettre de rupture où il/elle renvoie son portrait à la belle.

Alcée, qui pense avoir résisté aux atteintes du temps, se fait belle malgré les sarcasmes de Phlérie et de Lysis. Phlérie chante un air sur les prétentions des vieilles à rester séduisantes.

Dans une salle du palais

Ernest vit mal l’infidélité de Cléante. Il décide de s’inventer une aventure pour titiller sa jalousie, et choisit Isandre comme cible imaginaire.

Pharnace vient provoquer Torinde à propos du portrait. Ils se battent, puis Pharnace identifie Isandre en Torinde, qui feint de l’aimer pour le mettre de son côté.

On tire au sort le nom du champion qui ira affronter le serpent. Ernest est d’abord désigné, mais son père s’y oppose. Torinde, bien qu’inconnu, pose alors sa candidature, et c’est son nom qui sort. Cléante est inquiète pour lui. Ernest fait semblant de lire un sonnet amoureux qu’Isandre, prétend-il, lui a donné ; Cléante feint l’indifférence, mais n’échappe pas à la jalousie.

Orimont, qui a surpris cette lecture, est consterné d’apprendre qu’Isandre ne l’aime plus. De son côté, Pharnace n’est pas non plus convaincu d’être vraiment aimé.

Un bois

Au milieu d’une tempête, Torinde tue le monstre. Phlérie chante le carpe diem. Lysis constate le décès du serpent. Bellirène félicite le héros, qu’Orimont accable de reproches, en mentionnant notamment le sonnet, avant de crier sa douleur une fois resté seul.

L’esprit malin Volturius, envoyé par Pluton (cf. Prologue) constate son échec. En revanche, la Jalousie ne désespère pas de semer la zizanie dans tout Sitacène, avec l’approbation d’Amour, qui considère que les conflits le renforcent. Mercure s’empare de lui par surprise.

Ballet de faunes

Acte III

Orimont, puis Ernest, chantent leur amertume l’un après l’autre. Cléante philosophe pour justifier l’inconstance ; Ernest abonde dans son sens, annonce qu’il va retrouver Isandre ; Cléante est partagée entre l’envie de le retenir et l’amour de Torinde.

On célèbre la victoire de Torinde. Lysis annonce la mort du serpent, ce que tout le monde savait déjà. Phlérie lui reproche sa stupidité, mais c’est inguérissable. Ernest continue à prononcer le nom d’Isandre pour tourmenter Cléante.

Jardin royal

Alcée chante la supériorité des dames bien mûres sur les fruits verts, et les charmes du papillonnage.

Torinde veut envoyer une lettre à Orimont pour se disculper de toute infidélité. Il/elle se livre à un duo d’amour avec Cléante, qui lui propose le mariage.

Orimont erre désespéré. Alcée lui remet une lettre qui est celle que Cléante a dictée (acte II, sc. V) ; Orimont, qui sait que Torinde est en réalité Isandre, croit que celle-ci lui signifie sa rupture, et la maudit.

Phlérie chante les fausses élégances des godelureaux, puis révèle qu’il y a eu erreur sur la lettre : Alcée n’a pas pris la bonne. Pharnace intercepte la seconde lettre et demande des explications à Torinde, qui s’en tire comme elle peut.

Ernest essaye de faire une scène de rupture à Cléante, mais n’y arrive pas vraiment. Lorsque Torinde arrive, il fait semblant de lui céder Cléante, lui se consacrant à Isandre ; Orimont, entendant cela, est de plus en plus inquiet ; Torinde s’y perd. Orimont lui fait jeter le masque et avouer son identité.

Or, Isandre est frappée de bannissement et Éson veut l’envoyer à la mort. Cléante, qui perd un amoureux dans l’affaire, se replie sur Ernest, qui résiste mais à peine. Orimont reste perplexe avec l’histoire des lettres ; Isandre, qui a compris l’erreur, la lui explique ; Orimont déchire la lettre et la jette à terre, avant de souhaiter mourir avec elle.

Ernest réclame à son père la grâce d’Isandre : après tout, elle a tué le monstre. Le roi cède. Alcée, entendant le nom d’Isandre, raconte toute l’histoire : Isandre et Ernest sont frères et s’urs, et s’embrassent. Cléante et Ernest se réconcilient. Si Isandre est princesse, Orimont, simple sujet, ne pourra plus l’épouser ; mais Isandre ne se laisse pas arrêter par cela. Les deux heureux couples chantent leur allégresse.

Alcée et Phlérie chantent : pour l’une, l’amoureux idéal doit être généreux ; pour l’autre, il ne doit pas prétendre à l’exclusivité.

Bellirène chante à son tour un air, sur le thème « Ubi sunt… » ; puis il tombe sur la lettre déchirée par Orimont, dont certains fragments semblent avoir un contenu subversif, d’autant plus que la signature amputée de Torinde devient celle de son secrétaire Orinde, et que la lettre porte un sceau royal de Médie. Il est irrité par cette trahison, mais Isandre et Cléante rétablissent la vérité ; Isandre montre le sceau qu’elle a utilisé, et dont Alcée révèle l’itinéraire : le sceau devait servir à identifier l’enfant clandestin du prince mède ‘ qui est devenu depuis le roi Bellirène. La naissance royale d’Orimont est donc établie, et plus rien ne s’oppose à son union avec Isandre, réalisant ainsi l’oracle.

Livret en français disponible sur livretsbaroques.fr

Livret original

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