Alcine

COMPOSITEUR André CAMPRA
LIBRETTISTE Antoine Danchet

 

Tragédie lyrique en cinq actes, sur un livret d’Antoine Danchet (1671 – 1748), créée à l’Académie royale de musique, le 15 janvier 1705.

Distribution : Mlle Dupeyré (La Gloire) et Dun (Le Temps) dans le prologue, Mlle Desmatins (*) (Alcine), Thévenard (Athlant), Poussin (Astolphe), Mélanie (Mlle Maupin), Mlle Dujardin (Mélisse, une Fée). Ballets : Prologue – un Guerrier (Blondy) ; acte I – une Nymphe (Mlle Subligny) ; acte II – un Triton (Balon), Néréides (Mlles Prévost, Carré) ; acte IV – Sorciers (Marceel et Javilier).

Ce fut un échec complet, et on critiqua les longueurs, ce qui fit dire :

Que dit-on de mon opéra,

Qui m’a fait tant de peine ?

On en dit par ci, on en dit par là,

Qu’il est si long qu’il traîne.

 

L’œuvre fut reprise en 1798 aux Variétés Amusantes, Comiques et Lyriques (vingt-trois représentations de février à mai 1798).

La partition fut éditée chez Christophe Ballard en 1705.

 

(*) Antoinette Desmatins (1670 – 1708), nièce du maître de ballet Beauchamps, entrée à l’opéra à l’âge de douze ans, morte à trente-huit ans, peu après avoir dû arrêter sa carrière en raison de son embonpoint.
63me Opéra. C’est une Tra. en cinq Actes, représentée pour la premiere fois le 15 Janv. 1705, dont les vers sont de Danchet, la musique de Campra, & qui est imprimée partition in-fol. mais très-rare. La Gloire & le Tems forment le Prologue. Le sujet de la piece est qu’Alcine, fameuse Enchanteresse, est amoureuse d’Astolphe, Paladin , fils d’Othon Roi d’Angleterre, & qui aime Mélanie. Cet Opé. n’a point été repris encore. (de Léris – Dictionnaire des Théâtres)

 

Argument

Le prologue se déroule dans le Temple de la Gloire, et se compose d’un dialogue entre la Gloire et le Temps.  

Le sujet de la tragédie est extrait des chants IV, VI et VII de 1′Orlando furioso de l’Arioste. Alors que Tancrède accusait le caractère héroïque et chevaleresque d’une œuvre qui baigne encore dans le Moyen Age, Alcine baigne, au contraire, dans le romanesque et la féerie de la Renaissance. La magicienne Alcine tombe amoureuse d’un naufragé, Astolphe, rejeté sur le rivage de son île et dont elle ignore qu’il est l’amant de Mélanie. Astolphe désespère Alcine par son indifférence. Survient Mélanie qui, un peu à la manière d’une Vénus, débarque sur l’île portée par des Néréides. Athlant, amant désespéré d’Alcine. en devient amoureux. Athlant et Alcine, réconciliés, essaient de conquérir l’amour de Mélanie et d’Astolphe. Peine perdue. Grâce à la magicienne Mélisse, les deux amants seront réunis, Athlant échouera dans son projet de vengeance et Alcine devra renoncer à sa passion pour Astolphe.
Livret disponible sur livretsbaroques.fr

 

Pour en savoir plus

La musique comme métaphore – Ana Stefanovic – La cristallisation du couple – description-illusion : Alcine