CD Il Re alla caccia

Critique de cet enregistrement dans :

 ClassiqueInfo.com

« Il vous est sans doute arrivé de subir avec plus ou moins de plaisir, embrigadé par enfants, parents, amis ou collègues, ce genre de spectacle où, sous prétexte de faire découvrir une oeuvre oubliée, une poignée d’amateurs ou d’étudiants de conservatoire flanqués d’une distribution locale se produisent avec un bonheur inégal – si la satisfaction des musiciens ne fait aucun doute, celle du public est plus souvent sujette à caution. Il est plus rare, par contre, qu’un éditeur songe à capter l’événement et immortalise ces musiciens d’un soir.

On est très content pour eux, cela ravira les amis, la famille, et d’éventuels spectateurs indulgents, désireux de garder une trace d’une soirée qui a pu paraître sympathique sur le moment. De là à vendre cette chose sur un marché du disque sursaturé’ Avec la meilleure volonté du monde, on ne voit pas pourquoi le fait qu’une oeuvre soit tombée dans l’oubli devrait l’exposer à un traitement que l’on ne supporterait même pas cinq minutes dans Bach ou Mozart.

Un orchestre techniquement défaillant (aucune justesse, aucune précision rythmique, de très laides cordes à vide partout), des chanteurs plus ou moins audibles, dont certains ont dû prendre au mieux trois cours de chant dans leur vie (mais les femmes sont correctes) : ils joueraient les Noces de Figaro qu’on ne s’en apercevrait pas. S’il s’agit d’amateurs, comme le résultat le laisse à penser, on s’en voudrait d’être trop dur, ils ont certainement beaucoup travaillé pour arriver à ce résultat bien médiocre.

Le DVD proposé en complément est une aimable plaisanterie : l’orchestre, à peine supportable en studio, s’effondre totalement en public, d’autant que le son, monophonique, est d’une sécheresse redoutable, avec des voix lointaines (auraient-ils oublié de brancher les micros ?). L’image, trop compressée, pixellise tant qu’elle en bouge et les mouvements sont saccadés comme dans un vieux film muet. Enfin, la mise en scène se résume à un assez ridicule spectacle de patronage. Passons' »