Médus (Roi des Mèdes)

COMPOSITEUR François BOUVARD
LIBRETTISTE Charles-François-Joseph-Victor de La Grange-Chancel

    

Tragédie lyrique en un prologue et cinq actes, sur un livret de Charles-François-Joseph-Victor de La Grange-Chancel (*), représentée à l’Académie royale de musique, le 23 juillet 1702.

La distribution de Médus Roi des Mèdes réunissait : Mlle Desmatins (La Fortune), Desvoyes (Un Matelot), Boutelou (Un Berger), Chopelet (Un Guerrier) et Mlle Clément (Une Française) dans le prologue, Hardouin (Persès, roi de Tauride), Mlle Maupin, remplaçant au pied levé Mlle Desmatins (Médée), Thévenard (Médus, fils d’Égée et de Médée).

Il n’y eut pas de reprise. 

 (*) Joseph de La Grange Chancel, né au château d’Antoniat, à une lieue et demie de Périgueux, le premier Janvier 1676, d’une des meilleures familles du Périgord, et mort dans le même lieu le 27 Décembre 1758, commença à travailler pour le Théatre à l’âge de seize ans, lorsqu’il étoit Page de Madame la Princesse de Conti. Il nous apprend que le fameux RACINE lui donna les premieres leçons du Théatre. Outre ses pieces dramatiques, nous avons de lui un recueil d’Oeuvres mêlées, contenant des Cantates, diverses Poésies, etune lettre à une Duchesse. (de Léris)

 

« Cette pièce est un labyrinte d’événemens, de caractères et de sentimens. Minerve, Diane, le Soleil, des troupes de Prêtres et de Prêtresses , des Conjurés, des Sarmates, des peuples de presque toutes les parties du monde, des Evocations, des Serpens, des Torches , des Furies, tout l’Enfer, que n’emploie-t-on pas pour faire épouser à Thoméris, fille de Persée , Médus , fils de Médée ? Quelle surprise de voir cette Magicienne cachée, depuis dix ans, à la cour de Persée, sous le nom de Mérope , revêtue de la dignité de grande Prêtresse de Diane, sacrifier tout à sa tendresse pour un fils, dont elle ignore la destinée , tandis qu’elle est la première victime d’un fol amour? Sous des traits aussi peu naturels, Médée peut être cachée à la cour d’un Roi qu’elle abhore ; mais ne l’est-elle pas aussi trop sur un théâtre, où il faut qu’on puisse la reconnaître ? Sa rivale offre le tableau d’une amante indiscrète, dupe de sa confiance; toujours tendre, allarmée , quelquefois rassurée, jamais satisfaite. Thoas est un furieux qui vent mettre tout à feu et à sang, parce qu’il n’est point aimé. Médus et Thoméris font une dépense prodigieuse d’esprit et de sentiment, pour se convaincre enfin que la gloire et le devoir autorisent leurs feux. Minerve, la sage Minerve prescrit un mensonge à un Héros, etc, etc. En voilà bien assez comme ça. » (Annales dramatiques ou Dictionnaire général des théâtres)