Il Disperato Innocente (Le Désespéré innocent)

COMPOSITEUR Francesco Antonio BOERIO
LIBRETTISTE Bernardo Pisani

Unique opéra de Boerio, cette oeuvre fut représentée en 1673 au Théâtre San Bartolomeo de Naples

La partition du Disperato Innocente a été retrouvée par Antonio Florio à la Bibliothèque du Conservatoire de Naples, avec comme titre La Lisaura, du nom de l’une des protagonistes de l’Opéra.

Création en 1973 à Naples.

 

Représentations :

Clermont-Ferrand – Opéra Municipal – 11 et 12 février 2003 – La Cappella della Pieta de’Turchini – dir. Antonio Florio – préparation musicale Mady Mesplé – mise en scène Angelo Savelli – décor et costumes Mirco Rocchi – avec Sébastien Lagrave (Floridaspe), Maria Grazia Schiavo (Lisaura), Roberta Andalo (Agrismondo), Maria Ercolano (Rosmillo), Geneviève Kaemmerlen (Osmino), Giuseppe Di Vittorio (Mafaro), Giuseppe Naviglio /Pierre Thirion-Vallet (Rodimarte, Mago)
 Concertclassic « Sans contredire les apports de sa démarche récente, Antonio Florio se concentre à Clermont-Ferrand sur une partition plus ancienne encore, datée de 1673 et dans un registre mixte, « héroïco-comique ». Le chef italien illustre une période féconde où Naples non encore triomphante sur la scène européenne, s’impose déjà sous l’action de génies locaux tel Francesco Provenzale, maître de chapelle au Conservatoire de’Turchini, justement, jusqu’en 1701. Pleins feux à Clermont-Ferrand sur Franceso Antonio Boerio, actif pendant la seconde moitié du XVII ème siècle. Organiste aux « Gerolamini », l’ordre des Pères Philippins de Naples, il est la nouvelle étoile dans le firmament napolitain, à réentendre d’urgence.
Sa musique, délicieuse soierie dont les éclats somptueux laissent aussi transparaître une peinture sociale cinglante, dans la lignée de Caresana, Dentice et bien sûr, figure centrale, Provenzale, replonge en eaux familières pour les interprètes. Le pittoresque des scènes domestiques côtoient le lyrisme amoureux des héros nobles. Il est question d’amours princières contrariées, de mage et de geôlier délirant chantant en dialecte napolitain, de jalousie intrigante et de condamnation abusive. A la démesure d’une action croisée, – signée par le plus grand poète Napolitain de l’heure, Bernardo Pisani -, correspond une fin heureuse, où le héros, Floridaspe épouse son aimée, Lisaura. »
 Diapason – avril 2003 « Toujours à l’affût de découvertes, Antonio Florio a débusqué deux actes d’Il disperato innocente de Francesco Antonio Boerio, sur un livret de Bernardo Pisani, créé au San Bartolomeo de Naples en 1673, jamais repris ; séduit, il a lui-même révisé la partition. Du compositeur, on ne sait pas grand-chose; mais sa musique dit clairement qu’il s’inscrit dans la lignée de Francesco Provenzale pour le jaillissement mélodique continu. Les situations ont été mille fois exploitées, oscillant perpétuellement entre haine, amour, trahison et quiproquos. Plus sentimentales que vraiment dramatiques (encore que la lutte pour le pouvoir y tient son rôle), avec un rien de fantasmagorie, et une généreuse dose de bouffe qui permet à Giuseppe di Vittorio son habituel et succulent numéro comique, en dialecte qui plus est. Les personnages, eux, tentent de s’évader des archétypes, et la beauté des airs du méchant (Agrismondo, la superbe Maria Ercolano) laisse planer sur l’intrigue une forte part d’ambiguïté. Un autre atout de cette production, c’est d’offrir des rôles importants aux vainqueurs du Concours de chant de Clermont-Ferrand, entraînés par Mady Mesplé. Maria Grazia Schiavo (Lisaura) prendra bientôt de l’assurance ; Sébastien Lagrave (Floridaspe, son amoureux injustement condamné), ténor à la voix souple et au timbre agréable, est déjà prêt pour une carrière…Entre sourire et mélancolie, Antonio Florio mène son équipe avec un entrain et une énergie qui ne se démentent pas, cœur et âme d’un spectacle dont on regrette qu’il ne tourne pas davantage. »