CD King Arthur (1958)

KING ARTHUR

COMPOSITEUR

Henry PURCELL

LIBRETTISTE

John Dryden

 

ORCHESTRE Orchestra of the Philomusica of London
CHOEUR St Anthony Singers
DIRECTION Sir Anthony Lewis

Heather Harper soprano
Mary Thomas soprano
Cupid Elsie Morison soprano
John Whitworth contre-ténor
David Galliver ténor
Wilfred Brown ténor
John Cameron baryton
Hervey Alan basse
Genius Trevor Anthony basse

DATE D’ENREGISTREMENT 1958
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR Decca
COLLECTION Rouge Opéra
DATE DE PRODUCTION 1959/1966/1997
NOMBRE DE DISQUES 2 ( The Indian Queen)
CATEGORIE

Critique de cet enregistrement dans :

Opéra International – février 1995

« Enregistrée en 1958, cette version reflète fidèlement la tradition purcellienne mise en place au tournant du XXe siècle outre-Manche. Elle est le fruit d’un néo-classicisme qui regardait l’art baroque comme distant, fier et essentiellement tragique. Même les aspects comiques étaient pris dans une certaine glaciation. Anthony Lewis ne se pose aucune question de style (l’époque ne s’y prêtait pas encore), mais s’évertue à respecter littéralement le texte musical…La part la moins démodée de cet enregistrement est l’exécution orchestrale. Grâce à une sonorité puissante, l’English Chamber Orchestra et Anthony Lewis s’efforcent de dégager des lignes mélodiques, parfois même lorsqu’elles ne sont pas explicites. Là se tient le fil conducteur de cette version, qui prend acte des variétés expressives et formelles de cette partition bigarrée, et en joue même quelquefois, mais dans des limites toujours bien-séantes. Le bât blesse, avant tout, du côté des chanteurs, sans réel style ni puissante incarnation dramatique. »

 L’Avant-Scène Opéra – 1995

« Anthony Lewis signait en 1958 la première intégrale discographique du Roi Arthur…Dès l’ouverture, on n’échappe pas à des sonorités généreuses, à des basses vrombissantes dans un uniforme legato, à des temps imperturbablement marqués. Mais si l’on fait abstraction d’un style forcément daté, on constate que la direction de Lewis présente bien des attraits. Dans des tempi souvent retenus, l’orchestre du Philomusica de Londres sait ménager des effets dynamiques élégants et jouer avec les ambiances. Chaque scène apparaît ainsi comme l’image d’un vieux livre de contes et légendes, dont la naïveté n’est pas exempte de grandeur épique. Certains épisodes acquièrent même un relief que les baroqueux ne retrouveront pas toujours. La scène des « Come follow me « , par exemple, commencée a cappella, est impeccablement menée juqu’à l’arrivée des Esprits de l’Air, où la tendance au sostenuto de la direction fait merveille. Déjà plus discutable, mais efficacement bizarroïde, la Scène du Froid se fige dans la lenteur : les cordes y font trembler ensemble les temps forts et parviennent à susciter une atmosphère très originale en dépit d’un continuo dégoulinant qui évoque plus « Vingt mille lieues sous les mers » que la banquise. Au-dessus, le choeur des St. Anthony Singers tremblote à merveille.., pas seulement dans la Scène clu Froid, malheureusement ! Epais, peu homogène, sans nuances et incolore, cet ensemble donne un bien triste spectacle qui n’est que partiellement racheté par une brochette de solistes dépareillés. Les dames ont de la tenue. Trop, peut-être : le Cupidon d’Elsie Morison clame son  » Tis I that have warmed ye » comme pour dire « Would you like a cup of tea ? » et les Sirènes de Heather Harper et Mary Thomas sont parfaites de voix et d’anglais, mais elles jouent des nageoires aussi sagement que pour chanter un cantique d’Elgar. C’est chez les messieurs que le bât blesse : Trevor Anthony inaugure une longue série de Génies du Froid précisément en froid avec la justesse, David Galliver chevrote, Wilfred Brown se montre plutôt lénifiant, Hervey Alan détone lui-aussi… Indépendamment des questions de style, on se trouve confronté ici à des personnalités et des potentiels vocaux inadéquats. Ils ajoutent au sentiment de désuétude qu’éveille cette version, en dépit de la direction très personnelle et souvent inspirée de Lewis. »