CD Artaserse

ARTASERSE

COMPOSITEUR

Domenec TERRADELLAS

LIBRETTISTE

Pietro Metastasio

 

ORCHESTRE

Real Compañía Ópera de Cámara

CHOEUR
DIRECTION

Juan Bautista Otero

Artaserse

Anna Maria Panzarella

soprano

Arbace

Céline Ricci

soprano

Mandane

Marina Comparato

mezzo-soprano

Semira

Sunhae Im

soprano

Artabano

Augustin Prunell-Friend

tenor

Megabise

Mariví Blasco

soprano

DATE D’ENREGISTREMENT 2008
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT

EDITEUR

RCOC Records

DISTRIBUTION

Harmonia Mundi

DATE DE PRODUCTION

avril 2009

NOMBRE DE DISQUES

3

CATEGORIE

Critique de cet enregistrement dans :

 Diapason – juillet 2009 – appréciation 4 / 5 – technique 6 / 10

  « Cent huit fois mis en musique, l’Artaserse de Métastase fut le plus célèbre livret du XVIIIe : beaucoup de Crèbillon père, un zeste de Cid et d’homoérotisme, des conflits ‘dipiens, des » joutes de générosité « , un héros injustement accusé (par le coupable, son propre père !), un souverain menacé, des amoureuses intrépides, bref, tout le fond de commerce de l’opéra napolitain s’y retrouve. Et, même si l’ouvrage dont il est ici question fut écrit à Venise par un Catalan (en 1744), la musique est à l’avenant – d’autant que Terradellas a coupé six airs et modifié le texte de neuf autres pour multiplier les pages métaphoriques (tempête, torrent et autres rossignols).

Toujours mélodieuse, plus finement instrumentée que celle de la plupart de ses contemporains (bois colla parte ou concertants, fréquents pizzicatos), son écriture convainc davantage dans les moments d’abandon que dans les pages emmphatiques avec timbales, cors et trompettes qui terminent les actes. A moins qu’il ne faille imputer cette hiérarchie à la direction d’Otero, sensible (voir le changement d’atmosphère entre les deux parries de  » Deh respirar lasciatemi « ) mais statique, indifférente aux enchaînements, au drame, et, finalement, trop peu coercitive – chacun semble ici faire ce qu’il veut, comme multiplier les exotiques contre-notes (mais avouons que les deux airs de Megabise deviennent fort amusants dans la bouche de la piquante Blasco) ou les ennuyeuses cadences (dans l’acte 1). Les chanteurs brillent donc en fonction de leur goût, style, panache : le seul monsieur, un ténor beaucoup trop léger pour son rôle de monstre (et de baryton) s’effondre, livrant une scène de remords presque bouffe ; Ricci et Comparato affrontent crânement mais non sans raideur ni portamentos leurs véhémentes parties, tandis que Panzarella et Im s’avèrent exquises de bout en bout, dans des morceaux il est vrai célestes. Avec les deux premeirs airs de Semira, la soprano coréenne, dont la voix riche au discret vibrato s’est assouplie depuis le Siroe de Haendel, nous livre les meilleurs moments de l’oeuvre : on ne voudra pas les rater… »