CD Ariodante (1997)

ARIODANTE

Ariodante

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

L’Arioste/Antonio Salvi

 

ORCHESTRE Les Musiciens du Louvre
CHOEUR Choeur des Musiciens du Louvre
DIRECTION Marc Minkowski

Ariodante Anne Sofie von Otter
Ginevra Lynne Dawson
Polinesso Ewa Podles
Dalinda Veronica Cangemi
Lurcanio Richard Croft
Il Re di Scozia Denis Sedov
Odoardo Luc Coadou

DATE D’ENREGISTREMENT janvier 1997
LIEU D’ENREGISTREMENT Hôtel de Ville de Poissy
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

EDITEUR Deutsche Gramophon
COLLECTION Archiv Produktion
DATE DE PRODUCTION 1997
NOMBRE DE DISQUES 3
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

 Goldberg – avril 2005 – appréciation 5 / 5

« Enregistré « live » lors de concerts mémorables au Théâtre de Poissy, cet Ariodante constitue le point de départ de la carrière handelienne de Marc Minkowski en même temps qu’il offrait enfin au catalogue la version de référence d’un opéra essentiel du répertoire baroque. Certes, le chef français et sa phalange avaient auparavant signé des réalisations fort réussies, notamment un Trionfo del Tempo e del Disinganno ou encore Amadigi, tous deux pour Erato. Mais l’incandescence d’Anne Sofie von Otter dans le rôle-titre (en particulier, un Scherza infida murmuré arracher des larmes : la mezzo suédoise ne renouvellera pas tout à fait cette réussite absolue dans Hercules avec le même chef), la fragilité mais aussi le lyrisme de la grande Lynne Dawson en Ginevra ou encore la percussion monumentale d’Ewa Poddles en Polinesso confèrent au chef-d’oeuvre haendelien des feux dramatiques rarement égalés depuis. Richard Croft et les tout jeunes Veronica Cangemi et Denis Sedov (dont c’était la quasi-apparition sur la scène musicale) complètent dignement une distribution idéale dans la caractérisation. Et Marc Minkowski lui-même imprime une urgence encore dénuée de ces réflexes un brin mécaniques qu’il affectionnera par la suite. L’opulence sonore des Musiciens du Louvre est tout simplement glorieuse, le rebond rythmique aérant salutairement une pâte orchestrale qui tend par la suite à trop s’épaissir. Un disque historique, que les haendeliens chérissent certainement, et que les amoureux de musique lyrique se doivent impérativement d’intégrer à leur discothèque. »

Barockmusic

« Les interprètes sont remarquables dans l’ensemble : Anne Sophie von Otter est tour à tout radieuse et pathétique, Lynne Dawson chante avec naturel et grâce (même si elle semble parfois trop détachée du texte), accompagnée par une Veronica Cangemi fraîche et mutine. Les 11 minutes de désespoir du fameux air « Scherza infida » sont magistralement interprétées par Von Otter tout en tension et douleur contenue. De même, le rôle du traître Polinesso va à Ewa Poddles comme un gant, comme le confirme son air maléfique « Se l’inganno fortisce felice » à la fois railleur, ironique et triomphant. Seuls les rares choeurs souffrent d’un certain manque d’homogénéité.

Cependant, si cet Ariodante fait partie d’un de ces enregistrements historiques à posséder absolument, c’est grâce à l’orchestre. Ce dernier est étonnamment présent, insufflant de bout en bout sa force destructrice, faisant avancer l’action, naître les sentiments. Rarement on aura atteint ce degré d’intensité et de puissance, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec le nombre d’instrumentistes. La présence sonore des cordes se fait particulièrement sentir dans les airs vifs avec une restitution des pupitres très espacée et des attaques incisives, voire agressives. Les tempi sont très contrastés, le continuo correct. On est proche de la perfection. »

Goldberg – hiver 2001 – appréciation 5 / 5

« Anne Sofie von Otter, comme Lynne Dawson sont absolument captivantes dans les rôles principaux »… »L’emploi que fait Minkowski des tempo est souvent perspicace »… »Le véritable coup de théâtre est la grande lamentation d’Ariodante « Scherza infida »… »Certains autres choix de tempos sont moins heureux. Mais ce ne sont que de petits défauts de ce qui est dans l’ensemble un magnifique enregistrement qui allie adroitement la passion et la subtilité ».

Diapason – mai 2001 – 30 disques pour découvrir l’opéra baroque

« Une interprétation flamboyante…qui figure peut-être parmi les éternels du disque ».

La critique d’Alexandre sur un site dédié à Haendel – appréciation 17/20

http://handel.free.fr/gfhopera.htm

 Opéra International – février 1998 – appréciation Timbre de Platine

« La gravure d’Ariodante surpasse tous les enregistrements de Haendel, tant elle rassemble…toutes les qualités nécessaires à la réussite d’un opera seria du Caro Sassone : des chanteurs au style et à la technique accomplis, un chef dynamqiue et respectueux »… »Marc Minkowski se hisse ici au niveau des plus grands chefs lyriques du siècle »… »Anne Sofie von Otter est ici sans faiblesse. Ce qu’elle fait de la série d’airs sublimes est à peine descriptible »…. »Un « Con l’ali di costanza » d’anthologie »… »un « Scherza infida » à faire pleurer les pierres »… »Lynne Dawson est elle aussi divine dans le rôle plus en retrait de Ginevra »… »Dans le rôle du vilain Polinesso…la voix musclée et virtuose d’Edwa Podles trouve à exprimer son tempérament volcanique »… »Le plus bel enregistrement jamais publié d’un opéra de Haendel ».

 Télérama : ffff
Amazon – présentation

« Il en est d’une carrière artistique comme des autres carrières, le quotidien côtoie l’exceptionnel. Nul doute que l’aventure Ariodante restera à jamais un signe fort dans la trajectoire du chef baroque français Marc Minkowski. Avec cet enregistrement, le chef des Musiciens du Louvre signe une réussite historique. Pourtant, l’entreprise était plus que risquée. Moins connu que Jules César ou Alcina, Ariodante est pourtant empli de trésors orchestraux et vocaux. Le talent de Marc Minkowski est d’approcher cette partition baroque comme un opéra de Mozart. Il demande un engagement à tous ses musiciens et à tous ses chanteurs et fait ressortir le son d’une véritable «troupe». La voix des solistes est magnifiée par l’orchestre aux sonorités brillantes et aux tempi d’une force incroyable. Pour comprendre la ferveur qui anime Minkowski, il faut écouter l’air «Scherza infida», devenu fameux, que chante avec force et détermination la belle Anne Sofie von Otter. Il ne faudrait pas oublier de rappeler que cet Ariodante est un formidable succès collectif, servi par quelques solistes, tous extraordinaires. »

Fnac – présentation

« Auprès du public, « Ariodante », créé à Londres en 1735 ne jouit pas de la popularité des « Giulio Cesare » ou autre « Alcina » du même Haendel. Et pourtant. L’ouvre est charnière dans la production du compositeur : le chour et l’orchestre participent davantage à l’action, le cadre de l’aria da capo est au bord de la rupture, et la psychologie y est plus fouillée. Familiers du répertoire, les Musiciens du Louvre charrient une matière orchestrale épaisse, chargée de sentiments et d’expression, néanmoins ductile et virtuose, d’une justesse stylistique irréprochable. Tout l’art de Minkowski consiste à diriger « Ariodante » avec l’engagement qu’aurait tout chef face à un Mozart ou un Strauss : c’est une vraie direction d’opéra – théâtrale – car tirant sa substance de la vie des mots. »