CD Aci Galatea e Polifemo (2012)

ACI, GALATEA E POLIFEMO

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

Nicola Giuvo

 

ORCHESTRE

La Risonanza

CHOEUR
DIRECTION

Fabio Bonizzoni

Aci

Roberta Invernizzi

Galatea

Blandine Staskiewicz

Polifemo

Lisandro Abadie

DATE D’ENREGISTREMENT

25 au 30 juin 2012

LIEU D’ENREGISTREMENT

Saint-Michel en Thiérache –

ENREGISTREMENT EN CONCERT

non

EDITEUR

Glossa

DISTRIBUTION

Harmonia Mundi

DATE DE PRODUCTION

10 septembre 2013

NOMBRE DE DISQUES

2

CATEGORIE

DDD

Critique de cet enregistrement dans :

 Classica – octobre 2013 – appréciation 2 / 4

« Les enregistrements d’Aci, Gaalatea e Polifemo ne sont pas légion : ancrée dans la période napolitaine du compositeur, cette « sérénade de mariage» demeure encore dans l’ombre du semi-opéra plus tardif Acis and Galatea (qui reprend le même épisode tiré des Métamorphoses d’Ovide) et nécessite, pour le rôle du géant Polyyphème, une voix à l’ambitus démentiel, à même de dompter des intervalles immenses. Lauurent Naouri en a livré une interprétation insurpassée avec Emmanuelle Haïm (Virgin, 2004) grâce à une stupéfiante homogénéité des registres, couulée dans un legato digne de Capppuccilli. Pour ce nouvel arrivage studio (on oubliera le live de Florio en 2009 pour Dynamic), Lisandro Abadie donne de l’étoffe à son personnage dans les récitatifs mais reste trop en retrait dans les arias; il convainc pourtamnt dans son redoutable air d’entrée, tandis que la berceuse « Fra l’ombre e gli orrori », sans doute le sommet de 1’ouvrage, accuse des limites de moyens rédhibitoires. Récouutons le prodigieux Naouri, ou le truculent Purves. Côté dames, la Galatée de Blandine Staskieewicz laisse un sentiment de froideur, dû à un manque de gourrmandise dans la prononciation. Face à elle, Roberta Invernizzi triomphe dans cette écriture habile du jeune Haendel qui n’est pas sans évoquer Vivaldi ( « Verso già l’alma »). Mais pourquoi ce trille engorgé du plus pire effet dans son grand air « Qui l’augel da pianta in pianta » ?

Sans doute le meilleur du disque est-il à trouver dans l’accompagnement complice de Bonizzzoni, lequel donne tout son poids poétique à ce colloque sentimental où les instruments chantent autant que les voix. »
Diapason – octobre 2013 – appréciation 4 / 5

  « Post-scriptum à l’intégrale des cantates « avec instruments» de Handel, réalisée par La Risonanza chez le même éditeur entre 2005 et 2009. A peu près inconnue jusqu’à son exhumation par le London Baroque en 1986, la sérénade napolitaine Aci, Galatea e Polifemo, contemporaine du Trionfo, de La Resurrrezione et d’Agrippina, s’est depuis lors imposée à l’égal de ses voisins. L’ouvrage n’en reste pas moins singulier (nymphe alto, berger soprano: stéréotype à Rome ou à Naples, bizarrerie chez le vaillant Saxon) et périlleux. Il y faut des voix multicolores capables d’éviter le sentiment de« déjà ouï» en renouvelant le portrait à chaque air, et d’une technique magistrale aussi bien dans la vocalise que dans la« couverture» (deux octaves et demie du la aigu au ré grave en un seul saut pour le géant Polyphème).

Question vocalise, rien à craindre: nos trois experts cabriolent en parfaits gymmnastes, aucun dédale ne les égare, aucun obstacle ne les arrête, bravi tutti. Question registre, c’est une autre affaire. Mezzo insolent mais délicat (et enjôleur, « Se m’ami, oh caro» coule comme le miel). Blandine Staskiewicz ferait un merveilleux Acis; le contralto de Galatée l’emprisonne dans une teinte unique et pâle. Le baryton argentin Lisandro Abadie possède le style et l’aisance qu’exige sa redoutable partition, mais du Cyclope amoureux lui échappent encore la puissance et les notes extrêmes. Roberta Invernizzi a certes toutes les notes d’Acis, mais la fraîcheur s’en est allée quand le vibrato s’est imposé. Peu de caractère, peu de personnages, lacune sensible dans une oeuvre où l’intrigue tient si peu de place.

Depuis le premier volume des cantates, La Risonanza a conquis le soyeux, l’assise, le naturel. De ce côté, rien que du plaisir, d’autant que Fabio Bonizzoni devine le pouls et l’équilibre de chaque numéro. Encore un rien d’attention aux enchaînements (quelques points de montage trahissent le studio), aux passions, au théâtre, et Haendel aura gagné un champion en plus d’un serviteur dévoué. »